Vous êtes né vers 1944 à Agatogbo, au Dahomey, actuelle République du Bénin. Vous êtes baptisé Michel Claver Gbado GBAYA, fils de Agoundo et de Hounsyafa SOSSO, votre mère. Orphelin de père que vous ne connaissez pas, vous faites partie du cercle des miraculés, nés après le décès du père, parti très tôt. Adolescent, vous perdez votre mère. Et très jeune, vous venez au Sénégal, à Dakar, au seuil des années 60, pour étudier, déposant vos baluchons à la Médina, comme locataire. Au soir d’un parcours enviable de moult décennies, riche en hauts faits notoires, dans les secteurs prépondérants de l’Education puis de l’Enseignement Supérieur, vous vous sublimez comme vaillant soldat, vainqueur de tous les combats livrés dans la guerre, votre itinéraire. Et vous rendez l’âme, sis à la villa 2523, SICAP Dieuppeul 2, votre autre cité d’adoption, durant le Ramadan, dans la nuit du Destin, celle de la descente du Coran, « leylatoul Khadr », symbolique dans l’Islam, je dis la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 mars 2025. Quelle élégance !
Qu’il me soit permis d’évoquer votre naissance si atypique, qui rappelle celle de ceux à qui Dieu voue un destin particulier, généralement, attribué à ses protégés, j’allais dire ses préférés ; ces destins couronnés de succès éblouissants, transcendant notre vivre ensemble, s’inscrivant de manière indélébile dans l’histoire de leurs domaines de compétence, voire dans l’Histoire.
Nous sommes au seuil des années 62-63. Vous présentez votre brevet d’études obtenu au Bénin à l’Association « Les Ouvres de la Fraternité » qui vous accueille dans son école, par son surveillant général, Mamadou SANKHARÉ. Étudiant en droit, vous y enseignez en classe de C.M. et à votre insu, vous êtes nommé Directeur technique sur le papier, par Monsieur Opé Benoit, Directeur de l’école. Victimes des rigueurs du loyer du bâtiment qui abrite l’établissement à l’époque - Sept-cent-milles francs d’arriérés - vous êtes expulsés par votre bailleur, qui confisque la logistique de l’école dont le dossier administratif est jalousement gardé par votre compère SANKHARÉ.
Surveillant, puis surveillant général, Mamadou SANKHARÉ est né le 23 octobre 1936, à Dakar. Titulaire du Certificat d’Etudes de l’année 1949, cet ancien militaire, ayant fait l’Algérie et la France, entre aux « Œuvres de la Fraternité » via ses amis d’enfance, Youga BEYE et Abdourahmane COULIBALY dit Dramane. Et c’est ce SANKHARÉ, votre futur ami intime, qui vous donne votre premier emploi. Une amitié symbolisée par vos échanges de civilités. Un de vos enfants porte son nom, et vice-versa pour son fils né en 1969, qui décède, et il le fait remplacer par un deuxième, né en 1972, Michel Malick SANKHARÉ. Signe de réciprocité d’une sincérité !
En sus de cet inconfort, vous trainez deux mois d’arriérés de salaires, tout le personnel avec. Cependant que le Directeur Monsieur Opé Benoit allait en vacances en France, vous laissant sur la dèche, vous rentrez au Benin, pour les vacances. À votre retour, en compagnie du même SANKHARÉ et du planton CAMARA, vous allez vous plaindre à l’Inspection primaire auprès de Messieurs CARTOU et AGNE, deux inspecteurs de l’enseignement privé, qui vous informent, à votre grande surprise, de la réception de la première tranche de la subvention de l’Etat par votre directeur, qui a eu l’inélégance de ne pas vous en informer, vous directeur technique.
Toutefois, ils prennent l’engagement, de vous verser la prochaine tranche avant la rentrée scolaire. Celle-ci reçue, feu Sidy FAYE, un de vos anciens élèves, futur homonyme de votre fils Sidy GBAYA, comme Fama GBAYA filleule de sa veuve – Fama -, vous rejoint dans l’odyssée. Vous trouvez une maison, avec dans le périmètre, un bâtiment en dur inachevé, aux murs de briques superposées, sans couche de ciment, sans porte et sans fenêtre, rue 23 x 20. Et là, vous concluez un contrat de location avec son propriétaire, Amadou SY NIANG, votre futur beau-père, père de Ken Bougoul NDIR. Deux chambres et une boutique abritent l’école. La nouvelle aventure démarre. Nous sommes le 11 octobre 1963, veille de la rentrée officielle du 12 octobre 1963.
