Souveraineté, frontières, jeunesse numérique : le général Birame Diop dévoile la stratégie qui doit sauver la paix en Afrique de l’Ouest


Dans un discours d’une rare intensité, le général Birame Diop, ministre des Forces armées du Sénégal, a ouvert le troisième colloque international du CHEDS en rappelant une évidence qui dérange : la paix en Afrique de l’Ouest ne se décrète plus, elle se gagne. Face aux pressions démographiques, aux fragilités sécuritaires et aux convoitises internationales, il a martelé la nécessité pour les États de reprendre le contrôle stratégique de leurs ressources et de leurs frontières. Une souveraineté assumée, non pas comme un repli, mais comme la condition première d’une stabilité durable.

 

Le ministre a également mis en lumière les mutations profondes qui bousculent la région : une jeunesse majoritaire, hyper-connectée et porteuse d’opportunités inédites, mais aussi une urbanisation galopante qui fragilise les équilibres sociaux. Il a rappelé l’engagement du Sénégal dans un New Deal technologique pour devenir un pôle d’excellence en cybersécurité, intelligence artificielle et cloud computing. Pour lui, la bataille de demain se joue autant dans les territoires physiques que dans les territoires numériques, là où se construit une nouvelle confiance collective.

 

Sur le plan diplomatique, Birame Diop a salué le rôle clé du professeur Abdoulaye Bathily, chargé de faciliter le dialogue entre l’Alliance des États du Sahel et la CEDEAO après des années de tensions. Bâtir des ponts plutôt que des murs, a-t-il insisté, afin de redonner souffle à une coopération régionale mise à l’épreuve par les crises politiques, sécuritaires et idéologiques. Le choix de Bathily, figure d’expérience, illustre selon lui la volonté du Sénégal de replacer la médiation et la stabilité au cœur de l’action diplomatique ouest-africaine.

 

Enfin, le ministre a alerté sur l’urgence d’une solidarité régionale repensée. Alors que le monde entre dans une ère de recomposition des alliances, il a plaidé pour que l’Afrique de l’Ouest ne devienne pas un champ de rivalités extérieures mais un espace d’intégration assumée.

 
Vendredi 14 Novembre 2025
Karim Ndiaye



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