En marge de la 33ème édition de la Foire Internationale de Dakar 2025, l’IPRES a dévoilé les grandes innovations qui marqueront l’année 2026. Entre dématérialisation des services et sensibilisation sur les pièges à éviter, l’institution de retraite célèbre ses 50 ans en se tournant résolument vers l’avenir. « Aujourd’hui, depuis son bureau, un employeur peut faire ses déclarations et ses cotisations à travers les télé déclarations », explique Babacar Diouf, Conseiller technique du Directeur général de l’IPRES et Chef de bureau du suivi. Cette dématérialisation, déjà en cours, consiste selon lui, à faciliter l’accès aux informations et à garantir plus de transparence dans le système de retraite sénégalais.
Pour les salariés, le nouveau portail leur permet désormais d’avoir accès, en un clic, à l’ensemble des informations concernant leur carrière : entreprises fréquentées, cotisations versées, et historique complet. « Cette digitalisation assure la célérité, la sécurité, et l’accès est devenu plus facile », souligne-t-il.
Deux innovations majeures pour 2026
Selon Babacar Diouf, il s’agira de faire recours au portail salarié. Au-delà de la simple consultation, cette plateforme permettra aux travailleurs de faire des demandes de service en ligne : carte d’affiliation, relevé pour ambassade, et bien d’autres démarches qui nécessitaient auparavant un déplacement physique. « L’ensemble des demandes de services que les salariés avaient l’habitude de faire en se déplaçant dans nos services pourra se faire à travers ce portail », précise Babacar Diouf.
Également, la gestion anticipée des départs à la retraite. Face au constat que les Sénégalais ne s’intéressent à leur retraite qu’à la veille de leur départ, avec son lot de mauvaises surprises, l’IPRES entend innover.
Dès 2026, les personnes devant partir à la retraite dans l’année pourront se rapprocher des services de l’IPRES du 1er janvier au 31 décembre pour faire vérifier leur carrière en amont. « S’il y a des informations à renseigner ou à corriger, on pourra le faire dans les délais », explique le chef du suivi à l’IPRES qui ajoute qu’au moment du départ effectif, seul un certificat de travail et une copie de CNI légalisée suffiront pour déclencher le processus.
Le danger des paiements post-mortem
Autre point crucial souvent ignoré, rappelle Babacar Diouf : les paiements après décès. « Quand un assuré décède et que les familles ne déclarent pas à temps cette disparition, elles continuent à percevoir ses pensions », alerte-t-il jugeant que ces sommes devront être restituées à la caisse avant que les ayants droit puissent bénéficier d’une pension de réversion. « La famille a l’obligation d’aller donner l’information à l’IPRES pour qu’on puisse suspendre la pension et que les bénéficiaires puissent déposer le dossier de réversion », insiste-t-il.
Comprendre le système : à chacun selon sa contribution
Face aux plaintes récurrentes sur la faiblesse des pensions, le responsable de l’IPRES rappelle la logique du système par répartition par points : « C’est ce que vous donnez qu’on vous retourne. » Il compare le système à une tontine : “C’est un système de solidarité intergénérationnelle. Si vous donnez plus, vous récoltez plus. Si vous donnez moins, vous récoltez moins. » Ainsi, un travailleur ayant eu une carrière homogène avec des cotisations au plafond ne peut être comparé à celui ayant eu une carrière irrégulière.
L’action sanitaire : un complément méconnu
Au-delà des pensions, l’IPRES investit près de 5 milliards par an dans l’action sanitaire et sociale. Les allocataires, leurs veuves/veufs et enfants mineurs sont pris en charge entièrement dans les centres médicaux de l’institution. « Pour certains types de maladie avec des soins coûteux, il y a une prise en charge qui n’est même pas dans le plan Sésame », révèle Babacar Diouf.
Une foire pour la proximité
La présence de l’IPRES et de la CSS à la Foire Internationale de Dakar s’inscrit dans cette logique de proximité. « Nous devons être aux côtés des populations. Les gens qui n’ont pas l’habitude d’aller nous voir dans nos bureaux ont la possibilité, à travers la foire, de passer au moins cinq minutes pour savoir ce que nous faisons », explique Babacar Diouf.
Durant l’événement, des équipes spécialisées issues des différents services (AT, MP, cotisations, contrôle, contentieux) ont été déployées pour répondre aux préoccupations des visiteurs. La forte affluence de travailleurs souhaitant vérifier leurs cotisations et de retraités s’enquérant du traitement de leurs dossiers témoigne de l’utilité de cette démarche.
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