Le jour j, intrépide devant l’adversité, le sieur de SANKHARÉ sillonne la Médina, en taxi pour informer du transfert de l’école de la Gueule Tapée dans ce nouveau quartier. Un menuisier du nom de Mamadou DIA, habitant Fass Delorme, vous fabrique dix-neuf table-bancs que vous disposez en classes jumelées : CI-CP, CE 1-CE 2, CM 1-CM 2 et une classe de 6eme secondaire. Vous êtes chargé du cours de français, Monsieur BADA, celui de l’anglais et Monsieur Richard assure celui des mathématiques ... Dans cette optique, vous fixez une nouvelle date de rentrée, une semaine après, le 19 octobre. Infatigable, SANKHARÉ, en taxi, sacrifie à la tradition et retourne à la Gueule Tapée, pour informer les élèves du nouveau site. Les nouvelles charges fixes de l’école honorées, SANKHARÉ se satisfait de la somme de cinq milles francs, à la fin du mois. Nouveau départ de l’école « Les Œuvres de la Fraternité ».
Mais, auparavant, en fonction de votre infortune, le Conseil d’Administration de l’Association « Les Œuvres de la Fraternité » démissionnaire, voulut se réhabiliter, sentant les bons auspices du projet. Votre refus est catégorique. Vous retournez vous en ouvrir aux inspecteurs, qui vous aiguillonnent eu égard au dossier administratif à déposer et vous suggèrent la nouvelle dénomination de l’école. Ainsi, on assiste à la parturition de « Jean de La Fontaine ». La saisie du dossier vous est assurée par une dame Fatou Kiné NDIAYE, sténodactylographe, de son état.
Monsieur AGNE vous donne un délai de trois mois pour la mise à jour et se dit très impressionné par votre professionnalisme. De là, naquit une affection filiale avec ce père, ce grand dirigeant de l’équipe de football du Diaraaf de Dakar qu’il vous fera chérir et où vous suivez ses sillons, devenant plus tard, président de commission. Cette relation parentale se perpétue avec la famille AGNE, ses enfants, vos frères, comme l’enseignant, Pape Ibrahima, en a témoigné, au retour de l’enterrement. Quant à l’honorable député- maire Santi SENE AGNE, il me raconte, de vive voix, la genèse de votre liaison avec le patriarche, et le remboursement des frais de scolarité de ses propres enfants inscrits dans votre école, sitôt que la puce vous soit mise à l’oreille ; tout comme votre colère lorsque vous apprenez, au dépourvu, la célébration de l’anniversaire du décès de leur maman, où, furax, spontanément, vous vous y présentez.
Vous voilà, à jour, du fait de la bienveillance des inspecteurs CARTOU, AGNE et DIALLO, qui, au-delà de vos attentes, vous accordent l’agrément des deux cycles scolaires. Le collège « Jean de la Fontaine » est né. C’est ainsi que vous vous retrouvez avec 63 élèves, à la fin de cette année. Et l’année suivante, vous déménagez à la rue 29 x 23 ; les classes jumelées sont éclatées et une nouvelle classe de cinquième s’ouvre pour accueillir les élèves de la sixième de l’année précédente. Vous êtes frappé par une épreuve douloureuse, un de vos parents, qui enseignait dans l’école, meurt par noyade, lors d’une excursion avec les élèves, à l’île de Gorée.
Un an après, vous déménagez, et cette fois, rue 29 x 22, une villa occupée par Pape Gueye SARR, ancien chef de cabinet du Président SENGHOR et dont le propriétaire s’appelle Cheikh DIOP. Du fait de ce contrat facilité par votre ami, Mor THIAM, le sieur DIOP accepte, la construction d’un étage et des modifications du bâtiment. Sitôt que cela se réalise, en vue d’attirer beaucoup d’élèves, SANKHARÉ propose une stratégie-marketing, consistant à ne réclamer que les frais d’inscription de 450 francs, faisant fi du mois d’avance. Quelle réussite ! Aussi, comme autrefois, le tambour-major Vieux Sing FAYE a participé à cette campagne d’information.
