Affaire Talla Keïta – Enlèvement nocturne, expédition punitive et silence coupable : les révélations de l’enquête


Une nuit, un jeune homme arraché à son sommeil. Un trajet sans témoin. Un corps inerte près d’un commissariat. Et une version officielle qui ne tient plus debout. Ce qui ressemblait à une simple rumeur sordide prend désormais les allures d’un véritable scandale d’État, avec à la clé des révélations glaçantes livrées par Libération ce samedi 5 juillet 2025.

 

Au cœur de l’affaire : Talla Keïta, 18 ans, décédé dans des circonstances troubles à Rosso. Deux policiers – Alioune Thiam et Sadhibou Badji – et leur chauffeur Abdou Ngong, un civil, viennent d’être placés sous mandat de dépôt par le juge du premier cabinet de Saint-Louis, à la suite d’une information judiciaire ouverte sur instruction du procureur Baye Thiam.

 

 

 Une descente nocturne illégale, hors de tout cadre légal

 

 

D’après les conclusions de l’enquête menée par le commissariat central de Saint-Louis et relayées par Libération, tout commence à 2 heures du matin. Talla Keïta aurait insulté des policiers. Prétexte suffisant, semble-t-il, pour que ces derniers débarquent chez lui en pleine nuit, à bord d’un véhicule non identifié, et le fassent monter de force.

 

Ni convocation, ni mandat, ni procédure : rien ne justifie cette expédition punitive.

 

 

 Une zone d’ombre durant le trajet… puis le drame

 

 

Ce qui s’est passé entre le domicile de Talla et le commissariat reste flou. Mais selon Libération, une chose est claire : lorsqu’ils arrivent près du poste, Talla Keïta est inconscient, voire déjà mourant.

 

Au lieu d’appeler les secours ou d’en référer à une autorité médicale, les policiers auraient abandonné le jeune homme sur place, prétendant qu’il était simplement ivre. Aucun rapport, aucune déclaration officielle n’a mentionné cette intervention nocturne.

 

 

L’autopsie semait le doute, l’enquête lève le voile

 

 

Dans un premier temps, l’autopsie évoquait une “tumeur du foie décompensée en hypertension portale”, une thèse qui laissait entendre une mort naturelle. Mais l’enquête judiciaire est venue torpiller cette version fragile.

 

Violation de la loi, usage de la force illégale, abandon de personne en danger : les actes des policiers, tels que décrits par l’enquête, dessinent un tableau accablant. La justice a tranché : l’arrestation sauvage et l’abandon de Talla relèvent d’une faute pénale grave.

Samedi 5 Juillet 2025
Dakaractu



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