En remportant samedi la Ligue des champions face à l'Inter Milan (1-0), à Istanbul, Manchester City et ses propriétaires émiratis ont enfin obtenu le sacre que tout le monde attendait, mais que certains, qui lui trouvent un goût amer, redoutaient.
Quinze ans après le rachat par le cheikh Mansour ben Zayed Al-Nahyane vice-président des Émirats arabes unis, un club contrôlé par un état trône au sommet de l'Europe.
Que ce sacre intervienne l'année où la Premier League, après quatre ans d'enquête, a accusé City de 115 violations des règlementations financières entre 2009 et 2018, est un drôle de pied de nez.
Cette procédure risque de prendre encore beaucoup de temps et, malgré le précédent de la plainte de l'UEFA pour des motifs similaires, finalement balayée par le Tribunal arbitral du sport en 2020, cette ombre pesante n'est pas près de se dissiper.
Avant même la question d'un possible "dopage financier", se pose évidemment la question de l'utilisation du club comme instrument d'influence par un régime encore critiqué par Amnesty International ou Human Rights Watch pour son manque de liberté d'expression, ses arrestations arbitraires ou les discriminations à l'égard des femmes et des minorités sexuelles.
City Football Group (CFG), la holding tentaculaire présente au capital de douze clubs sur cinq continents, assure ne pas être un instrument de "soft power" mais un investissement personnel du cheikh Mansour.
Le même cheikh Mansour qui, en septembre 2017, devant le "Conseil Stratégique du Soft Power émirati" déclarait: "notre but est d'étendre la position des EAU dans le monde et dans le coeur des gens" et dont la finale contre l'Inter n'était que le deuxième match officiel de City auquel il assistait en personne. Pas vraiment l'image d'un passionné.
- Champion en quatre ans seulement -
À l'échelle des efforts déployés par les EAU pour diversifier leurs sources de revenus et s'attirer les bonnes grâces des pays occidentaux ou de la Chine, Manchester City pèse, il est vrai, assez peu, mais la présidence a tout de même été confiée à Khaldoon al Mubarak, dirigeant du fonds souverain émirati.
Pionnier dans le football européen, en 2008, Abou Dhabi avait sauvé de la faillite Manchester City, alors propriété de l'ancien Premier ministre Thaïlandais Thaksin Shinawatra, décrit à l'époque comme "un violateur des Droits humains de la pire espèce" par Human Rights Watch.
Imité ensuite par le Qatar, propriétaire du Paris SG depuis 2011, et plus récemment par l'Arabie saoudite, dont le fonds souverain détient Newcastle depuis un an et demi, les Émiratis ont extirpé ce club très populaire mais médiocre de l'encombrante ombre de son voisin rouge, United.
Dixième de Premier League 2009, 5e en 2010, 3e en 2011, City a remporté son premier titre dès le quatrième exercice.
Sur les 13 dernières années, les Sky Blues ont fini 12 fois sur le podium, glanant sept titres de champions, dont quatre lors des cinq dernières saison, auxquels s'ajoutent trois Coupes d'Angleterre et six Coupes de la Ligue.
Cette "prise de pouvoir" s'est faite au prix d'1,5 milliard d'euros de dépenses nettes (achats moins les ventes) depuis 2008, avec de gros coups, comme Robinho, arraché à Chelsea dès le premier mercato estival, ou Erling Haaland, récemment, mais aussi de ratés retentissants.
- Un modèle arrivé à maturité -
Pour se faire bien voir, Abou Dhabi n'a aussi pas hésité à investir plus d'un milliard dans des projets urbanistiques et des logements dans la ville.
Mais sur les cinq dernières saisons, les Citizens ne pointent qu'au 16e rang des clubs les plus dépensiers en Premier League, selon les chiffres du Centre international d'étude du sport de Neuchâtel (Suisse), publiés en février, signe que son modèle semble avoir atteint la maturité.
Malgré les désillusions qui ont jalonné sa quête de sacre continental, il faut souligner la stabilité du club qui n'a jamais connu de vraie baisse de régime ni de crises de nerfs, qui minent les ambitions du PSG, par exemple.
Avec le directeur exécutif Ferran Soriano, le directeur sportif Txiki Begiristain et, évidemment, la pièce maîtresse Pep Guardiola sur le banc, toute l'épine dorsale du club tire dans le même sens.
Chacun décidera si on peut séparer "l'oeuvre de l'artiste" et si on peut faire abstraction d'où City tire sa force, mais il produit depuis plusieurs saisons l'un des, si ce n'est le plus beau football du monde.
