Chambre criminelle de Dakar : Comment les éléments de l'Ocrtis ont démantelé un réseau de trafiquants de drogue entre le Point-E et Guédiawaye


Mamadou L K., alias Diarra, Souleymane D. et Ibrahima M., alias Ndiossé ont comparu, ce mardi 11 avril 2023 devant la barre de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar pour association de malfaiteurs et trafic intérieur de drogue. 

Les premiers accusés risquent 10 ans de réclusion criminelle et le dernier 12 ans de réclusion criminelle. Ils seront édifiés sur leur sort le 02 mai prochain. 

En effet, il résulte des faits que le 30 octobre 2021, les éléments de l'Ocrtis ont suivi un nommé Souleymane D qui a rencontré Mamadou L sur la corniche Ouest à hauteur des bureaux de Pierre Goudiaby Atepa. Après cette rencontre, Souleymane est parti à la Médina. C'est à la suite de cette deuxième entrevue avec Souleymane que Mamadou a été interpellé à la rue 6 de la Médina où il écoulait sa marchandise. Il avait en sa possession 23 pierres de crack, deux portables et 24 000 francs. Les enquêteurs se sont ensuite rendus chez Souleymane à Golf. Une fois dans la maison, ils ont croisé devant la chambre, un certain Ndiossé qu'ils ont fait entrer de force dans la pièce. Ils ont saisi 53 pierres de crack, 90 képas d'héroïne, 3 rouleaux de papier bronzé, du papier filtre, de la lame, un passeport, une bouteille de gaz butane, une paire de ciseaux, un rouleau de Scotch.

Mamadou L K.,  alias Diarra né en 1980, soudeur métallique de son état demeurant à la Médina, a reconnu sa propriété des 23 boules de crack. Par contre, il soutient dans sa déclaration qu'il n'a pas de lien avec Souleymane D et qu'il ne le connaît pas. 
Alors qu'à la police, Mamadou L K. avait déclaré avoir acheté la drogue auprès d'un certain Fallou qu'il a rencontré au terrain Acapes des Parcelles assainies. Ainsi, il laisse entendre qu'il est un émigré de retour. "Je vivais en Italie de 2002 en 2016. La boule de crack coûte 25.000 francs. C'est au moment de mon interpellation qu'elle a explosé, car elle est tombée quand les enquêteurs la sortaient de ma poche," fait-il comprendre. 

A son tour Souleymane D. alias Jules né en 1977 et menuisier de son état résidant à Cambérène a nié les faits qui lui sont reprochés. Devant la barre, il souligne qu'il ne connaît pas Mamadou L K. "J'avais acheté 30 pierres de crack et 8 képas d'héroïne pour ma consommation personnelle. J'avais acquis la drogue à Fann. Le képa coûte 1500 francs et j'utilisais un képa par jour," se dédouane-t-il. 

Par rapport à la présence du nommé Ndiossé, il dira qu'il était venu simplement lui rendre visite. "J'étais sous la douche au moment où les flics fouillaient la chambre. Aucun matériel de conditionnement n'a été trouvé sur les lieux. J'avais acheté 5 g de poudre de crack. J'ai transformé la moitié en cocaïne à l'aide du bicarbonate", se décharge,-t-il. D'après les éléments de l'enquête, c'est Ibrahima dépeint comme le Baron du réseau qui transformait le crack en héroïne.

À la barre, Ibrahima M, alias Ndiossé né en 1975 et commerçant de son état et résidant aux Parcelles Assainies interpellé à Golf Sud. Il fait savoir que le policier l'a déshabillé dans la rue lorsqu'il a demandé après Souleymane D. "C'est dans ces circonstances que j'ai eu une altercation avec eux. J'ignorais que j'avais affaire à des limiers. Ils m'ont insulté de mère à trois reprises. Quand j'ai répliqué, ils m'ont brutalisé. J'étais nu comme un ver de terre. C'était vers 23 h. Je n'avais qu'un portable et 200 francs et j'étais parti me faire payer. J'ai été arrêté en 2017 pour consommation de cocaïne," a-t-il expliqué. 

Le maître des poursuites, dans son réquisitoire, a souhaité que le prévenu Mamadou L K soit condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Quant à Souleymane, 10 ans et pour Ndiossé 12 ans et une amende de 10 millions pour chaque accusé. 

Pour la défense de Mamadou L K et Ndiossé assurée par Me Baba Diop, il persiste sur le fait que les flics n'ont pas vu Keïta et Souleymane ensemble. Ainsi, il plaide l'acquittement pour Ndiossé et la détention pour Keïta. 

Un des avocats de la défense, avoue que Mamadou L K consomme du crack. Il s'agissait d'une boule qui a été écrasée au moment où il devait aller rejoindre des amis à Monaco plage.

L'avocat de Ndiossé, Me Ibrahima Mbengue, dira qu'ils n'ont trouvé sur lui aucune quantité de drogue.  "Souleymane D a dit que toute la drogue lui appartenait et il était le locataire de la chambre. Et la preuve contraire n'est pas rapportée. "Il a été blessé dans sa dignité lors de son interpellation. L'un des policiers l'a insulté de mère," ajoute-t-il. 

L'affaire a été mise en délibéré le 2 mai.
Mercredi 12 Avril 2023
Dakaractu




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