Elles ne veulent plus être les oubliées. À Saly, lors d’un atelier régional organisé par Agenda Afrique avec ActionAid International et des organisations de la société civile, les voix des femmes d’Afrique de l’Ouest et du Centre se sont levées. Leur message est clair : l’Afrique ne doit pas se financer en laissant ses femmes derrière.
« Les femmes ne doivent pas être les parents pauvres »
Mme Diarra Ndiaye Sobel, directrice exécutive d’Agenda Afrique, a été catégorique : « L’Afrique est de moins en moins financée. Les États cherchent à mobiliser leurs propres ressources. Mais comment ? Pour qui ? Et avec quel impact sur les communautés ? »
Pour elle, les femmes doivent être placées au centre. « Même si on doit se partager 5 francs, les femmes doivent avoir leur part. Elles subissent de plein fouet la pauvreté, la fiscalité, les violences, les problèmes de santé et d’éducation. »
La justice fiscale, une question de genre
Mme Hayta Sylla, directrice pays de ActionAid International Sénégal, a dénoncé le retard de l’Afrique francophone sur ces débats. « La justice fiscale est liée à la justice de genre. Si les réformes ne tiennent pas compte des inégalités structurelles, on va continuer de reproduire les discriminations contre les femmes », prévient-elle. Elle souligne aussi la force symbolique de l’atelier : « Aujourd’hui, il y a plus de femmes que d’hommes dans la salle. Cela prouve que le changement est possible. »
« L’Afrique doit imposer sa voix »
Venue d’Ouganda, Precious Trisha Awoli d’Akina Mama Africa a élargi le débat. Pour elle, la dépendance des États africains à la dette tue les services sociaux et accentue les inégalités. « Nos gouvernements dépensent plus pour rembourser la dette que pour servir leur peuple. C’est inacceptable. »
Elle appelle à un front commun africain à la prochaine Convention des Nations Unies sur la fiscalité : « L’Afrique doit proposer ses propres solutions. Par l’Afrique et pour l’Afrique. Nous devons imposer notre voix face au FMI, à la Banque mondiale et aux grandes puissances. »
À Saly, le ton est donné : pas de réformes fiscales sans les femmes, pas de développement sans souveraineté africaine.
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