Santé publique : Alarmantes révélations du Coordonnateur du Comité d’initiative des bouchers sur les dangers de la viande consommée


L’affaire des chevaux tués au Technopole puis dépecés par des personnes mal intentionnées, a remis sur la table le problème des abattages clandestins à Dakar. Dans la capitale Sénégalaise où sont concentrés les plus grands centres d’abattage, il est relevé récemment la présence d’une viande impropre à la consommation. Cette affaire qui a soulevé un tollé, semble demeurer une goutte d’eau face à la réalité. 
 
‘’Dans la région de Dakar, 70% de la viande crue ou cuite, livrée à la consommation des populations provient des abattages clandestins, du recyclage de cadavres d’animaux, ou de la viande en début de pourrissement à cause d’une mauvaise conservation. C’est ce genre de viande qu’on livre à la population et c’est ce qui explique nos états de santé défaillants’’, a dit Djiby Ba, coordonnateur du Comité d’initiative des bouchers pour la transparence sur la viande et la lutte contre la fraude, la corruption, le vol de bétail et l’abattage clandestin, qui dit avoir saisi le procureur de la République d’une plainte.
 
Une plainte à l’encontre de quelques agents de la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (Sogas) qui, dit-il, avec la complicité de fonctionnaires de l’Etat et de bouchers professionnels, ont organisé une grande mafia dans leur secteur, a-t-il confié à Dakaractu.
 
‘’C’est un grand réseau de mafia dont les activités illicites présentent un véritable obstacle à l’éradication du vol de bétail et l’abattage clandestin. Il est composé d’agents du ministère de l’élevage ; des chargés des abattoirs, de ceux de la lutte contre l’abattage clandestin, de la cellule de lutte contre le vol de bétail ; du service départemental de l’élevage, de la mairie de ville de Rufisque’’, a dit D. Ba qui a brandi une copie de sa plainte reçu le 20 septembre par le parquet. Plainte pour démanteler le grand réseau mafieux qui présente une atteinte à la sécurité des éleveurs et consommateurs de viande, pour une stabilité (…).  
 
Dans l’entretien qui suit, il y dénonce une manipulation de la presse par ce réseau dans l’histoire de la viande d’âne. Selon lui, ce sont chaque jour 300 à 400 ânes qui étaient conduits, par des camions, dans les abattoirs. Une viande qu’on disait destinée au marché chinois. ‘’C’est faux, ce qui a été dit concernant cette histoire. Il y avait des camions maliens dans ce lot de véhicules. Et c’était pour distraire les populations et semer le doute dans les têtes des Sénégalais qu’il y a eu cette histoire de carcasses d’âne dépecés par ci et par là. Il y a eu une mise en scène. J’affirme ici qu’il y a eu plus de 18 000 ânes égorgés puis désossés. Et jusque-là, nous ignorons où sont passés les pattes et les abats (foie, intestins, pancréas entre autres) ? On avait appris que les Chinois avaient besoin de la peau de ces bêtes. Mais la lumière n’a pas été faite sur la destination de ces carcasses d’ânes. Rappelez-vous, de cette histoire de 12 camions en provenance du Mali avec un chargement de 20 tonnes de viande chacun. Voilà ce qui explique ma plainte adressée au parquet’’, une situation qui l’a poussé à saisir les autorités judiciaires. D’ailleurs, il s’est inquiété du fait que 9 sur 10 acteurs de la vente de viande cuite ou crue ne sont pas Sénégalais.
 
Mercredi 9 Octobre 2019




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