Aminata Mbengue Ndiaye (présidente du Hcct) : "Ce ne sera pas une affaire simple que de succéder à Ousmane Tanor Dieng"


À la session extraordinaire du Hcct qu’elle a eu l’honneur d’ouvrir ce mardi 10 décembre 2019, Aminata Mbengue Ndiaye a tressé, à titre posthume, des lauriers à Ousmane Tanor Dieng, son illustre prédécesseur décédé le 15 juillet dernier. À cette rencontre qui, à ses yeux, ‘’revêt plusieurs particularités’’, parce que se déroulant ‘’à un moment où les souvenirs d’un homme qui a façonné cette institution planent encore’’ sur leurs têtes, la nouvelle présidente de ladite institution a rendu un hommage vibrant au président Ousmane Tanor Dieng.
 
‘’Je mesure la très haute portée de cette délicate mission que m’a confiée le président Macky Sall. Et je ferai de mon mieux pour l’exercer avec responsabilité et dignité pour mériter sa confiance et également celle de mes collègues du Hcct. En cette journée mémorable, toutes nos pensées vont vers le président Ousmane Tanor Dieng. Les hauts conseillers à l’unanimité ont décidé donc, à l’occasion de cette première journée de notre session extraordinaire, de rendre un hommage solennel à leur ancien président feu Ousmane Tanor Dieng. Ainsi la cérémonie de ce matin donne tout son sens au mot de Malraux qui disait que la plus belle sépulture, c’est la mémoire des hommes’'.
 
‘’Il a incontestablement laissé un grand vide’’
 
Elle poursuit : ‘’C’est donc avec un cœur étreint par l’émotion que je me souviens de ce grand homme qui m’a marqué mais qui a également marqué, sans nul doute, son époque. Cet homme politique qui a laissé son empreinte dans les esprits, a participé de la manière la plus active à la marche de la nation, c’est à dire à son émergence politique, économique, sociale et culturelle. Il était une icône de la vie nationale et internationale. Pendant près de 20 ans, Ousmane Tanor Dieng a été le vice-président de l’internationale socialiste, il était également un homme qui rayonnait par son esprit éclairé, sa noblesse de caractère, sa générosité. Il a incontestablement laissé un grand vide. Sa perte est un deuil pour le Hcct, mais également pour toute la Nation Sénégalaise. Qui n’a pas été fasciné par sa discipline et sa courtoisie ? Qui dans son entourage, n’a pas été charmé, par sa pondération, son sens de la retenue, sa fidélité et sa loyauté ?’’, s’est interrogée la nouvelle patronne du Hcct. Selon elle, c’est conscient que ses choix ont été dictés par l’intérêt supérieur de la Nation, que le défunt président est resté contre vents et marées, constant dans son engagement mais également dans ses options’’.
 
‘’Il n’a jamais usé d’invectives ni prononcé un mot déplacé face à ses adversaires’’
 
D’une politesse légendaire et d’une grande discrétion, Ousmane Tanor Dieng est décrit, par Aminata Mbengue Ndiaye, comme un ‘’grand commis de l’Etat (qui) a fini par s’imposer comme un modèle de sagesse républicaine. Fort d’une expérience de plus de 3 décennies au cœur de l’Etat, cet éminent homme politique élégant dans le discours, comme dans le comportement et dans le port vestimentaire, il n’a jamais usé d’invectives ni prononcé un mot déplacé face à ses adversaires’’. Cela est, pour elle, ‘’un signe de grandeur, de hauteur, mais surtout de courage. Il a été un homme engagé. Un homme dévoué à la cause de ses concitoyens qui toute sa vie durant est resté entièrement au service des autres. Parce qu’il avait choisi la politique. Le plus grand hommage que nous puissions lui rendre, c’est de nous montrer digne de son legs’’.
 
‘’Le plus grand hommage que nous puissions lui rendre, c’est...’’
 
Pour l’actuelle présidente du Hcct, il est difficile de résumer ici la vie riche d’un homme multidimensionnel comme son prédécesseur. ‘’Le président Ousmane Tanor Dieng était un leader d’une haute stature qui savait faire montre d’une lucidité, de discrétion, de retenue, mais surtout de pondération. C’était un grand leader ayant fait ses premières armes au ministère des Affaires étrangères, il les a affutées auprès d’illustres hommes d’Etat comme les présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf. Tanor comme nous l’appelions affectueusement, faisait partie de cette grande classe de dirigeants issus de ce beau métier qu’est la diplomatie. Un métier qui porte vers l’autre, vers le dévouement pour le bien commun et le respect de ce qui est différent. Tout au long de son cursus politique, il a assumé, avec courage, ses actes qui ont toujours été motivés par son idéal républicain et l’intérêt supérieur de la Nation. J’en veux pour exemple, ses derniers discours en tant que président du Hcct’’.
 
Il avait aussi compris que la décentralisation est un processus majeur pour parvenir à offrir un meilleur service public. Il avait également compris que l’on ne fait pas de la décentralisation pour le plaisir ou pour suivre une mode. (…). Ce ne sera pas une affaire simple que de lui succéder à la tête de cette institution de la République à laquelle il a su donner un corps et une âme avec, bien sûr le soutien de ses collègues Hcct et des orientations du président de la République Macky Sall. Comme je le disais aux membres du bureau et aux présidents de commission, je sais pouvoir compter sur vous chers collègues Hauts conseillers, pour relever les défis qui sont devant nous’’.
 
‘’2020 que nous voudrions une année de terrain’’
 
Oui chers collègues ! Nous avons de la matière. Car notre institution est arrivée à la croisée des chemins, c’est-à-dire à une phase cruciale de son développement qui nécessite après la conception de notre feuille de route pour 2020, un environnement spatial afin de manifester notre montée en puissance. Il s’agit pour le Hcct de s’approprier entièrement les espaces d’actions que lui confère la loi fondamentale. Et à cet égard, en concertation avec les membres du bureau, que nous avons demandé aux président de commission de nous faire des suggestions programmatiques et opérationnelles afin que l’on puisse définir sans tarder, un plan d’actions pour l’année 2020 que nous voudrions une année de terrain’’.
Mardi 10 Décembre 2019




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