Selon le quotidien Libération, sept couturiers se retrouvent désormais face au procureur…
Le projet Adepme/Paaice, censé accompagner la numérisation des petites et moyennes entreprises, prend aujourd’hui une tournure inattendue, teintée de soupçons d’escroquerie, d’abus de confiance et de dysfonctionnements flagrants dans la chaîne de financement.
Selon les informations rapportées par le journal Libération, pas moins de sept couturiers ont été arrêtés par la Division des investigations criminelles (DIC) avant d’être déférés au parquet hier.
Un programme prometteur… qui tourne au casse-tête
Dans le cadre du programme Adepme/Paaice, lancé pour soutenir la digitalisation des PME, la société Nexus Corporate SAS avait été sélectionnée courant 2024 pour déployer le progiciel Artech, destiné à moderniser les pratiques et à former les entreprises bénéficiaires.
Selon Libération, une vingtaine d’entreprises membres de la Fédération nationale des professionnels de l’habillement avaient été choisies pour bénéficier de ce dispositif.
Le cadre financier paraissait clair : chaque entreprise devait s’acquitter de 1,5 million de francs CFA, payables en deux tranches. Toutefois, l’État assurait l’intégralité du paiement en virant directement les fonds aux bénéficiaires afin de garantir une parfaite traçabilité. Les entreprises n’avaient ensuite qu’une seule obligation : transmettre cet argent à Nexus Corporate, chargée de la formation et du déploiement du logiciel.
La formation effectuée… mais l’argent disparaît
Toujours selon Libération, le progiciel a bien été déployé et une formation a même été organisée à Lomé, marquant la pleine exécution du contrat.
Mais c’est après cette étape que les choses se gâtent : sept bénéficiaires ont tout simplement refusé de reverser les fonds à Nexus, malgré les multiples relances.
Certains, lors de leurs auditions, ont déclaré être prêts à payer à condition d’obtenir un moratoire. D’autres ont adopté une posture plus radicale, affirmant ne jamais avoir été informés de l’obligation de retransférer l’argent reçu… malgré le contrat signé.
Un préjudice direct et une saisie de la Justice
Face à ce blocage, Nexus Corporate a saisi la Justice, estimant être victime d’une escroquerie au service et d’un abus de confiance.
L’Agence de la promotion des petites et moyennes entreprises (Adepme) se retrouve également lésée, puisque les fonds transférés n’ont pas été utilisés conformément à leur destination.
La DIC, après audition, a procédé au déferrement des sept mis en cause ce mercredi, ouvrant la voie à une procédure judiciaire qui pourrait faire jurisprudence dans la gestion des financements publics destinés aux PME.
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