Cote d'Ivoire : Les manœuvres de Laurent Gbagbo pour participer à la présidentielle interceptées par le pouvoir.


Cote d'Ivoire : Les manœuvres de Laurent Gbagbo pour participer à la présidentielle interceptées par le pouvoir.
À Bruxelles où il vit depuis sa mise en liberté sous conditions par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo manœuvre pour non seulement rentrer en Côte d'Ivoire, mais aussi pour participer à la présidentielle du 31 octobre 2020. La Lettre du Continent révèle que l'ancien président ivoirien a rencontré Pascal Affi Nguessan en Belgique et l'aurait convaincu de lui faire de la place pour briguer à nouveau le suffrage des citoyens du pays de la Lagune Ebrié, sous les couleurs du Front populaire ivoirien (FPI). 

Parallèlement, ses avocats ont introduit depuis octobre 2019 une requête au niveau de la Cour pénale internationale pour obtenir de la chambre d'appel la restitution intégrale de ses droits humains fondamentaux. Dont celui de rentrer en Cote d'Ivoire et de continuer de jouir de tous ses droits civils et politiques.

Mais Abidjan n'entend pas lui faciliter la tache. Le pouvoir ivoirien incarné par Alassane Ouattara a activé ses avocats pour faire parvenir à la Cour pénale internationale ses observations sur la requête de la défense. Dans leurs observations, les conseils de l'Etat ivoirien qui prennent acte de la décision de la Cour d'appel imposant des conditions à la mise en liberté de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, la considère « juste, équilibrée et proportionnée. »

Évidemment, les avocats de l'Etat ivoirien estime qu'un retour du fondateur du FPI n'est pas envisageable. « Le retour de Monsieur Gbagbo en Côte d'Ivoire, car telle est sa volonté explicitement exprimée dans la requête de la Défense, serait un facteur de grave désordre puisque Monsieur Gbagbo et ses partisans ne manqueraient pas d'exploiter la décision d'acquittement de la Chambre de première instance pour contester à la République de Côte d'Ivoire toute coopération avec la Cour durant la poursuite de la procédure.

Monsieur Gbagbo devrait en effet être présent devant la Cour durant les audiences et à tous les stades de la procédure d'appel. Son retour en Côte d'Ivoire, terminent-ils, sans que l'affaire n'ait été définitivement jugée, replacerait la Côte d'Ivoire dans la même situation troublée que celle qui avait motivé la saisine de la Cour », redoutent-ils.

De même, ils estime qu'une liberté totale ne doit être accordée à Gbagbo. « Une mise en liberté totale, sans conditions, ne devrait être envisagée que si Monsieur Gbagbo présente de solides garanties de représentation. Or, tel n'est pas le cas en l'espèce, puisque le comportement de Monsieur Gbagbo est imprévisible » et « la gravité des charges et le risque qui s'ensuit de condamnation à une lourde peine, I'existence d'un réseau de partisans et les moyens dont dispose Laurent Gbagbo sont de nature à l'inciter à prendre la fuite », fait observer le pool d'avocats constitué par le pouvoir qui trouve qu'une « fuite de Monsieur Gbagbo engendrerait de graves conséquences pour l'autorité de la Cour, l'administration de la justice, le droit des victimes, la République de Côte d'Ivoire et ainsi pour l'ordre public international ».

De ces observations, il ressort clairement que le pouvoir entend mettre en œuvre tous les leviers qui sont à sa disposition pour empêcher le retour de Laurent Gbagbo et faire échouer sa tentative de prendre part à la présidentielle d'Octobre prochain...
Jeudi 23 Janvier 2020




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