De plain-pied dans l’hivernage, alors que vous aviez passé commande de vos affiches à l’imprimerie, SANKHARÉ et les autres, nuitamment, sillonnent la Médina et les apposent urbi et orbi, pataugeant dans la boue et bravant toutes intempéries. Vous êtes surpris le lendemain par l’affluence aux inscriptions. Alors s’impose la mise en place des trois classes de 6 eme A, B, et C. Les élèves de l’ancienne classe 5 eme passent en 4 eme et ainsi de suite, la nouvelle promotion du Brevet d’Etudes composée de 5 élèves dont votre ami, Mbaye NIASSE, voit le jour. Ce dernier, ancien interne au Lycée Van Vollenhoven, où il retourne, après son Brevet, pour poursuivre son cycle secondaire et deviendra fonctionnaire du Ministère de l’Éducation et proche collaborateur.
Plus tard, à la rue 39 x20, vous louez une maison qui abrite l’école primaire et vous y logez dans une pièce. Vous lancez sur les fonts baptismaux l’école privée « David DIOP » au quartier de Derklé laquelle sera transférée, à la rue 41 x Centenaire. À la maison de la rue 39, vous y ajoutez celle de la rue 37 ; et l’école s’agrandit davantage. « Jean de la Fontaine » de Fass sort des limbes., En sus de Ken Bougoul NDIR, votre première épouse, avec qui vous avez cinq bouts de bois de Dieu dont votre fils ainé Abdoulaye, vous rencontrez votre épouse Seynabou TRAORÉ ; puis, le musulman polygame, se marie, de nouveau, avec Fatou Kiné NDIAYE, auteure de la saisie du dossier « Jean de la Fontaine ». Celle-là qui avait gardé la relation avec SANKHARÉ, qui avoue la rupture de la communication avec votre famille, concomitamment à son rappel à Dieu, non sans me rappeler le traditionnel mouton de tabaski qu’elle lui envoyait, jadis. Aussi Malème DIAGNE et Fatou Kiné NDIAYE des HLM, officiant au Ministère des Affaires Etrangères, que j’ai connue à votre villa de Dieuppeul 2, sont devenues vos épouses. Ainsi, la famille GBAYA s’agrandit.
Cependant, le bail que vous avez signé avec le quartier Dieuppeul a pris départ à l’ancienne maison de Monsieur AGNE, à Dieuppeul 1, avenue Bourguiba x bene Tally. Du fait de la proximité de nos deux familles dont les domiciles se font face, nos relations se solidifient et la cordialité s’intensifie. Les familles deviennent une, et mon épouse de me rappeler, lorsque vous veniez leur tenir compagnie, lors du décès de mon neveu Samba Gaya, fils de ma petite sœur Penda, aux Mamelles. Me revient à l’esprit que ma petite sœur Ndeye Sadio a vécu chez vous, durant les année 84- 85, après une hospitalisation ; tout comme mon frère puiné, Habib, fut votre très proche collaborateur, à l’Université Amadou Hampathé BÂ, au point d’aller ensemble au boulot dans votre voiture Mercedes 190 blanche. Quant à ma mère, Kiné et vous, en faites une tutrice ; elle vous appelait par El Hadj Malick et vous l’enjoignez de convoquer les exégètes de la mosquée de Castors pour les cérémonies de récital de Coran que vous affectionnez et tutti-quanti.
