Page Facebook de Abdou Khadre Lo : Par conviction et par devoir


La gymnastique politico-juridico-médiatique qu’on nous a servie hier soir, et dans laquelle on veut nous enfermer, nous l’avions déjà vue. Nous avions même accordé une note artistique et technique à l’athlète de l’époque, le président Abdoulaye Wade, en l’envoyant à la retraite. 

Lorsque l’ancien président a voulu forcer le passage et s’offrir un troisième mandat, nous nous sommes farouchement opposés, dans la rue. 

Lorsque le Conseil constitutionnel a bien évidemment validé la volonté du président sortant, nous lui avons barré la route, calmement, dans l’isoloir. 

Le Président de la République en exercice, Macky Sall, qui nous avait promis de réduire son mandat de 7 à 5, s’il était élu, vient, pour sa part, de se voir « interdire » cet engagement par le Conseil constitutionnel. Ses partisans, les alliés et les transhumants jubilent. Normal ! On rallonge la table. Nous prenons note et date. 
Ma conviction est que si le Président Macky Sall voulait vraiment réduire son mandat, comme il l’avait promis, il pouvait le faire. A quelle rares exceptions près, les Conseils constitutionnels vont toujours dans le sens des Présidents de la République. Donc, personne n’est surpris. Tout le monde dans ce pays s’attendait à cette décision des 5 sages. Le président Macky Sall savait. Nous savions aussi.

Mais il faut tout de même souligner une énorme bizarrerie.  Le Conseil constitutionnel interdit aux électeurs de changer une disposition que le texte fondamental leur offre la possibilité de modifier par référendum. Il est écrit noir sur blanc que l’article 27, relatif au mandat du PR, est modifiable par voie référendaire. Mais les juges constitutionnels nous disent : En fait, NON. Pas de référendum qui tienne. Il faut aller au bout des 7 ans. Alors, à quoi sert la phrase « Cette disposition ne peut être révisée que par voie référendaire » ? Il n’a jamais été écrit « il faut réviser, mais pour l’avenir ». Rien dans nos textes n’empêche l’effet rétroactif dans le cas d’espèce. Le Président et les juges ont préféré éviter l’article 103 pour n’évoquer que l’article 51. 

Le Président, dans son discours, nous dit qu’il voulait bien mais qu’il ne peut pas. 

S’il tient vraiment à respecter sa promesse, il peut le faire. Il lui suffira de démissionner après 5 ans d’exercice et de se représenter devant les Sénégalais. La Constitution prévoit ce cas de figure dans ses articles 31, 39, 40 et 41. Le président de l’Assemblée nationale assurera l’intérim et est tenu d’organiser l’élection présidentielle dans un délai compris entre 60 et 90 jours. Ce n’est vraiment pas long. Et cette fois-ci il ne pourra pas dire que le Conseil constitutionnel ne le lui permet pas. Mais ça, il ne le fera bien évidemment pas. 

Ma conviction est que le PR Macky Sall n’a réellement aucune envie de réduire son mandat. Mais l’histoire a la fâcheuse tendance à se répéter et les mêmes faits produisant les mêmes effets, le camp présidentiel devrait voir les nuages qui s’amoncèlent au loin. Les électeurs ont de la mémoire. « Mêmes chiens yi, mêmes chats yi » disent les rappeurs de Keur Gui. 

En attendant, nous pouvons refuser de nous laisser distraire, plus que nous ne l’avons été pendant 2 ans, et choisir de vaquer à nos occupations, en attendant 2019. Le palais et le Conseil peuvent agir comme bon leur semble. Demain il fera jour, Inch’Allah ! 

PS : Le référendum « nettoyé » du 20 mars ? Je ne me sens pas lié.

Abdou Khadre Lo 
Mercredi 17 Février 2016
Abdou Khadre Lo




1.Posté par intellectuel et engagé le 17/02/2016 13:44
Des personnes instruites, peu ou pas du tout mais engagées, ce pays en a vraiment besoin, non pas pour le présent parce que nos générations, celles d'hier et d’aujourd’hui ont complétement détruit ce pays.
Nos intellectuels se préoccupent plus d'avantages matériels que de réflexion. la majorité a compris qu'il faut être un allié sûr du pouvoir politique pour être invité aux banquets de la République.
Nos hommes d'affaires font profil bas depuis qu'ils ont compris que le meilleur moyen de s'enrichir c'est d'être dans les grâces du pouvoir en place qui octroie marchés de gré à gré, exonération ou impunité fiscale et/ou douanière, surfacturation de marchés quand ils ne sont pas fictifs.
Nos religieux, longtemps reclus dans les campagnes, entre daras et travaux champêtres, se consacrant à Dieu selon le legs des ancêtres pétris de vertu, viennent de plus en plus réclamer leur part de la ripaille organisée autour des fonds publics entre le pouvoir politique, les intellectuels et les hommes d'affaires.
Nos hommes politiques, j'allais dire politichiens-bien que cela soit vrai- se sont bien arrangés de rester dans un système de vases communicants où les vertus que sont le sens de l'honneur, la dignité et le culte du travail comme gage de réussite sociale sont prohibées; ils s'insultent à longueur de journée non pas parce qu'ils ne sont d'accord entre eux mais pour décourager les vertueux d'entrer en politique.Ils ne croient point aux valeurs du travail sinon citez moi le métier qu'exerce actuellement un seul dirigeant des cinq partis les plus en vue dans notre pays.
Quand aux pauvres badolos que nous sommes, trés peu exigeants envers nous mêmes et les autres, nous ne choisissons que les pires d'entre nous (il ne suffit que de voir la valeur de nos hommes politiques que nous élisons , les hommes qui occupent nos plateaux de télévision, les animateurs et leurs invités)
Pauvre de nous!

2.Posté par papis ndao mouvement NRJ le 17/02/2016 17:28
je pense que vous avez tout resumé en une seule phrase..quelque soit la durée de la nuit le jour viendra....wait and see.



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