De ce point de vue-là au moins, et peut-être de ce point de vue-là seulement, il est aujourd'hui enfin à sa place.
Quinze ans après le rachat par le cheikh Mansour ben Zayed Al-Nahyane vice-président des Émirats arabes unis, un club contrôlé par un état trône au sommet de l'Europe.
Que ce sacre intervienne l'année où la Premier League, après quatre ans d'enquête, a accusé City de 115 violations des règlementations financières entre 2009 et 2018, est un drôle de pied de nez.
Cette procédure risque de prendre encore beaucoup de temps et, malgré le précédent de la plainte de l'UEFA pour des motifs similaires, finalement balayée par le Tribunal arbitral du sport en 2020, cette ombre pesante n'est pas près de se dissiper.
Avant même la question d'un possible "dopage financier", se pose évidemment la question de l'utilisation du club comme instrument d'influence par un régime encore critiqué par Amnesty International ou Human Rights Watch pour son manque de liberté d'expression, ses arrestations arbitraires ou les discriminations à l'égard des femmes et des minorités sexuelles.
City Football Group (CFG), la holding tentaculaire présente au capital de douze clubs sur cinq continents, assure ne pas être un instrument de "soft power" mais un investissement personnel du cheikh Mansour.
Le même cheikh Mansour qui, en septembre 2017, devant le "Conseil Stratégique du Soft Power émirati" déclarait: "notre but est d'étendre la position des EAU dans le monde et dans le coeur des gens" et dont la finale contre l'Inter n'était que le deuxième match officiel de City auquel il assistait en personne. Pas vraiment l'image d'un passionné.
- Champion en quatre ans seulement -
À l'échelle des efforts déployés par les EAU pour diversifier leurs sources de revenus et s'attirer les bonnes grâces des pays occidentaux ou de la Chine, Manchester City pèse, il est vrai, assez peu, mais la présidence a tout de même été confiée à Khaldoon al Mubarak, dirigeant du fonds souverain émirati.
Pionnier dans le football européen, en 2008, Abou Dhabi avait sauvé de la faillite Manchester City, alors propriété de l'ancien Premier ministre Thaïlandais Thaksin Shinawatra, décrit à l'époque comme "un violateur des Droits humains de la pire espèce" par Human Rights Watch.
Imité ensuite par le Qatar, propriétaire du Paris SG depuis 2011, et plus récemment par l'Arabie saoudite, dont le fonds souverain détient Newcastle depuis un an et demi, les Émiratis ont extirpé ce club très populaire mais médiocre de l'encombrante ombre de son voisin rouge, United.
Dixième de Premier League 2009, 5e en 2010, 3e en 2011, City a remporté son premier titre dès le quatrième exercice.
Sur les 13 dernières années, les Sky Blues ont fini 12 fois sur le podium, glanant sept titres de champions, dont quatre lors des cinq dernières saison, auxquels s'ajoutent trois Coupes d'Angleterre et six Coupes de la Ligue.
Cette "prise de pouvoir" s'est faite au prix d'1,5 milliard d'euros de dépenses nettes (achats moins les ventes) depuis 2008, avec de gros coups, comme Robinho, arraché à Chelsea dès le premier mercato estival, ou Erling Haaland, récemment, mais aussi de ratés retentissants.
- Un modèle arrivé à maturité -
Pour se faire bien voir, Abou Dhabi n'a aussi pas hésité à investir plus d'un milliard dans des projets urbanistiques et des logements dans la ville.
Mais sur les cinq dernières saisons, les Citizens ne pointent qu'au 16e rang des clubs les plus dépensiers en Premier League, selon les chiffres du Centre international d'étude du sport de Neuchâtel (Suisse), publiés en février, signe que son modèle semble avoir atteint la maturité.
Malgré les désillusions qui ont jalonné sa quête de sacre continental, il faut souligner la stabilité du club qui n'a jamais connu de vraie baisse de régime ni de crises de nerfs, qui minent les ambitions du PSG, par exemple.
Avec le directeur exécutif Ferran Soriano, le directeur sportif Txiki Begiristain et, évidemment, la pièce maîtresse Pep Guardiola sur le banc, toute l'épine dorsale du club tire dans le même sens.
Chacun décidera si on peut séparer "l'oeuvre de l'artiste" et si on peut faire abstraction d'où City tire sa force, mais il produit depuis plusieurs saisons l'un des, si ce n'est le plus beau football du monde.
De ce point de vue-là au moins, et peut-être de ce point de vue-là seulement, il est aujourd'hui enfin à sa place.
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