Les producteurs d'arachide de la commune de Taïba Niassène, dans la région de Kaolack, ont tenu un sit-in et porté des brassards rouges, ce dimanche 14 décembre, pour exprimer leur mécontentement face à la taxe de 40 FCFA imposée par l’État sur les exportations. « Avec la taxe qui est fixée à 40 FCFA sur le kilogramme, les exportateurs ont du mal à exporter leur arachide. Donc, nous demandons l'exonération de ces taxes pour que les exportateurs puissent travailler », a réclamé Amath Diakhaté.
Poursuivant, M. Diakhaté a soutenu que les producteurs n'ont pas la possibilité d'écouler les quantités de graines d'arachide qu'ils ont entre leurs mains et restent toujours dans l'attente d'un créancier. « On a plus de 1,5 million de tonnes cette année-ci, alors que le besoin intérieur tourne autour de 600 mille tonnes, donc le surplus de 900 mille tonnes doit être exporté et ceci ne peut pas être fait sans la présence des exportateurs. On disait que ce nouveau régime prône la souveraineté alimentaire, et avant leur arrivée, Taïba Niassène était dans une situation très avancée avec la transformation. Ici il y avait au moins 22 000 personnes qui gagnaient 5 000 FCFA par jour et le chiffre d'affaires tournait autour de 3,3 milliards de FCFA par mois, malheureusement, aujourd'hui avec l'arrivée de ce régime, on peine à vendre 20 kilogrammes », a-t-il dénoncé.
À en croire Habib Thiam, président du Copéga, si cette situation perdure, elle risquerait de bloquer le marché. C’est pourquoi, il suggère la levée des 40% de la taxe sur l’exportation pour libérer le marché. « Si l'offre est plus importante que la demande c'est-à-dire dire que les prix flambent et c'est la situation qu'on vit, alors les prix baissent. Aujourd'hui, on vend à 250 FCFA maximum dans le monde rural alors que le prix est fixé à 305 FCFA. Ça c'est une aberration. Aujourd'hui, vous mettez une taxe de 40 FCFA en espérant avoir 9 milliards de FCFA dans le PRE, ce que nous trouvons absurde parce que vous avez offert au producteur un bon prix et vous l'empêchez de vendre à ce prix. Donc, vous bloquez le marché. On a crié haut et fort qu’on n’est pas contre la taxe parce que ça revient au pays mais pourvu que la taxe soit supportée par le marché. Si la taxe ne peut pas être supportée, on ne pourra pas la payer ».
Les producteurs ont également dénoncé l'absence du ministre de l'agriculture sur le terrain. "Depuis qu'il est ministre, il n'a jamais mis ses pieds à Taïba alors qu'on ne peut pas parler de capitale arachidière sans citer Touba et Taïba Niassène. Aujourd'hui, nous sommes tous au chômage à cause de la taxe. Les jeunes sont tous partis parce qu'il n'y a plus rien à faire ici. Nous demandons au Président et à son Premier ministre de revoir leur copie'', a conclu Aliou Taby Thiam.
Rappelons que le sit-in a également enregistré la présence des producteurs venant de Dinguiraye, Keur Madiabel, Nioro etc…
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