Les faits remontent à la nuit du 10 mars 2025. Les deux frères, de retour du marigot de Doky à bord de leur charrette, auraient été pris dans une dispute dont l’origine demeure obscure. C’est sur le chemin du retour, vers 22 heures, qu’A. Bâ aurait soudainement dégainé sa machette et asséné de multiples coups à son frère Boubacar Bâ, rapporte le quotidien L’Observateur.
L’autopsie de la victime a révélé l’horreur de l’agression : un crâne ouvert par plusieurs entailles profondes, dont une de dix centimètres, et des blessures ayant exposé la matière cérébrale. Le père des deux hommes, B. Bâ, a déclaré ignorer les motifs de ce drame familial, tout en refusant de se porter partie civile. « Je m’en remets à Dieu », a-t-il déclaré au procès.
L’alcool comme seule explication
Face au juge, l’accusé a reconnu les faits mais les a attribués à une ivresse aiguë, affirmant avoir consommé « un litre de whisky ». Le ministère public a requis contre lui dix ans de réclusion criminelle. Lors de l’instruction, puis à l’audience, A. Bâ a maintenu sa version : l’alcool serait à l’origine de tout. « J’étais ivre au moment des faits, j’avais bu un litre de whisky », a-t-il déclaré à la barre, répétant qu’il avait agi sans aucune raison et avait perdu toute lucidité.
Me Souleymane Ndiaye, avocat de la défense, a tenté de minimiser l’intention criminelle. « Mon client n’a aucun intérêt à tuer son frère. Il s’agit d’une mort sans intention de la donner », a plaidé l’avocat, demandant la requalification des faits et une peine clémente. Cependant, le Procureur n’a pas été convaincu par cet argument et a maintenu sa réquisition de dix ans de réclusion criminelle pour meurtre.
Une expertise psychiatrique ordonnée
Face aux contradictions du dossier et à la gravité de l’acte, la Chambre criminelle a décidé de surseoir à son jugement. Les magistrats ont finalement ordonné, hier vendredi, une expertise psychiatrique afin de déterminer si le présumé coupable jouissait de toutes ses facultés mentales au moment des faits.
Le médecin-chef du Centre psychiatrique de Tambacounda a été chargé de cette mission qui durera trente jours. Le sort d’A. Bâ sera donc fixé lors de la prochaine Chambre criminelle, après réception des conclusions de l’expertise. Le jugement, initialement prévu hier vendredi 19 décembre, a finalement été reporté à la prochaine session de la Chambre criminelle.
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