Au lendemain de l’affaire Médinatoul Salam, marquée par l’arrestation de leur guide, les « Thiantacones » s’étaient emmurés dans un profond silence, nonobstant certaines manifestations de solidarité à l’endroit de Cheikh Béthio Thioune. Ils ont finalement décidé de rompre le silence, « la cellule de communication du kourel de Cheikh Béthio a choisi ce 22 août de faire face à la presse pour informer la communauté nationale et internationale sur la vérité des faits dans l’affaire Médinatoul Salam », précisera d’emblée Serigne Ibrahima Diagne. Et il ajoute : « Dans la voie Mouride, le « ndigël » (injonction) est quelque chose de très important. Le talibé ne peut rien faire sans l’aval de son marabout ». Usant de la célèbre boutade d’un juriste contemporain, « quand la politique entre dans un prétoire le droit en sort par la petite petite porte », pour camper le débat, Ibrahima Bocoum vante le caractère exceptionnel de leur démarche. « Depuis le début de ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Médinatoul Salam, vous aurez remarqué que c’est la première fois que la cellule de communication du kourel de Cheikh Béthio tient une conférence de presse. Notre mutisme a pourtant été décrié par bon nombre de professionnels de la communication, qui de façon spontanée par mépris de l’injustice, se sont rapprochés de nous pour nous rappeler ce principe quasi inéluctable qui veut qu’une communication de crise soit gérée par soi-même, de peur qu’elle ne soit gérée par d’autres qui l’orienteraient à coup sûr », dit-il. Mais, « la confiance en la justice du pays » et le « respect et (les) égards pour le peuple sénégalais », ont permis aux « Thiantacones » de mener jusque là leur démarche judiciaire. Poursuivant sa déclaration, Ibrahima Bocoum dira : « Nous avons estimé que commettre un pool d’avocats suffisait à sa gestion dans le strict respect des règles qui régissent les rapports entre les hommes ». Notre interlocuteur magnifiera ensuite les enseignements du guide de leur Cheikh : « Nous remercions Serigne Saliou de nous avoir donné la foi, une éducation religieuse et spirituelle, facteurs de notre réussite mais aussi, cette posture citoyenne et républicaine, malgré les invectives, provocations et autres injustices dont cheikh Béthio, sa famille et nous-mêmes, sommes l’objet au quotidien ». Après avoir loué les qualités de leur guide, non seulement a « pardonné à tous ceux qui auraient mal agi à son encontre », mais aussi et surtout « refusé (…) de façon courtoise mais avec fermeté, toutes propositions de médiations ou d’arrangements jusqu’à des niveaux insoupçonnés », les « Thiantacones », par la voie de Serigne Ibrahima Bocoum refusent toute idée qui ramènerait les guides religieux au rang de « simples citoyens ». « Cet élan de solidarité et l’adhésion populaire autour de Cheikh Béthio justifient qu’on ne saurait ramener nos guides religieux au rang de simples citoyens sans ramer à contre courant de nos réalités sociologiques ». « Nous n’attendons de nos autorités que le strict respect des droits de notre guide et le même traitement que mériterait tout citoyen ordinaire », conclut Serigne Ibrahima Bocoum
CIRE BA (Stagiaire) - Loffice
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