Le projet de budget 2026 du Ministère de la Justice a été présenté devant la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale. Arrêté à 81,35 milliards FCFA en autorisations d’engagement et 81,01 milliards FCFA en crédits de paiement, ce budget — en recul par rapport à l’exercice précédent — suscite à la fois préoccupations, attentes et interrogations profondes sur l’avenir du service public de la justice au Sénégal.
Une répartition budgétaire marquée par la continuité
Le budget 2026 s’articule autour de six programmes phares, dont les plus dotés restent :
• Administration pénitentiaire : 31,14 milliards FCFA
• Justice judiciaire : 26,20 milliards FCFA
• Pilotage, coordination et gestion administrative : 14,62 milliards FCFA
• Éducation surveillée & Protection judiciaire de l’enfant : 8,14 milliards FCFA
Malgré la baisse globale, plusieurs rubriques connaissent des hausses ciblées, notamment les dépenses de personnel et certains postes destinés à la prise en charge des détenus et des enfants en situation difficile.
Des commissaires inquiets : surpopulation carcérale, manque de magistrats, lenteurs judiciaires
Durant les échanges, les députés ont dressé un tableau préoccupant d’un système judiciaire essoufflé, sous-financé et confronté à d’immenses défis structurels.
Surpopulation carcérale : un problème devenu critique
La prison de Rebeuss compte 3 492 détenus pour 1 300 places, soit près de trois fois sa capacité opérationnelle. Les établissements de Ziguinchor, Kolda, Thiès ou encore Saint-Louis affichent des taux de saturation similaires.
La Ministre a confirmé un plan de construction de nouvelles prisons, dont un camp pénal à Sébikotane et une maison d’arrêt de 3 000 places à Fatick.
Manque criard de magistrats et d’éducateurs spécialisés
Le déficit de magistrats paralyse plusieurs juridictions, notamment Pikine-Guédiawaye, Mbour, Kaolack ou encore Sédhiou.
Le ratio en éducation surveillée est alarmant : 1 éducateur pour 63 enfants, loin de la norme internationale d’un pour sept.
Les greffiers, un corps en tension permanente
Les grèves récurrentes des greffiers continuent de désorganiser les audiences. La Ministre a rappelé qu’un accord signé en août 2025 est en cours d’exécution.
Questions sensibles : détentions politiques, affaires non élucidées, violences faites aux femmes
Plusieurs députés ont exigé des éclaircissements sur des dossiers jugés sensibles :
• Les arrestations jugées arbitraires de 2021-2023
• Le dossier Badji – Sambou, toujours en instruction
• Les affaires Lissa Tine, Didier Badji et Alassane Ba
• La réouverture de l’affaire Mame Mbaye Niang / Ousmane Sonko
La Ministre a assuré que toutes les enquêtes suivent leur cours, affirmant sa volonté d’installer une justice « égale pour tous ».
Réformes prioritaires : modernisation, digitalisation, Casier judiciaire national
Malgré un contexte budgétaire contraint, le ministère compte accélérer :
• La digitalisation de l’état civil (Nekkal)
• L’installation du Centre national du Casier judiciaire dont la réception est prévue en 2026
• La poursuite de l’informatisation judiciaire, dotée de 759 millions FCFA
La digitalisation est présentée comme un levier majeur du New Deal pour moderniser le service public de la justice.
“Réconcilier la Justice avec le peuple” : la promesse de la Garde des Sceaux
Face aux multiples interrogations, la Ministre Yassine FALL s’est voulue rassurante :
priorité à la lutte contre la surpopulation carcérale
renforcement des droits humains
pacification durable du secteur
réhabilitation des infrastructures
gestion transparente des dossiers sensibles
Elle affirme vouloir restaurer la confiance entre citoyens et institutions.
Un budget adopté, mais une justice toujours en attente d’un “big bang” structurel
Malgré les critiques, la Commission a adopté à la majorité le budget, tout en appelant à une hausse significative des ressources dans les années à venir.
Une répartition budgétaire marquée par la continuité
Le budget 2026 s’articule autour de six programmes phares, dont les plus dotés restent :
• Administration pénitentiaire : 31,14 milliards FCFA
• Justice judiciaire : 26,20 milliards FCFA
• Pilotage, coordination et gestion administrative : 14,62 milliards FCFA
• Éducation surveillée & Protection judiciaire de l’enfant : 8,14 milliards FCFA
Malgré la baisse globale, plusieurs rubriques connaissent des hausses ciblées, notamment les dépenses de personnel et certains postes destinés à la prise en charge des détenus et des enfants en situation difficile.
Des commissaires inquiets : surpopulation carcérale, manque de magistrats, lenteurs judiciaires
Durant les échanges, les députés ont dressé un tableau préoccupant d’un système judiciaire essoufflé, sous-financé et confronté à d’immenses défis structurels.
Surpopulation carcérale : un problème devenu critique
La prison de Rebeuss compte 3 492 détenus pour 1 300 places, soit près de trois fois sa capacité opérationnelle. Les établissements de Ziguinchor, Kolda, Thiès ou encore Saint-Louis affichent des taux de saturation similaires.
La Ministre a confirmé un plan de construction de nouvelles prisons, dont un camp pénal à Sébikotane et une maison d’arrêt de 3 000 places à Fatick.
Manque criard de magistrats et d’éducateurs spécialisés
Le déficit de magistrats paralyse plusieurs juridictions, notamment Pikine-Guédiawaye, Mbour, Kaolack ou encore Sédhiou.
Le ratio en éducation surveillée est alarmant : 1 éducateur pour 63 enfants, loin de la norme internationale d’un pour sept.
Les greffiers, un corps en tension permanente
Les grèves récurrentes des greffiers continuent de désorganiser les audiences. La Ministre a rappelé qu’un accord signé en août 2025 est en cours d’exécution.
Questions sensibles : détentions politiques, affaires non élucidées, violences faites aux femmes
Plusieurs députés ont exigé des éclaircissements sur des dossiers jugés sensibles :
• Les arrestations jugées arbitraires de 2021-2023
• Le dossier Badji – Sambou, toujours en instruction
• Les affaires Lissa Tine, Didier Badji et Alassane Ba
• La réouverture de l’affaire Mame Mbaye Niang / Ousmane Sonko
La Ministre a assuré que toutes les enquêtes suivent leur cours, affirmant sa volonté d’installer une justice « égale pour tous ».
Réformes prioritaires : modernisation, digitalisation, Casier judiciaire national
Malgré un contexte budgétaire contraint, le ministère compte accélérer :
• La digitalisation de l’état civil (Nekkal)
• L’installation du Centre national du Casier judiciaire dont la réception est prévue en 2026
• La poursuite de l’informatisation judiciaire, dotée de 759 millions FCFA
La digitalisation est présentée comme un levier majeur du New Deal pour moderniser le service public de la justice.
“Réconcilier la Justice avec le peuple” : la promesse de la Garde des Sceaux
Face aux multiples interrogations, la Ministre Yassine FALL s’est voulue rassurante :
priorité à la lutte contre la surpopulation carcérale
renforcement des droits humains
pacification durable du secteur
réhabilitation des infrastructures
gestion transparente des dossiers sensibles
Elle affirme vouloir restaurer la confiance entre citoyens et institutions.
Un budget adopté, mais une justice toujours en attente d’un “big bang” structurel
Malgré les critiques, la Commission a adopté à la majorité le budget, tout en appelant à une hausse significative des ressources dans les années à venir.
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