Au retour de l’enterrement, j’ai témoigné au jardin public de Dieuppeul 2, qu’au moins, pendant deux décennies, vous m’avez gracieusement offert l’inscription d’une vingtaine de cas sociaux par an, originaires du quartier et d’ailleurs. Peuvent en attester les bénéficiaires et leurs parents, en dépit du temps. Sous ce rapport, vous m’avez parlé du projet de création de l’UAHB dont vous êtes le Président Directeur Général, Fondateur ; et tant d’autres. Nous sommes en 2005. Je ferai l’économie de nos discussions, dans le cossu petit salon, le studio, à la performante chaine à musique, où on écoute celle de l’orchestre Baobab Gouy GUI, échangeant d’un peu de tout. Vous donnez le marché du déblaiement du terrain d’un hectare à ma défunte nièce, Ndiolé SECK. Quid de ma petite sœur Yakhara, qui prépare à manger aux ouvriers, quittant les Parcelles Assainies, tous les jours, via un taxi. Se ressassent dans ma mémoire des souvenirs comme : « Ablaye, j’ai bâti l’Université sur fonds propres et la banque s’est fâchée. ». On en rigole à tout va. « Vous êtes un Champion », vous dis-je. « J’ai besoin des meilleurs universitaires du pays. ». Aujourd’hui, ce fleuron de l’enseignement a produit des milliers de cadres, et employé plus de 350 professeurs dont mon ami, feu Docteur Mouhamadou Lamaine BIAYE, sa veuve, son cousin Ismaïla SONKO…
Sportif, féru de football, vous demeurez l’un des plus grands mécènes de l’ASC Bourguiba, des trois ASC de la Médina, Ndiathiar, Diéko, Gouye Salane et du Diaraaf. Je me remémore vos contributions pour l’ASC, via ma modeste personne. Encore, j’entends les nombreux coups de fil de l’appelant inconnu ; je revois cette foultitude de feuillets à l’entête noire Jean de la Fontaine que vous m’envoyez avec recommandations ainsi que les personnes en détresse que je vous envoyais, souvent, et dont vous vous occupiez, avec discrétion, et un suivi social, à mon insu.
Père de famille exigeant et affectif, sollicitude et générosité aidant, vous vous occupez de votre progéniture, par un encadrement rigoureux dans les études, leur recrutement, l’insertion de certains dans le secteur de l’enseignement, tels que vos anciens élèves que vous privilégiez, par reconnaissance, vous tournez le dos au bas-monde, dans une religieuse élégance, après un parcours sinueux, j’allais dire labyrinthique, digne d’un Vainqueur de cross-country, léguant à vos familles biologique, professionnelle, sportive, sociale, au Sénégal, au Benin, à l’Afrique, ces temples des Savoirs et que sais-je ? Sur ce, j’ose affirmer que le Sénégal et l’Afrique vous sont redevables. Vivement pour l’union familiale, en vue de rigoureusement perpétuer votre œuvre !
Mission accomplie CHAMPION ! À Dieu SOLDAT !
« Allahoumma ighfirlahou warhamhou »
Mame Abdoulaye TOUNKARA
Citoyen sénégalais
Qu’il me soit permis d’évoquer votre naissance si atypique, qui rappelle celle de ceux à qui Dieu voue un destin particulier, généralement, attribué à ses protégés, j’allais dire ses préférés ; ces destins couronnés de succès éblouissants, transcendant notre vivre ensemble, s’inscrivant de manière indélébile dans l’histoire de leurs domaines de compétence, voire dans l’Histoire.
Nous sommes au seuil des années 62-63. Vous présentez votre brevet d’études obtenu au Bénin à l’Association « Les Ouvres de la Fraternité » qui vous accueille dans son école, par son surveillant général, Mamadou SANKHARÉ. Étudiant en droit, vous y enseignez en classe de C.M. et à votre insu, vous êtes nommé Directeur technique sur le papier, par Monsieur Opé Benoit, Directeur de l’école. Victimes des rigueurs du loyer du bâtiment qui abrite l’établissement à l’époque - Sept-cent-milles francs d’arriérés - vous êtes expulsés par votre bailleur, qui confisque la logistique de l’école dont le dossier administratif est jalousement gardé par votre compère SANKHARÉ.
