La caricature à la loupe de la liberté d'expression en France.


La caricature à la loupe de la liberté d'expression en France.
Partant du principe selon laquelle toute absence de contrainte constitue une menace à l'atteinte de la liberté d'expression, la liberté d'expression ne confère ni à la parole, ni à l'écriture, et tout son corollaire d'expressions langagières le pouvoir d'agir de façon immodérée, déraisonnée.

La liberté d'expression ne doit pas s'envisager en dehors des matrices de la morale sociale.

Dans une approche juridico-scientifique, son acception relève certes du droit constitutionnel. Cet acquis, osons- nous dire revendique une dimension universelle que l'on peut trouver dans les principes fondamentaux qui régissent les différentes formes d'État.

Cette liberté d'expression, inscrite dans toute institution qui se respecte, est la résultante d'une dialectique de la pensée conventionnelle d'une société.
Ce qui nous fait dire qu'elle est la formule d'un compromis sociopolitique en sursis.

Donc elle est appelée à s'adapter à l'évolution des injonctions conjoncturelles d'ordre politique, économique, géopolitique, géo-économique, géostratégique, civilisationnel, etc.

Dés lors les visées hégémoniques des états et les enjeux idéologiques qu'ils soulèvent donnent lieu à toutes formes de procès.

Procès dans lesquels, en l'absence de la déraison de la raison humaine et étatique, nous assistons, hélas, à une diversité d'implosions et de fractures sociopolitiques et socioculturelles.

L'attachement à la liberté d'expression est un droit constitutionnel que nous partageons tous.

Mais c'est sa mise à l'épreuve des visées hégémoniques et des enjeux idéologiques qui mettent à nu l'intentionnalité de ses travers suivant les couleurs de la temporalité qui l'animent.

Ses travers ont pour noms : explosion sans précédent de mouvements populistes en occident, un regain de discours liberticides fulminant des propos acerbes à l'égard de l'altérité africaine, moyen-orientale, etc.

L'instrumentalisation idéologique des travers de la liberté d'expression telle que perçue en France par l'approbation d'une loi sur le «séparatisme» est anachronique.

Dans la mesure où à ce jour la communauté musulmane de France n'a pas encore manifesté une volonté de se désolidariser de leur patrie.
C'est plutôt au peuple basque que l'esprit d'une telle loi aurait tout son sens.

Ce qui, à l'évidence, soulèvera toujours des fronts de contestation dans le monde musulman à travers toute la planète.

Entre amalgame, volonté d'offenser, de blasphèmer, la liberté d'expression ne doit pas donner la porte ouverte à tous les dérapages portés à l'actif de la «liberté d'expression».

S'attaquer aux symboles d'une religion, en l'espèce, l'Islam c'est , à coup sûr, vouloir dire échec et mat au «Vivre ensemble». C'est aussi laminer le concept d'identité nationale de la France.

Si le siècle des Lumières est l'halo de gloire qui définit l'âme de la France, elle se doit d'œuvrer avec tact à la faveur de l'effort d'une harmonieuse paix sociale.

Papa Waly DIOUF
Consultant en Communication
Mardi 27 Octobre 2020




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