TOUBA- Sonko dans la grande mosquée - Muqadimatul Qidma se lave à grande eau : « Il a respecté toutes les conditions…Mais quand il a voulu aller dans le mausolée de Serigne Touba… »


Les prolongations de la visite d’Ousmane Sonko dans la cité religieuse de Touba se jouent désormais. Les photos du leader politique accroupi dans l’édifice publiées par le site de la grande mosquée en plus des  images prises par les caméras de surveillance retrouvées sur la toile ont fait jasé. Les commentaires de Moustapha Mésséré accusant Muqadimatul Qidma, en charge de la gestion des mosquées et cimetières, d’avoir joué un faux jeu et de laisser traîner en son sein des politiciens, ont aussi énormément fait mal.
 
Clairement décidée à se laver à grande eau , Muqadimatul Qidma a très vite réagi par le biais de Serigne Abdoul Ahad Bousso Makhtar, dans une déclaration sonore. La structure précise qu’elle n’a pas pour vocation de soutenir ou de combattre des leaders politiques. «  Qidma n’est pas une structure qui fait de la politique. Nous sommes apolitiques. Cela n’écarte pas le fait que des membres aient des inclinaisons politiques personnelles . Toutefois, aucun d’entre eux ne saurait verser cette inclinaison dans le fonctionnement de la structure. Nul n’ose faire de la politique dans la grande mosquée. Nous ne sommes ici que derrière Serigne Touba. Nous recevons  des personnes aussi différentes que variées. Nous traitons avec le même égard tous les fidèles , tous les musulmans qui fréquentent la mosquée où qui passent le temps de prier ».
 
Le chef religieux de poursuivre. « Récemment un leader politique est venu ( ndlr: Sonko)  . Depuis qu’il est parti , des suspicions sont nées. Cela procède d’une ignorance de la structure. Ce n’est pas la première fois qu’un homme politique vienne dans la mosquée. Du temps de Wade, à plusieurs reprises , le Khalife en exercice nous a enjoint l’ordre de nous occuper de ses hôtes. Parmi ces hôtes, on en toujours compté plusieurs hommes politiques, en plus des ambassadeurs et des religieux ».
 
Évoquant le cas spécifique du patron de Pastef, Serigne Abdou Ahad Bousso Makhtar fera dans le détail. « Quand Sonko a projeté de venir , une délégation est venue nous tenir  informés. Nous leur avons dit que nul ne devra créer des scènes de foule dans la mosquée et aux alentours. Ils ont clairement approuvé les conditions après avoir pris connaissance de l’itinéraire tracé pour qu’il accède à la mosquée. Une fois sur place , nous leur avons aussi  dit que seules 04 personnes devront accéder aux places réservées. Sonko a accepté non sans demander à tous ceux qui étaient avec lui d’enlever leurs chaussures. Quand il est entré dans la mosquée, il a observé ses deux rakas et après la prière du Juma ´a, il a sollicité de serrer la main au Khalife. Ceux à qui revenaient la charge de lui octroyer l’autorisation se sont démenés pour rendre cela possible »
 
Toutefois, toujours pour montrer que Sonko n’a enfreint aucune condition à lui imposée , Serigne Abdou Lahad Bousso Makhtar ajoutera qu’il a même accepté de se plier à l’exigence qui lui a été faite de ne pas accompagner Serigne Mountakha dans le mausolée de Serigne Touba. «  Nous lui avons dit qu’il  ne pourra pas y accéder en même temps que le Khalife. Il a accepté . Même quand il est est allé à Daraay Kaamil, il est resté carré . Et à chaque fois , il a veillé à ce que ceux qui l’accompagnaient ne créent pas le désordre. En résumé , Sonko a respecté toutes les conditions. Il n’a enfreint aucune charte. Par conséquent, on ne peut rien lui reprocher ».
 
Il conclut sur ce chapitre par marteler : « Il fait partie de ce pays . Et il n’est pas n’importe qui. Nous ne lui donnons pas la part qui reviendrait à un Chef d’État. Il n’en est pas un. Cela ne signifie pas que nous faisons de la politique. Nous acceptons les volontés de Dieu . Nous ne combattons personne , aucun leader politique, quelque soit son appartenance au pouvoir ou à l’opposition ». 
 
LE CAS BARTHÉLÉMY DIAS
 
Serigne Abdou Lahad Bousso se permettra une petite digression rappelant la « jurisprudence » Barthélemy Dias. « Nous n’avons pas le droit d’interdire à une personne qui accepte les chartes, d’accéder à la grande mosquée. Nous adaptons ce schémas à tout le monde .Khalifa Sall , à la tête d’une délégation, est une fois venu dans la grande mosquée . Il était accompagné d’une personne qui n’appartenait à la religion musulmane. Je veux parler de Barthélémy Dias. Nous avions interdit à ce dernier de mettre le pied dans l’ancienne de l’édifice. Il n’avait pas accepté de se plier. De grabuges ont failli avoir lieu. Heureusement, il a finalement accepté et il est resté dehors ». 
Dimanche 12 Février 2023
Dakaractu




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