Surveillant, puis surveillant général, Mamadou SANKHARÉ est né le 23 octobre 1936, à Dakar. Titulaire du Certificat d’Etudes de l’année 1949, cet ancien militaire, ayant fait l’Algérie et la France, entre aux « Œuvres de la Fraternité » via ses amis d’enfance, Youga BEYE et Abdourahmane COULIBALY dit Dramane. Et c’est ce SANKHARÉ, votre futur ami intime, qui vous donne votre premier emploi. Une amitié symbolisée par vos échanges de civilités. Un de vos enfants porte son nom, et vice-versa pour son fils né en 1969, qui décède, et il le fait remplacer par un deuxième, né en 1972, Michel Malick SANKHARÉ. Signe de réciprocité d’une sincérité !
En sus de cet inconfort, vous trainez deux mois d’arriérés de salaires, tout le personnel avec. Cependant que le Directeur Monsieur Opé Benoit allait en vacances en France, vous laissant sur la dèche, vous rentrez au Benin, pour les vacances. À votre retour, en compagnie du même SANKHARÉ et du planton CAMARA, vous allez vous plaindre à l’Inspection primaire auprès de Messieurs CARTOU et AGNE, deux inspecteurs de l’enseignement privé, qui vous informent, à votre grande surprise, de la réception de la première tranche de la subvention de l’Etat par votre directeur, qui a eu l’inélégance de ne pas vous en informer, vous directeur technique.
Toutefois, ils prennent l’engagement, de vous verser la prochaine tranche avant la rentrée scolaire. Celle-ci reçue, feu Sidy FAYE, un de vos anciens élèves, futur homonyme de votre fils Sidy GBAYA, comme Fama GBAYA filleule de sa veuve – Fama -, vous rejoint dans l’odyssée. Vous trouvez une maison, avec dans le périmètre, un bâtiment en dur inachevé, aux murs de briques superposées, sans couche de ciment, sans porte et sans fenêtre, rue 23 x 20. Et là, vous concluez un contrat de location avec son propriétaire, Amadou SY NIANG, votre futur beau-père, père de Ken Bougoul NDIR. Deux chambres et une boutique abritent l’école. La nouvelle aventure démarre. Nous sommes le 11 octobre 1963, veille de la rentrée officielle du 12 octobre 1963.
Le jour j, intrépide devant l’adversité, le sieur de SANKHARÉ sillonne la Médina, en taxi pour informer du transfert de l’école de la Gueule Tapée dans ce nouveau quartier. Un menuisier du nom de Mamadou DIA, habitant Fass Delorme, vous fabrique dix-neuf table-bancs que vous disposez en classes jumelées : CI-CP, CE 1-CE 2, CM 1-CM 2 et une classe de 6eme secondaire. Vous êtes chargé du cours de français, Monsieur BADA, celui de l’anglais et Monsieur Richard assure celui des mathématiques ... Dans cette optique, vous fixez une nouvelle date de rentrée, une semaine après, le 19 octobre. Infatigable, SANKHARÉ, en taxi, sacrifie à la tradition et retourne à la Gueule Tapée, pour informer les élèves du nouveau site. Les nouvelles charges fixes de l’école honorées, SANKHARÉ se satisfait de la somme de cinq milles francs, à la fin du mois. Nouveau départ de l’école « Les Œuvres de la Fraternité ».
Mais, auparavant, en fonction de votre infortune, le Conseil d’Administration de l’Association « Les Œuvres de la Fraternité » démissionnaire, voulut se réhabiliter, sentant les bons auspices du projet. Votre refus est catégorique. Vous retournez vous en ouvrir aux inspecteurs, qui vous aiguillonnent eu égard au dossier administratif à déposer et vous suggèrent la nouvelle dénomination de l’école. Ainsi, on assiste à la parturition de « Jean de La Fontaine ». La saisie du dossier vous est assurée par une dame Fatou Kiné NDIAYE, sténodactylographe, de son état.
Monsieur AGNE vous donne un délai de trois mois pour la mise à jour et se dit très impressionné par votre professionnalisme. De là, naquit une affection filiale avec ce père, ce grand dirigeant de l’équipe de football du Diaraaf de Dakar qu’il vous fera chérir et où vous suivez ses sillons, devenant plus tard, président de commission. Cette relation parentale se perpétue avec la famille AGNE, ses enfants, vos frères, comme l’enseignant, Pape Ibrahima, en a témoigné, au retour de l’enterrement. Quant à l’honorable député- maire Santi SENE AGNE, il me raconte, de vive voix, la genèse de votre liaison avec le patriarche, et le remboursement des frais de scolarité de ses propres enfants inscrits dans votre école, sitôt que la puce vous soit mise à l’oreille ; tout comme votre colère lorsque vous apprenez, au dépourvu, la célébration de l’anniversaire du décès de leur maman, où, furax, spontanément, vous vous y présentez.
