À Mbeuth, paisible village de la commune de Bambilor, la tension est montée d'un cran. Ce qui n'était au départ qu'un refus poli d'un projet imposé sans concertation s'est transformé en une résistance farouche. La population se sent trahie, méprisée, et désormais brutalisée.
Ce mardi 24 mai (ou la date exacte si différente), la colère a éclaté. Opposés à l'implantation du projet "Mbeubeuss 2", les habitants ont été violemment dispersés par les forces de l'ordre. Le bilan : une quinzaine d'arrestations, dont une mère et son fils. Les personnes interpellées ont été transférées à la brigade de Sébikotane. Le choc est immense, mais la détermination ne faiblit pas.
Une violence jugée incompréhensible
Plusieurs témoignages concordants décrivent une intervention musclée des gendarmes. « Ils sont entrés dans nos concessions, ont frappé des citoyens et lancé des grenades lacrymogènes dans les maisons », raconte un habitant encore sous le choc. Cette répression est jugée totalement disproportionnée, d'autant plus que la population réclame avant tout le dialogue.
"Nous ne sommes pas contre le projet, mais contre son emplacement"
Saliou Ndiongue, membre actif du collectif citoyen, ne décolère pas. Il dénonce le « forcing » de PROMOGED, le programme de modernisation de la gestion des déchets solides, et pointe l'absence totale de concertation. « Ce qui aurait dû retenir la directrice du projet, c'est de privilégier le dialogue avec les communautés. On nous impose un projet sans même nous présenter une étude d'impact environnemental. Ce mépris ne passera pas. »
Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, les habitants de Mbeuth ne rejettent pas le projet en lui-même, mais bien son emplacement. Ce centre de traitement des déchets ne doit pas être implanté sur des terres à forte vocation agricole, où plus de 700 personnes vivent de la culture maraîchère : tomates, oignons, poivrons… toute une économie locale est en jeu.
Des chiffres qui ne convainquent pas
Les promoteurs du projet avancent la création de 235 emplois, dont 135 pour des travailleurs venus de Dakar, et seulement 100 pour les localités de Bambilor, Mbeuth, Diamniadio, Ndoyène et Sébikotane réunies. Un partage jugé injuste, voire insultant. « Comment sacrifier plus de 700 emplois agricoles durables pour une promesse de 100 emplois précaires ? » s'interroge un paysan du village.
Des risques environnementaux confirmés
Pour appuyer leur refus, le collectif a mandaté des environnementalistes indépendants. Leur diagnostic est sans appel : le projet présente de sérieux risques écologiques. Il menace la nappe phréatique, polluerait les sols et entraînerait une dégradation irréversible de l'environnement. Des alertes ignorées jusqu'ici par les autorités.
Une trahison politique
Au-delà de la colère, c'est un profond sentiment de trahison qui habite les habitants de Mbeuth. Beaucoup avaient placé leur espoir dans le régime de Sonko/Diomaye, pensant qu'il serait à l'écoute des populations et incarnerait la rupture avec les pratiques de l'ancien système. Aujourd'hui, la désillusion est totale. « Nous avons voté pour le changement. Ce que nous vivons, c'est pire que sous l'ancien régime. »
Une lutte qui s'annonce longue
Le combat de Mbeuth dépasse désormais la seule question environnementale. Il devient un symbole de la résistance citoyenne face à l'arbitraire, au mépris des voix locales et à la violence d'État. « Nous n'abandonnerons pas. Nous irons jusqu'au bout. Ce projet ne se fera pas ici, pas sur nos terres, pas au prix de notre dignité. »
La balle est maintenant dans le camp des autorités. Vont-elles continuer à imposer par la force ce que le peuple rejette avec conviction ? Ou choisiront-elles la voie de l'écoute, du dialogue et du respect des droits des citoyens ? Mbeuth attend des réponses. Mais surtout, Mbeuth se lève.
Ce mardi 24 mai (ou la date exacte si différente), la colère a éclaté. Opposés à l'implantation du projet "Mbeubeuss 2", les habitants ont été violemment dispersés par les forces de l'ordre. Le bilan : une quinzaine d'arrestations, dont une mère et son fils. Les personnes interpellées ont été transférées à la brigade de Sébikotane. Le choc est immense, mais la détermination ne faiblit pas.
Une violence jugée incompréhensible
Plusieurs témoignages concordants décrivent une intervention musclée des gendarmes. « Ils sont entrés dans nos concessions, ont frappé des citoyens et lancé des grenades lacrymogènes dans les maisons », raconte un habitant encore sous le choc. Cette répression est jugée totalement disproportionnée, d'autant plus que la population réclame avant tout le dialogue.
"Nous ne sommes pas contre le projet, mais contre son emplacement"
Saliou Ndiongue, membre actif du collectif citoyen, ne décolère pas. Il dénonce le « forcing » de PROMOGED, le programme de modernisation de la gestion des déchets solides, et pointe l'absence totale de concertation. « Ce qui aurait dû retenir la directrice du projet, c'est de privilégier le dialogue avec les communautés. On nous impose un projet sans même nous présenter une étude d'impact environnemental. Ce mépris ne passera pas. »
Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, les habitants de Mbeuth ne rejettent pas le projet en lui-même, mais bien son emplacement. Ce centre de traitement des déchets ne doit pas être implanté sur des terres à forte vocation agricole, où plus de 700 personnes vivent de la culture maraîchère : tomates, oignons, poivrons… toute une économie locale est en jeu.
Des chiffres qui ne convainquent pas
Les promoteurs du projet avancent la création de 235 emplois, dont 135 pour des travailleurs venus de Dakar, et seulement 100 pour les localités de Bambilor, Mbeuth, Diamniadio, Ndoyène et Sébikotane réunies. Un partage jugé injuste, voire insultant. « Comment sacrifier plus de 700 emplois agricoles durables pour une promesse de 100 emplois précaires ? » s'interroge un paysan du village.
Des risques environnementaux confirmés
Pour appuyer leur refus, le collectif a mandaté des environnementalistes indépendants. Leur diagnostic est sans appel : le projet présente de sérieux risques écologiques. Il menace la nappe phréatique, polluerait les sols et entraînerait une dégradation irréversible de l'environnement. Des alertes ignorées jusqu'ici par les autorités.
Une trahison politique
Au-delà de la colère, c'est un profond sentiment de trahison qui habite les habitants de Mbeuth. Beaucoup avaient placé leur espoir dans le régime de Sonko/Diomaye, pensant qu'il serait à l'écoute des populations et incarnerait la rupture avec les pratiques de l'ancien système. Aujourd'hui, la désillusion est totale. « Nous avons voté pour le changement. Ce que nous vivons, c'est pire que sous l'ancien régime. »
Une lutte qui s'annonce longue
Le combat de Mbeuth dépasse désormais la seule question environnementale. Il devient un symbole de la résistance citoyenne face à l'arbitraire, au mépris des voix locales et à la violence d'État. « Nous n'abandonnerons pas. Nous irons jusqu'au bout. Ce projet ne se fera pas ici, pas sur nos terres, pas au prix de notre dignité. »
La balle est maintenant dans le camp des autorités. Vont-elles continuer à imposer par la force ce que le peuple rejette avec conviction ? Ou choisiront-elles la voie de l'écoute, du dialogue et du respect des droits des citoyens ? Mbeuth attend des réponses. Mais surtout, Mbeuth se lève.
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