Le cas Henri Saivet : Fiasco malgré lui


Arrivé à Newcastle United en Barclays Premier League en 2016, le milieu de terrain sénégalais Henri Saivet a joué 232 minutes de football en championnat et 8 matchs au total toutes compétitions confondues. Il a même été prêté trois fois depuis son arrivée, tout en collectant son salaire de 32,000 livres sterling (24 million de FCFA) par semaine. Avec environ 18 mois de contrat restant Saivet a collecté presque 5 million de livres sterling sur trois ans pour cirer le banc.

 

Malgré son traitement au club, l’entraîneur Steve Bruce a de très bon rapport avec le joueur. Même s’il ne fait pas vraiment parti de l’effectif professionel actuel, il est considéré comme un élément positif au sein du groupe et s’entend bien avec les autres français du club, aussi arrivé durant la "French Revolution".

 

Un autre milieu de terrain, l’anglais Jack Colback, subit la même situation que Saivet, tout en montrant un peu plus de frustration selon certains insider, tandis que Saivet n’a pas l’air d’aller au duel avec ses dirigeants, et ne montre pas autant de frustration. C’est peut-être même le club qui devrait être irrité, vu que depuis l’arrivée du milieu de terrain, ses apparitions ont finalement coûté 1 million de livres par match.

 

 

Saivet victime de stéréotypes du footballeur africain?

 

En Europe on a tendance à stéréotyper les footballeurs africains, au point de les forcer à devenir des milieux défensifs ou des défenseurs tout court, sans leur donner des rôles plus technique sur la pelouse. En 2008, Henri Saivet jouait au poste d’attaquant à Bordeaux et beaucoup voyez en lui le "futur Thierry Henry". Aujourd’hui, alors qu’il n’a même pas atteint ses 30 ans, il est devenu un milieu de terrain, et même si Bordeaux et le Sénégal savait qu’il était peut-être avant tout un milieu offensif, Newcastle voulait faire de lui un milieu relayeur ou même défensif, ce qui a dénaturé son jeu. Beaucoup de footballeurs sénégalais ont subi le même sort malheureusement: Cheikhou Kouyaté évoluait comme numéro 10 en Navetanes et à l’ASC Yeggo tout comme Racine Coly qui jouait meneur de jeu voir même attaquant en Navetanes dans le quartiers des Parcelles Assainies. La manière dont les joueurs africains ont tendance à voir leur jeu dénaturé quand ils arrivent en Europe pourrait être une des raisons pour lesquels apres la formation à l’étranger, nos sélections finissent par avoir une pénurie de milieu relayeur porteur du jeu ou de milieux offensifs.

 

Vision louable mais bizarre de Cissé

 

Curieusement, Henri Saivet a réussi à se forger une place de titulaire à la CAN 2019 dans l’entrejeu des Lions. Le potentiel de Saivet a toujours été connu du grand public. Un joueur technique avec une bonne touche de balle, vision et capacité de passe, mais aussi de coups de pieds arrêtés. Nous avions avancé que Saivet devait même être à la Coupe du Monde 2018 dans un article paru en Mai 2018 https://www.galsenfoot.com/mondial-2018-les-pronostics-de-la-redaction-pour-la-liste-des-23-de-cisse/

mais malheureusement que nenni. Son style de jeu aurait d’ailleurs été plus utile au Mondial, qui aurait même pu être une vitrine pour qu’il trouve un club qui respecte son talent. Mais le staff des Lions a préféré lui donner cette chance sur le tard à la CAN, alors que le manque de confiance avait déjà consommer le joueur, après que trois entraîneurs successifs à Newcastle l’aient zappé de leur plans (Steve McClaren, Rafael Benitez et maintenant Steve Bruce).

 

Abdoulaye SARR

Jeudi 17 Octobre 2019




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