Covid-19 au Cap Skirring / Pour un manque d’eau chronique, les populations descendent dans la rue et enregistrent deux blessés graves.


Covid-19 au Cap Skirring / Pour un manque d’eau chronique, les populations descendent dans la rue et enregistrent deux blessés graves.
La station balnéaire a été le théâtre d’affrontements  ce samedi matin, entre populations et gendarmes. Conséquence, trois blessés parmi la population.

« Nous avons trois blessés qui sont à l’hôpital, dont deux évacués directement au district sanitaire d’Oussouye. Un jeune a reçu une balle réelle à la jambe, une dame a été atteinte à l’œil qui saigne beaucoup, elle a perdu beaucoup de sang et un autre au niveau de la main. Il y avait trois de nos jeunes qui ont été arrêtés, mais avec l’appui de la population qui est sortie massivement, nous les avons trouvés à la brigade et au finish, ils ont été relâchés parce que nous avions pris un gendarme en otage », nous raconte au bout du fil Aba Diédhiou, l’adjoint au Chef de village.

Tout est parti de l’invite du président de la République à la population en cette période de pandémie de coronavirus. Le chef de l’État a invité dans son adresse à la nation, la population à vivre avec le virus. C’est ce que les Cap Skirrinois ont fait et ce samedi, n’ayant pas d’eau, elles ont voulu faire un point de presse pour réclamer de l’eau à l’Etat car disent-ils, « nous n’en avons pas ». Ce dont les forces de l’ordre n’ont pas voulu et s’en est suivie  une vive altercation.

Revenant sur le film de l’affrontement, il raconte : « Le village s’est mobilisé à 100%. Tout le monde est sorti. Au départ, nous voulions faire un point de presse pour expliquer à la diaspora et au monde entier que le Cap Skirring qui est un site touristique  a besoin d’eau. Malheureusement depuis des décennies, toutes les autorités qui viennent ici nous font des promesses qu’elles ne tiennent pas. Le ministre Mansour Faye nous avait promis en 10 jours, que le problème de l’eau aller être réglé. L’ancien Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, le président de la République en tant que Premier ministre puis chef de l’Etat, on n’a rien vu. Le maire de la commune de Diembéring nous a promis, on a encore rien vu », regrettera-t-il.

« Maintenant le corona est là, le président de la République demande le respect scrupuleux des mesures barrières. Mais on n’a pas d’eau pour nous rincer les mains comme il se doit. C’est pourquoi toute la population de Cap Skirring a dit qu’il est temps que l’autorité nous donne de l’eau. Au Cap, il y a 12 mille habitants pour une seule borne fontaine. Nous demandons l’achèvement des chantiers entamés par le Pudc. Pour ce faire, nous avons envoyé en courrier au sous-préfet pour une rencontre avec la presse et montrer notre désarroi, il nous dit niet », explique Aba Diédhiou.

 « Le sous-préfet nous a dit que si nous nous mobilisons et arrivons à hauteur du rond-point, nous allons trouver la barrière des gendarmes et nous serons les seuls perdants. Nous lui avons dit que notre point de presse se tiendra donc à l’école élémentaire Cap 1 ce samedi matin. C’est là où les gendarmes nous ont trouvés pour disperser la rencontre. Malheureusement, nous avons pu tenir notre point de presse dans un hôtel de la place. À l’heure où je vous parle, la vie est au ralenti au Cap, aucune boutique n’a ouvert ses portes. La vie économique est à l’arrêt », conclura le chef de village adjoint de la station balnéaire... 
Samedi 30 Mai 2020




Dans la même rubrique :