L'Onu préoccupée par une possible amnistie ou libération de Hissène Habré.


Condamné à perpétuité pour crimes contre l'Humanité par une chambre spéciale créée au Sénégal par l'Union africaine, l'ancien président Tchadien Hissène Habré semble avoir grillé ses chances de recouvrer la liberté par des voies contournées.

Le comité des Nations Unies contre la Torture a saisi les autorités sénégalaises pour empêcher toute libération prématurée de l'ancien homme fort de Ndjaména. Cette démarche fait suite à une interpellation de l'organe onusien par l'association des victimes d'actes criminels par le régime d'Hissène Habré (AVCRHH). 

Selon ledit comité dans une lettre en date du 23 décembre dernier, « la libération prématurée des auteurs des crimes internationaux les plus graves n'est pas conforme aux obligations découlant de la Convention (de Genève) ».

Par ailleurs, le Comité des Nations Unies contre la Torture « se déclare à nouveau préoccupé par le fait que jusqu'à présent les victimes des crimes de Hissène Habré n'ont pas été indemnisées. »

Outre la prison à vie qu'il doit purger, l'ancien président du Tchad qui vit en exil au Sénégal depuis les années 90 doit verser des dommages et intérêts à hauteur de 82,2 milliards FCFA.

Les autorités sénégalaises ont jusqu'au 23 janvier pour répondre aux préoccupations du Comité des Nations Unies contre la Torture.

La saisine de cette structure onusienne par l'association des victimes de Hissène Habré intervient quelques jours seulement après les manœuvres de l'entourage de l'ancien président du Tchad pour le tirer des griffes de la justice. Mais l'administration pénitentiaire sénégalaise avait apporté des éclairages sur les conditions d'incarcération du prédécesseur d'Idriss Déby.
Jeudi 2 Janvier 2020




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