Fadial : Les sages-femmes d’État du Sénégal annoncent une plainte pour tentative de meurtre contre X.


L’agression sexuelle avortée de Gnima Sagna a suscité de vives réactions au sein du corps médical. La preuve, après les syndicalistes du Sutsas local, départemental et régional, qui disent avoir engagé les poursuites contre l’auteur de la tentative de viol commis sur la sage-femme du poste de santé de Fadial, voilà l’Association nationale des sages-femmes d’État du Sénégal qui s’engage à corser la note. Pour ce faire, elle compte déposer une plainte avec deux faits visés. Il s’agit des faits de tentative de viol et de tentative de meurtre, a appris Dakaractu. L’annonce a été faite ce jeudi 24 juin par Bigué Ba Mbodj, la présidente de ladite association. 
 
‘’Nous sommes là aujourd’hui, pour marquer notre solidarité à l’endroit d’une de nos collègues qui a été victime d’une agression qui a failli lui coûter la vie. Une tentative de viol, mais nous nous disons que c’est une tentative de meurtre. Parce qu’au-delà de cette tentative de viol, cette personne, on sent, par rapport à ce qu’il lui a fait et aux blessures qu’elle a, qu’il avait vraiment l’intention d’attenter à sa vie au-delà de son honorabilité. C’est ainsi que nous nous sommes rendu aujourd’hui au niveau de Mbour pour voir la victime, mais également venir marquer notre solidarité avec tout le personnel du district sanitaire de Mbour’’, a déclaré la dame rencontrée dans les locaux du Centre de santé de Joal-Fadiouth.
 
‘’Ce que nous comptons faire, en tant qu’association, c’est de nous constituer partie civile pour porter plainte contre x par rapport à l’agression physique pour tentative de viol et également pour tentative de meurtre. Egalement, nous nous sommes engagées à faire tout ce qu’il faut, le plaidoyer pour que cette sage-femme puisse être recrutée. Parce que quoi qu’on dise, sortir depuis 2010 et toujours être communautaire, travailler dans ces conditions n'est point aisé. Et nous avons des arguments pour montrer que voilà des personnes qui sont engagées, voilà des jeunes qui sont prêts, au péril de leur vie, à lutter pour que la mortalité maternelle et néonatale puisse être réduite. Mais il faut également que l’on sache qu’on ne peut pas travailler sans la sécurité. Et nous exigeons des autorités, qu’elles soient sanitaires ou administratives, et où que ce soit, que la sécurité puisse être de mise pour que les gens puissent travailler dans la sérénité en voulant sauver des vies, mais tout en restant en vie’’.
 
Cette plainte, elle dit attendre lundi pour aller la déposer afin que l’auteur des faits soit arrêté et puni. Mais surtout pour que l’État prenne ses responsabilités afin de dissuader tous ceux qui seraient tentés, à l’avenir de s’en prendre à un agent du secteur de la santé. ‘’Ce n’est pas un problème de profession seulement. Aujourd’hui, c’est une sage-femme qui a été victime d’une agression. Certaines nous disent qu’elles ont peut-être même pris l’habitude d’être d’être agressées verbalement et physiquement, mais aujourd’hui, je crois qu’on a pratiquement franchi le rubicond. C’est comme si on est allé à une échelle beaucoup plus grande que ça. Mais, c’est tout le personnel de santé qui est en risque d’être agressé parce que nous travaillons dans des zones qui sont assez reculées. Nous travaillons dans des zones où il n’y a parfois pas d’électricité. Et nous travaillons surtout de nuit. Parce qu’on sait que l’accouchement, c’est plutôt la nuit, mais également, il y a beaucoup de maladies qui surviennent ou que les gens souffrent plus la nuit. Donc, n’importe qui peut venir nous trouver dans nos structures de santé et attenter à notre vie’’.
Vendredi 25 Juin 2021




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