(Reportage) À bord du TER : Les passagers s'approprient l'infrastructure mais demandent une baisse des tarifs.


Il est 17 heures à la gare de Dakar. Le lieu rénové attire du monde. C'est l’heure pour plusieurs dizaines de personnes de prendre le chemin du retour après une journée de dur labeur. Elles ont jeté leur dévolu sur ce moyen de locomotion depuis sa mise en service, en janvier 2022. 

“C’est vraiment un ouf de soulagement pour nous qui avions toutes les peines du monde pour rentrer paisiblement”, se réjouit Mohamed Kane. 
 
Même son de cloche chez Maïmouna Ndiaye, élève dans un établissement scolaire qui se trouve en ville. Elle ne se fait pas prier pour dire sa satisfaction. “c’est un gain de temps énorme avec le TER. Je peux arriver à temps et réviser mes cours”, souffle-t-elle, attendant le train pour rentrer chez elle. “Je préfère le TER car je suis éloignée de Dakar”, s’explique une autre nouvelle inconditionnelle de l’infrastructure. 

D'une trajectoire longue distance de 36 kilomètres entre Dakar et Diamniadio, cette ligne prévoit d’accueillir jusqu’à 115 000 voyageurs par jour. Chaque train est constitué de quatre wagons et peut prendre jusqu’à 565 passagers avec deux niveaux de confort.  

Lorsque le train accoste à la gare, les passagers qui disposent déjà de leur sésame s’apprêtent à monter à bord. Mais une organisation est mise en place par la société d’exploitation pour éviter les débordements. Selon Idrissa Guèye, chef du secteur de Dakar, c’est un schéma auquel ils se sont préparés, connaissant les habitudes des Dakarois.  

Les portes du train s’ouvrent, les passagers s’empressent de monter avant que les rames reprennent le sens inverse. La première gare desservie est celle de Colobane. S'ensuit Hann, Baux Maraî­chers, Pikine, Thiaroye, Yeumbeul, Keur Massar, Mbao, PNR, Rufisque, Bargny et Diamniadio. Un trajet que les usagers peuvent faire en un laps de temps. Mais le prix fait grincer des dents. “C’est une révolution par rapport à ce à quoi nous avions l’habitude, mais le prix doit être revu à la baisse. Par exemple, je suis obligé de descendre un peu plus tôt pour ne pas grever mon budget de transport”, se lamente un jeune usager, qui habite la banlieue dakaroise. Il est appuyé par un autre voyageur qui trouve anormaux les prix appliqués alors qu’à l’extérieur, “c’est moins cher”.  

De Dakar à Thiaroye, le tarif est de 500 francs, 1000 francs pour Rufisque alors qu’il est de 1500 francs pour la destination finale de la première phase.  Des prix que d’autres passagers trouvés à bord trouvent abordables. Selon Souleymane Seck, « pour un taxi de Dakar à Rufisque, les prix varient entre 4 000 et 6 000 FCFA en aller simple alors que le TER est à 1 200 FCFA, le TER a plus de confort et est plus rapide ». Pour Baye Omar Guèye, le confort vaut le coût.  
Lundi 4 Avril 2022




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