LFR2 / Aïssata Tall Sall à Cheikh Diba : « Vous avez tout taxé pour cette contre-performance »


L’ancienne ministre et députée a critiqué les conditions d’examen de la seconde loi de finances rectificative (LFR), pointant du doigt les contre-performances budgétaires du gouvernement. 

Dans son intervention à l’Assemblée nationale ce matin, Me Aïssata Tall Sall n’a pas mâché ses mots face au ministre des Finances, Cheikh Diba. La parlementaire a d’abord fustigé les délais imposés aux députés pour l’examen du texte. « Nous ne sommes ni des machines, ni des extraterrestres. Nous sommes des humains, et vous nous demandez d’examiner 46 pages en deux heures de temps », a-t-elle lancé, dénonçant un document transmis un vendredi et convoqué pour examen en commission dès le lundi suivant, à 15h, alors que les députés ne l’avaient reçu qu’à 13h. 

 

Au-delà de la forme, c’est surtout sur le fond que l’ancienne garde des Sceaux a concentré ses attaques. Selon elle, cette LFR révèle une série de contre-performances budgétaires alarmantes : 21 milliards de baisse sur les recettes fiscales, 24 milliards sur les recettes non fiscales, près de 80 milliards de moins sur les dons en capital, et 10 milliards de contre performance sur les dons budgétaires. « Rien que des baisses alors que vous avez tout taxé dans votre loi de finances initiale ! », a-t-elle martelé, ironisant au passage sur le voyage du Premier ministre à Abou Dhabi, dont les retombées financières annoncées, estime-t-elle, « brillent par leur absence. »

 

L’affaire de la dette « cachée »

 

Me Tall Sall a également abordé la question sensible de la dette « cachée », cette affaire qui a défrayé la chronique et terni, selon elle, l’image du Sénégal auprès des partenaires internationaux. Elle a toutefois tenu à dédouaner les fonctionnaires du ministère des Finances. « Je salue les fonctionnaires du ministère des Finances. Ils continuent de faire un excellent travail et ne méritent pas qu’on les stigmatise. Ils n’ont absolument rien fait de mal », a-t-elle insisté, estimant que c’est cette polémique qui a provoqué « la contraction des dons en capital et des dons budgétaires » ainsi qu’une « érosion du degré de confiance » envers le Sénégal.

 

Pour la députée, le gouvernement porte l’entière responsabilité de cette dégradation de l’image du pays, qui se traduit aujourd’hui par des ressources extérieures en baisse et une nécessité d’ajustement budgétaire à la hâte.

 
Mardi 30 Décembre 2025
Dakaractu



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