Suite et pas fin du "Lancetgate" : Les auteurs de l’analyse observationnelle sur la Chloroquine invités à prouver la fiabilité de leurs données dans une autre étude.


Ça se corse pour le Dr Mehra et son équipe qui ont mené l’étude controversée sur la chloroquine, publiée dans la revue anglaise, The Lancet le 22 mai dernier. 

Dans ladite étude, le bénéfice de la chrloroquine et de l’hydroxychloroquine administrée seule ou avec un macrolide est nié. Selon les conclusions des quatre chercheurs, ces molécules augmenteraient le risque d’arythmie cardiaque et de décès chez les sujets étudiés.

Après de vives contestations et les questions suscitées par la provenance des données utilisées dans cette étude qui prétend avoir exploité 96 000 dossiers médicaux provenant de 671 hôpitaux sur 6 continents, une autre revue demande des comptes au Dr Mehra et à son confrère Dr Sapan Desai, par ailleurs Président directeur général de Surgisphere.

Le 1er mai dernier, ces deux cardiologues publiaient en compagnie d'autres confrères une autre étude, cette fois-ci dans la revue anglaise The New England Journal of Medecine (EJNM).

Dans cette étude, également observationnelle, les chercheurs ont démontré que les maladies cardiovasculaires sous-jacentes sont associées à des risque de décès chez les personnes atteintes de Covid-19. L’étude n’a pas pu démontrer par contre que l’association nocive des inhibiteurs de l’ECA ou des ARA est liée à la mort à l’hôpital dans ce contexte clinique.

Pour cette analyse, l’équipe du Dr Mehra s’est basée sur 8.910 patients provenant de 169 hôpitaux sur trois continents. L’EJNM semble maintenant douter de la fiabilité de ces données et affirme dans un article publié ce mardi 02 juin, avoir « demandé aux auteurs de prouver que les données sont fiables ». « Dans l'intervalle et pour le bénéfice de nos lecteurs, nous publions cette expression de préoccupation concernant la fiabilité de leurs conclusions », ajoute l’EJNM. 

Cette demande d'explications risque de mettre les auteurs dans une situation on ne peut plus inconfortable d'autant plus qu'ils sont déjà dans l'incapacité de répondre aux mille et une questions que se pose une partie de la communauté scientifique sur la provenance des données et de leur méthodologie dans l'étude du Lancet. 

Contactée par Dakaractu, Surgisphere, la société qui a fourni les données aux auteurs de l'analyse rétrospective sur la chloroquine reconnaissait implicitement n'avoir aucun contrôle sur les données reçues des structures hospitalières...
Mardi 2 Juin 2020




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