Risque de manifestations : L’équipe nationale de football « bunkerisée » à Diamniadio, la tanière à huis clos !


C’est acté, les prochaines séances d’entraînement des Lions du Sénégal se tiendront à huis clos, mise à part la séance du mardi 12 juin. La tanière a finalement été placée sous haute surveillance. Mais pourquoi ? « La décision vient d’en haut! », telle est la réponse servie par un membre de la fédération sénégalaise de football qui est « obligée » de se plier aux mesures préventives de l’État. 
 
C’est le pire que l’on pouvait craindre avec la situation extrêmement tendue qui prévaut au Sénégal, depuis plusieurs jours, ponctuée de manifestations meurtrières et de scènes de saccages. Toutes choses qui ont finalement déteint sur l’équipe nationale de football. Officiellement en regroupement à Diamniadio depuis le mercredi 7 juin, les Lions ont procédé à leur première séance d’entraînement ce jeudi 8 juin au terrain annexe au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. 
 
Si le premier galop d’entraînement s’était déroulé sans accroc, en présence de la presse sportive et du public, celle de ce vendredi après-midi, s’est déroulée sous une forte présence des forces de l’ordre. Gendarmes, agents du BIP et sapeurs-pompiers étaient disséminés à l’entrée principale et tout autour du terrain. Le dispositif sécuritaire est désormais largement renforcé à Diamniadio. 
 
D'ailleurs, la presse sportive sera bloquée au niveau de l’accès principal par la gendarmerie. Selon elle, la séance de jeudi qui avait été déclarée ouverte à la presse par la fédération sénégalaise de football, était désormais à huis clos. Une surprenante décision qui a pris au dépourvu les journalistes qui avaient  fait le déplacement. 
Les professionnels de l’information qui étaient déjà à l’intérieur du terrain d’entraînement, avaient été sommés de quitter les lieux. Il aura fallu l’intervention du chargé de communication de la fédération (pas totalement d’accord avec la restriction venue « d’en haut ») pour que les journalistes puissent accéder à l’intérieur. « Vous avez 15 minutes ! » fera savoir un gendarme. Finalement, si le public qui avait fait le déplacement a été retenu à l’entrée, les journalistes quant à eux, ont pu assister à l’intégralité de la séance d’entraînement.
 
Malgré tout, il est légitime de se poser la question de savoir si la mesure n’est pas exagérée ? Les autorités étatiques ont-elles reçues des alertes de possibles manifestationss ? Ou bien est-ce à titre de prévention ? Comme pour enfoncer le clou, la FSF a assorti un nouveau planning d’entraînement de l’équipe nationale avec quasi uniquement des séances à huis clos, sauf pour le mardi 12 juin. Désolant ! 
 
Ce qui est sûr, c’est que cette « bunkerisation » de l’équipe nationale ne fera que créer une fracture entre les joueurs et les supporters. Et pire encore, empêcher la presse de faire correctement son travail et d’accéder à l’information.  
Rappelons que le Sénégal va jouer la 5ème journée des éliminatoires de la can 2024 le 17 juin à Cotonou contre le Bénin avant de s’envoler à Lisbonne pour y affronter le Brésil en rencontre amicale le 20 juin. 
Samedi 10 Juin 2023
Dakaractu




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