Vous voilà, à jour, du fait de la bienveillance des inspecteurs CARTOU, AGNE et DIALLO, qui, au-delà de vos attentes, vous accordent l’agrément des deux cycles scolaires. Le collège « Jean de la Fontaine » est né. C’est ainsi que vous vous retrouvez avec 63 élèves, à la fin de cette année. Et l’année suivante, vous déménagez à la rue 29 x 23 ; les classes jumelées sont éclatées et une nouvelle classe de cinquième s’ouvre pour accueillir les élèves de la sixième de l’année précédente. Vous êtes frappé par une épreuve douloureuse, un de vos parents, qui enseignait dans l’école, meurt par noyade, lors d’une excursion avec les élèves, à l’île de Gorée.
Un an après, vous déménagez, et cette fois, rue 29 x 22, une villa occupée par Pape Gueye SARR, ancien chef de cabinet du Président SENGHOR et dont le propriétaire s’appelle Cheikh DIOP. Du fait de ce contrat facilité par votre ami, Mor THIAM, le sieur DIOP accepte, la construction d’un étage et des modifications du bâtiment. Sitôt que cela se réalise, en vue d’attirer beaucoup d’élèves, SANKHARÉ propose une stratégie-marketing, consistant à ne réclamer que les frais d’inscription de 450 francs, faisant fi du mois d’avance. Quelle réussite ! Aussi, comme autrefois, le tambour-major Vieux Sing FAYE a participé à cette campagne d’information.
De plain-pied dans l’hivernage, alors que vous aviez passé commande de vos affiches à l’imprimerie, SANKHARÉ et les autres, nuitamment, sillonnent la Médina et les apposent urbi et orbi, pataugeant dans la boue et bravant toutes intempéries. Vous êtes surpris le lendemain par l’affluence aux inscriptions. Alors s’impose la mise en place des trois classes de 6 eme A, B, et C. Les élèves de l’ancienne classe 5 eme passent en 4 eme et ainsi de suite, la nouvelle promotion du Brevet d’Etudes composée de 5 élèves dont votre ami, Mbaye NIASSE, voit le jour. Ce dernier, ancien interne au Lycée Van Vollenhoven, où il retourne, après son Brevet, pour poursuivre son cycle secondaire et deviendra fonctionnaire du Ministère de l’Éducation et proche collaborateur.
Plus tard, à la rue 39 x20, vous louez une maison qui abrite l’école primaire et vous y logez dans une pièce. Vous lancez sur les fonts baptismaux l’école privée « David DIOP » au quartier de Derklé laquelle sera transférée, à la rue 41 x Centenaire. À la maison de la rue 39, vous y ajoutez celle de la rue 37 ; et l’école s’agrandit davantage. « Jean de la Fontaine » de Fass sort des limbes., En sus de Ken Bougoul NDIR, votre première épouse, avec qui vous avez cinq bouts de bois de Dieu dont votre fils ainé Abdoulaye, vous rencontrez votre épouse Seynabou TRAORÉ ; puis, le musulman polygame, se marie, de nouveau, avec Fatou Kiné NDIAYE, auteure de la saisie du dossier « Jean de la Fontaine ». Celle-là qui avait gardé la relation avec SANKHARÉ, qui avoue la rupture de la communication avec votre famille, concomitamment à son rappel à Dieu, non sans me rappeler le traditionnel mouton de tabaski qu’elle lui envoyait, jadis. Aussi Malème DIAGNE et Fatou Kiné NDIAYE des HLM, officiant au Ministère des Affaires Etrangères, que j’ai connue à votre villa de Dieuppeul 2, sont devenues vos épouses. Ainsi, la famille GBAYA s’agrandit.
