Naufrage d'une pirogue transportant des migrants au large de la Mauritanie : Six Sénégalais parmi les rescapés.


Naufrage d'une pirogue transportant des migrants au large de la Mauritanie : Six Sénégalais parmi les rescapés.

Mercredi, une pirogue en provenance de la Gambie et qui avait à son bord entre 150 et 180 passagers, a chaviré au large de la Mauritanie. 

 

L'embarcation de fortune a heurté un rocher et les passagers, pour la plupart des Gambiens, ont tenté à la nage, d'atteindre la plage. Mais 62 parmi eux auront péri, rapporte l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM), citée par l'AFP.

 

Les 83 survivants sont actuellement pris en charge à Nouadhibou, avec l'assistance de l'OIM et du Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR). 

 

Six Sénégalais parmi les rescapés 

 

De sources sûres, Dakaractu est en mesure de révéler qu'il y a au moins six sénégalais parmi les rescapés. Quant à la présence de sénégalais parmi la cinquantaine de victimes, elle n'est pas pour l'heure établie. Huit femmes et un enfant feraient partie des victimes. 

Les autorités mauritaniennes auraient enterré les morts dans la nuit du mercredi au jeudi, conformément au rite musulman. Et ce, pour toutes les victimes. 

 

Selon le Directeur des Sénégalais de l'Extérieur, contacté par Dakaractu, les services de l'Ambassade suivent de près l'évolution de la situation.

 

L'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), évoque le naufrage le plus meurtrier depuis le début de l'année.

 

1% de chance d'atteindre les Canaries

 

Ancien candidat à l'émigration, Cheikh Salla Ndiaye, auteur du livre « Les Naufragés de la Pirogue », regrette que des africains continuent de mourir en mer. « C'est pour qu'on n’ait plus à compter d'autres morts que je me bats tous les jours, mais je suis au regret de constater que ce phénomène est loin de connaître son épilogue », semble se résigner ce rescapé de la route maritime reliant les côtes africaines aux Iles Canaries. « Malheureusement, les candidats à la migration n'ont pas compris que leur chance d'atteindre l'Espagne est de 1% », conscientise-t-il.

 

Ce plaidoyer pour l'abandon de la migration irrégulière n'a, hélas, pas de chance de prospérer. « Les jeunes voient s'éloigner toute chance de réussir en Afrique. Ils sont obligés de chercher d'autres alternatives pour tirer leur épingle du jeu », concède-t-il aux candidats à la migration irrégulière qui reprennent de plus en plus la voie maritime qui avait connu un répit après l'ouverture de la voie terrestre passant par la Libye. Mais depuis deux années, les candidats reviennent aux vieilles méthodes, en voyageant à bord d'embarcations de fortune dont le chargement, selon Cheikh Ndiaye se fait à  compte gouttes. Pour ne pas éveiller les soupçons des gardes côtes, des taxis pirogues sont affrétés pour desservir l'embarcation devant transporter les migrants en Europe. Selon Cheikh Salla Ndiaye, le chargement du ravitaillement est fait de la même manière.

 

Ce faisant, il peut arriver qu'en quelques jours, les aventuriers manquent d'essence ou de vivres. C'est ce qui est arrivé avec les passagers de la pirogue qui a chaviré mercredi. La chargée de la communication du bureau de l'OIM en Afrique de l'Ouest a confié à nos confrères de l'AFP qu'à hauteur de Nouadhibou, les réserves de carburant étaient épuisées.

Jeudi 5 Décembre 2019




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