A la veille d'un assaut russo-syrien à Idleb : L'avenir du groupe d'Omar Omsen en question


A la veille d'un assaut russo-syrien à Idleb : L'avenir du groupe d'Omar Omsen en question
A l'orée d'un assaut russo-syrien sur la province d'Idleb, se pose l'équation de savoir ce que deviendra le groupe du jihadiste franco-sénégalais Omar Omsen. Etablie dans cette zone syrienne où elle a construit en dur depuis 2016, Firqatul Ghuraba (la brigade des étrangers) est sous la menace d'une attaque à l'instar des groupes rebelles et jihadistes qui pullulent dans l'enclave d'Idleb considéré comme le dernier bastion de la résistance anti-Assad.

Le spécialiste des questions de défense Matteo Puxton voit plusieurs options pour Diaby et son groupe. “Je pense que Diaby, dont le camp se situe à moins de 50 km de la ligne de front, a prévu une solution de repli en Turquie, ce serait logique : ils n'ont qu'à marcher un peu pour y être”, confie le spécialiste à Dakaractu.

En outre, il ne serait pas surpris de voir des hommes du groupe d'Omsen prendre part aux combats aux cotés du Parti islamique du Turkestan (PIT) auquel la brigade du franco-sénégalais est liée après avoir vainement essayé d'obtenir la protection de l'alors branche locale d'Al Qaida, Jabhat an-Nosra qui a donné lieu à Jabhat Fath al-Cham devenu plus tard Hayat Tahrir ach-Cham, précisément janvier 2017. D'Idéologie salafiste jihadiste, le PIT est l'une des forces jihadistes présentes à Idleb et occupe la région de Jisr al-Shoughour. Son effectif est constitué d'Ouïghours, d'Ouzbèques issus du mouvement islamique d'Ouzbékistan. Proche d'Al Qaida, il est désigné groupe terroriste international par les Etats-Unis et la Chine.

Mais à la veille d'un assaut russo-syro auquel pourrait se joindre l'Iran sur Idleb, la crainte des autorités françaises se situe essentiellement sur un éventuel retour des citoyens français présents dans les groupes jihadistes dont celui d'Omar Diaby. “Il y a un risque sécuritaire dans la mesure où dans cette zone se trouvent beaucoup de djihadistes, se réclamant plutôt d’Al-Qaïda, qui sont entre 10 000 et 15 000 et qui sont des risques pour demain pour notre sécurité”, a alerté le chef de la diplomatie française sur la Chaine de télé d'info' continue, BFMTV.

Pour Matteo Puxton, c'est une probabilité. Mais son œil d'observateur averti de la crise syrienne le conduit à croire que les candidats au retour sont à trouver dans les rangs “des anciens de l'Ei qui ont rallié le groupe de Diaby depuis la perte du territoire l'an passé jusqu'à maintenant”. “Ceux-là oui, ils sont dangereux. Les membres historiques du groupe de Diaby, ceux qui n'ont pas changé de groupe depuis 2013, enfin qui ont été assez stables, je pense qu'ils sont moins dangereux”, poursuit l'analyste des vidéos de propagande de l'État islamique. Ça ne signifie pas que le recruteur du jihad n'a pas de projet contre la France. Mais à ce jour, il ne l'a pas exprimé quoi qu'en janvier dernier, un homme qui était en contact avec lui et qui préparait quelque chose a été arrêté à Rennes. Qu'à cela ne tienne, Omar Omsen semble faire de la Syrie sa priorité.

Maintenant reste à savoir l'attitude de la Turquie si jamais l'assaut russo-syrien en gestation venait à être mené ? Selon Matteo Puxton présent sur Twitter sous le pseudonyme de Historicoblog (4), les autorités turques joueront dès lors sur deux tableaux. Avec un groupe comme Hayat Tahrir ach-Cham, elles seront plus tolérantes. “La Turquie n'étant pas au mieux avec Damas, la Russie et l'Iran, peut-être qu'elle ne fera rien pour entraver une guérilla menée par Hayat Tahrir al-Sham ou d'autres groupes jihadistes avec la Turquie comme base arrière”, prédit-il. Un avantage que les jihadistes de l'Etat islamique n'auront pas de la part de la Turquie, avise Puxton.
Jeudi 13 Septembre 2018




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