Sous l’autorité du Khalife général des Mourides, une réunion d’urgence suivie d’un point de presse a mobilisé ce vendredi 09 mai 2025 les acteurs clés de la gestion hydrique de Touba, en proie à une pénurie d’eau persistante. Présidée par le sous-préfet de Ndame, la rencontre a rassemblé l’Office des Forages Ruraux (OFOR), Maou Rahmati , Touba Ca Kanam et Touba Khéb, la mairie de Touba, et d’autres autorités locales. Si des avancées ont été saluées, les responsables admettent que la situation reste critique pour des milliers de populations.
Dans un exposé sans concession, le directeur général de l’OFOR Serigne Mbacké Dieng, a révélé l’ampleur des dysfonctionnements. En effet, dit-il, bien que les 43 forages de la ville produisent 142 000 m³ d’eau par jour (théoriquement suffisants pour alimenter 02 millions de personnes), – moins de 50 % de cette ressource se perd dans un réseau délabré. Les 22 châteaux d’eau (capacité totale de stockage : 16 800 m³) ne sont qu’à moitié opérationnels et 07 sont hors service, aggravant les coupures dans les quartiers périphériques. Parmi les points névralgiques figurent deux forages stratégiques que sont Darou Marnane, réparé mais fonctionnant à 50 % de sa capacité et « F Kébé », à l’arrêt depuis 2023, qualifié de « priorité absolue » par le DG de l’OFOR.
« L’État s’est engagé à financer leur réhabilitation complète », a annoncé ce dernier sans préciser d’échéance.
« L’État s’est engagé à financer leur réhabilitation complète », a annoncé ce dernier sans préciser d’échéance.
Urgence technique : fuites, corrosion et improvisation
Le Dg de l’Ofor a aussi évoqué un diagnostic implacable signalant que des colonnes en acier non inoxydable et des corps de pompe perforés causeraient des « pertes colossales. Pour y remédier, un audit technique confié à un cabinet spécialisé sera lancé, tandis qu’une équipe de maintenance préventive a déjà été constituée. Autre mesure phare : le remplacement progressif des conduites en fonte, responsables de fuites massives, par des matériaux étanches, couplé à un système de géo-détection pour localiser les brèches. Parallèlement, des plombiers agréés interviendront, désormais, dans les quartiers pour remplacer les installations sauvages, souvent à l’origine de gaspillage. « Ces raccords de fortune aggravent la crise. Nous devons structurer les branchements », a insisté le Directeur Général de l’Office .
Renforts en vue : réservoirs, formation et citernes
Pour soulager le réseau, deux réservoirs de 6 000 m³ et un château d’eau de 500 m³ sont en construction. En complément, 33 unités de coloration et un système de télésurveillance permettent désormais de détecter en temps réel les pannes sur les forages. La formation des conducteurs de forages a également été identifiée comme un levier essentiel pour optimiser la gestion des infrastructures. En attendant ces améliorations, des camions-citernes seront déployés sous la supervision du sous-préfet pour approvisionner les zones les plus touchées, une solution d’urgence face aux coupures pouvant durer plusieurs jours.
En toile de fond, il y’a naturellement, selon toujours le Dg de Ofor, le projet de dérivation des eaux du lac de Guiers, situé à 250 km de Touba. Cette perspective, précise notre interlocuteur, reste présenté comme la solution pérenne. « Les études techniques sont déjà en cours », a-t-il indiqué sans détailler le calendrier ni le budget alloué.
Dans son mot d’ouverture, le sous-préfet avait préféré mettre en garde contre toute spéculation hâtive. Pour lui, il n’a jamais été dans les cordes du cadre de concertation de prétendre que le problème de l’eau à Touba est jugulé. Il s’agit, selon lui, d’avancées significatives produites par des mesures bien structurées...
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