Crise politique au Sénégal : l’APR dénonce une « cabale politique » contre ses anciens ministres (Sidiki Kaba)


L’Alliance Pour la République (APR), par la voix de son ancien Premier ministre Sidiki Kaba, est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « cabale politique » orchestrée depuis l’Assemblée nationale. Ce jeudi 8 mai 2025, la majorité parlementaire a adopté une résolution de mise en accusation de cinq ministres du précédent gouvernement, accusés de gestion frauduleuse et d’abus de pouvoir. Une décision que l’APR considère comme une volonté manifeste d’« humilier » ces responsables politiques et de « prononcer leur culpabilité avant toute décision judiciaire ».

Parmi les personnalités visées : Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop, ainsi que Ndèye Saly Diop et Aïssatou Sophie Gladima. Pour l’opposition, cette offensive judiciaire s’inscrit dans une stratégie plus large de « liquidation politique » du régime sortant.

« C’est une opération de décapitation politique de l’APR », a fustigé Sidiki Kaba, dénonçant « un acharnement maladif » du nouveau pouvoir. Selon lui, cette démarche vise à transformer les anciens ministres en « trophées de guerre », alimentant un climat de revanche et de règlement de comptes.

L’ancien Premier ministre a également exprimé sa solidarité avec les figures de l’APR actuellement incarcérées, parmi lesquelles le député Farba Ngom, l’ex-ministre Lat Diop, ou encore Abdoulaye Ndiaye et Assane Diouf. Il s’insurge contre ce qu’il qualifie de « procès éminemment politique » masqué sous un vernis juridique.

Dans sa déclaration, Sidiki Kaba s’appuie sur plusieurs décisions récentes rendues par des instances judiciaires, notamment celle de la Cour de Justice de la CEDEAO, qui a condamné l’État du Sénégal à verser 5 millions de francs CFA à Lat Diop pour violation de ses droits. Il rappelle également les décisions de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel en faveur de certains responsables de l’ancienne équipe gouvernementale.

Tout en affirmant sa confiance dans la justice sénégalaise, l’APR appelle à plus « d’impartialité et de neutralité », insistant sur la nécessité de préserver l’image d’un État de droit. Pour Sidiki Kaba, le Sénégal aborde un « tournant décisif » de son histoire, dans lequel le respect des libertés politiques et de l’expression doit être préservé face aux tentations autoritaires.

Amadou Koundour
Samedi 10 Mai 2025
Dakaractu



Nouveau commentaire :
Twitter



Dans la même rubrique :