Cependant, le bail que vous avez signé avec le quartier Dieuppeul a pris départ à l’ancienne maison de Monsieur AGNE, à Dieuppeul 1, avenue Bourguiba x bene Tally. Du fait de la proximité de nos deux familles dont les domiciles se font face, nos relations se solidifient et la cordialité s’intensifie. Les familles deviennent une, et mon épouse de me rappeler, lorsque vous veniez leur tenir compagnie, lors du décès de mon neveu Samba Gaya, fils de ma petite sœur Penda, aux Mamelles. Me revient à l’esprit que ma petite sœur Ndeye Sadio a vécu chez vous, durant les année 84- 85, après une hospitalisation ; tout comme mon frère puiné, Habib, fut votre très proche collaborateur, à l’Université Amadou Hampathé BÂ, au point d’aller ensemble au boulot dans votre voiture Mercedes 190 blanche. Quant à ma mère, Kiné et vous, en faites une tutrice ; elle vous appelait par El Hadj Malick et vous l’enjoignez de convoquer les exégètes de la mosquée de Castors pour les cérémonies de récital de Coran que vous affectionnez et tutti-quanti.
Au retour de l’enterrement, j’ai témoigné au jardin public de Dieuppeul 2, qu’au moins, pendant deux décennies, vous m’avez gracieusement offert l’inscription d’une vingtaine de cas sociaux par an, originaires du quartier et d’ailleurs. Peuvent en attester les bénéficiaires et leurs parents, en dépit du temps. Sous ce rapport, vous m’avez parlé du projet de création de l’UAHB dont vous êtes le Président Directeur Général, Fondateur ; et tant d’autres. Nous sommes en 2005. Je ferai l’économie de nos discussions, dans le cossu petit salon, le studio, à la performante chaine à musique, où on écoute celle de l’orchestre Baobab Gouy GUI, échangeant d’un peu de tout. Vous donnez le marché du déblaiement du terrain d’un hectare à ma défunte nièce, Ndiolé SECK. Quid de ma petite sœur Yakhara, qui prépare à manger aux ouvriers, quittant les Parcelles Assainies, tous les jours, via un taxi. Se ressassent dans ma mémoire des souvenirs comme : « Ablaye, j’ai bâti l’Université sur fonds propres et la banque s’est fâchée. ». On en rigole à tout va. « Vous êtes un Champion », vous dis-je. « J’ai besoin des meilleurs universitaires du pays. ». Aujourd’hui, ce fleuron de l’enseignement a produit des milliers de cadres, et employé plus de 350 professeurs dont mon ami, feu Docteur Mouhamadou Lamaine BIAYE, sa veuve, son cousin Ismaïla SONKO…
Sportif, féru de football, vous demeurez l’un des plus grands mécènes de l’ASC Bourguiba, des trois ASC de la Médina, Ndiathiar, Diéko, Gouye Salane et du Diaraaf. Je me remémore vos contributions pour l’ASC, via ma modeste personne. Encore, j’entends les nombreux coups de fil de l’appelant inconnu ; je revois cette foultitude de feuillets à l’entête noire Jean de la Fontaine que vous m’envoyez avec recommandations ainsi que les personnes en détresse que je vous envoyais, souvent, et dont vous vous occupiez, avec discrétion, et un suivi social, à mon insu.
Père de famille exigeant et affectif, sollicitude et générosité aidant, vous vous occupez de votre progéniture, par un encadrement rigoureux dans les études, leur recrutement, l’insertion de certains dans le secteur de l’enseignement, tels que vos anciens élèves que vous privilégiez, par reconnaissance, vous tournez le dos au bas-monde, dans une religieuse élégance, après un parcours sinueux, j’allais dire labyrinthique, digne d’un Vainqueur de cross-country, léguant à vos familles biologique, professionnelle, sportive, sociale, au Sénégal, au Benin, à l’Afrique, ces temples des Savoirs et que sais-je ? Sur ce, j’ose affirmer que le Sénégal et l’Afrique vous sont redevables. Vivement pour l’union familiale, en vue de rigoureusement perpétuer votre œuvre !
Mission accomplie CHAMPION ! À Dieu SOLDAT !
« Allahoumma ighfirlahou warhamhou »
Mame Abdoulaye TOUNKARA
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