Pénurie de viande à Kolda : Rareté et cherté de la viande, bouchers et tannerie en sursis…


Depuis environ 3 mois, Kolda enregistre une pénurie de viande de bœuf sur le marché. Ainsi, trouver de la viande et des bœufs pour vendre est devenu aléatoire pour les bouchers,  de même que pour les consommateurs. Ainsi, cette situation a mis en sursis les bouchers et les acteurs de la tannerie qui voient leurs chiffres d'affaires considérablement baisser en ces temps de crise à coronavirus. D’habitude, la commune de Kolda abat 10 voire 15 bœufs par jour, mais ceci ne peut satisfaire la demande avec la pénurie de poulets et de poisson. Aujourd’hui, beaucoup de bouchers ont fermé boutique à cause de cette situation. 

D’après ces derniers, la crise est due à la cherté des bovins dans les marchés hebdomadaires de Diaobé et de Saré Yoba où s’approvisionnent également la Guinée Bissau, la Gambie et Ziguinchor. Ces trois derniers concurrenceraient sérieusement les bouchers koldois en proposant des prix que ne pourraient refuser les revendeurs. Mais également la pénurie de poisson et de poulet accentuerait la crise de la viande au Fouladou.  

Abdou Dieng, chef du service départemental de l’élevage, d’avancer : « on a noté un manque criard d’animaux dans les abattoirs ces temps-ci. On peut ajouter que c’est au niveau national, donc Kolda n’est pas en reste. Cela est dû à la crise de la covid-19 qui a impacté négativement la production de l’offre. Et quand l’offre est faible, obligatoirement le prix va grimper. C’est ce qui fait qu’à Kolda comme partout dans le pays, le prix a augmenté. Les bouchers de Kolda n’arrivent plus à s’approvisionner dans les marchés de bétail à cause de la concurrence des autres régions et pays limitrophes. Mais toutefois à Kolda, le prix du kg de la viande reste le même à savoir 2400 f cfa » 

Sadio Diallo, boucher, de déplorer : « nous souffrons depuis trois mois environ à cause de la rareté et de la cherté des bœufs. Dans les marchés où on s’approvisionne, les éleveurs préfèrent vendre aux Bissau guinéens, aux gambien et ziguinchorois qui payent plus que nous. On revient souvent bredouille des marchés hebdomadaires car les prix que nous proposons restent insignifiants pour les éleveurs. En ces temps de crise de covid-19, les éleveurs ne font aucune concession, aucun cadeau. Et cette situation s’entrevoit jusque dans le panier de la ménagère. C’est pourquoi, aujourd’hui nous sommes en sursis car beaucoup d’entre nous ont fermé boutique faute de viande… » 

Mamadou S K s’active quant à lui dans la tannerie estime que cette pénurie n’a que trop dur. « Nous obtenons difficilement les peaux pour satisfaire notre clientèle locale d’abord puis Malienne, Burkinabé entre autres. J'ai remis de l’argent à des bouchers pour avoir des peaux, mais je crains que mon chiffre d'affaires ne chute. C’est pourquoi, aujourd’hui nous vendons la peau à 7.500 f au lieu de 4.000 f cfa » 

Après les bouchers, la tannerie, ce sont les tenancières de gargotes qui subissent aussi cette conséquence de la rareté de viande de bœuf sur le marché. Ces dernières sont obligées de se lever très tôt pour avoir de la viande car la demande est trop forte et tout Kolda s’approvisionne au même endroit. 

Réputée être une région d’élevage, Kolda ne devrait pas souffrir de la crise de viande. Mais pour pallier ce genre de situation, il faut une formalisation du secteur en créant des fermes d’élevage modernes pour multiplier la production et satisfaire la demande. 

Vendredi 11 Juin 2021




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