Procès en diffamation Sonko-Mame Mbaye Niang / Juan Branco fait sa plaidoirie : « La procédure était nulle et on va le démontrer en appel… Le communiqué du MINT était ridicule ! Je souhaite revenir à Dakar (…) »


Comme il l’avait annoncé hier, Me Juan Branco, avocat qui avait intégré le pool de défense du leader de Pastef à l’issue de l'avant-dernier procès en diffamation sur l’affaire des 29 milliards du Prodac, a tenu ce samedi son point de presse. Il est revenu largement sur la procédure et sur son expulsion du territoire sénégalais.  Sur ce dernier point, l’avocat conçoit qu’il y’a bien une forme de respect de la part des autorités sénégalaises à prendre en compte quant à la liberté d’expression qui est d’ailleurs, un principe fondamental. Pour Juan Branco, parler d’appel à l’insurrection était impertinent, à la limite, inutile car ses propos n’ont rien à voir avec ce genre d’infraction. « Si le rappel de l’importance des principes fondamentaux d’une démocratie, de la nécessité qu’elle soit installée sur la souveraineté populaire, que le peuple au nom duquel se fait justice soit entendu et respecté, si c’est cela un appel à l’insurrection, alors elle celle-ci est un droit sacré », considère l’avocat de Ousmane Sonko. Aussi, celui qui est devenu, lors du mouvement des gilets jaunes en France, l'avocat de figures de la contestation, considère que si ces droits fondamentaux sont bafoués, alors la tyrannie est en ce moment installé et, le communiqué (objet de son rapatriement) finit par rétablir ce qu’il était censé dénoncer. C’est-à-dire, que « Macky Sall ne respecte pas son peuple et ne respecte pas les principes démocratiques ».

À en croire Juan Branco, un avocat dans le cadre de la défense d'un opposant politique, a non seulement le droit, mais le devoir de dénoncer cela. De porter également ses paroles, de prendre le risque pour son client et de s’assurer qu’il sera entendu sur les difficultés qu’il éprouve en tant que citoyen sénégalais. « Si Ousmane Sonko décide de prendre un avocat pour qu’il vienne le défendre, ce n’est pas au président Macky Sall de décider. L’État de droit veut que cette personne s’exprime sur le territoire national, sur le sujet qui l'amène selon les règles démocratiques » , précise-t-il devant la presse.  

L’avocat du leader du parti Pastef considère que l’on essaie de présenter Ousmane Sonko comme quelqu’un qui est simplement obsédé par son propre destin. « Quand vous harcelez un opposant, il est obligé alors de se défendre et c’est ce que le président du Pastef est en train de faire. Sonko est fondamentalement lié à sa terre », estime l’avocat franco-espagnol qui rappelle que cette affaire opposant Sonko à Mame Mbaye Niang fait l’objet de vice de procédure.
« Nous sommes venus au Sénégal en avocat, pour faire le droit. Il faut savoir que le respect prime dans tout rapport et le Sénégal devrait le savoir. Nous avions élaboré des unités de relaxe qui suffisaient simplement à faire sauter cette procédure et à lui permettre de se présenter en 2024. C’est pour cela que nous avons été expulsé du Sénégal avec notre plan de défense très élaboré. Mais je souhaite revenir à Dakar pour démontrer que mon client n’a pas de souci à se faire », renchérit Me Branco.
Samedi 1 Avril 2023




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