[Reportage] Ngor : Plongée nocturne dans l’enfer de la drogue et de la prostitution – Ce que les Gilets Jaunes découvrent font froid dans le dos


Dans l'obscurité de Ngor, l'inimaginable a été dévoilé. Sous l'égide du groupe « Ngor Debout », une patrouille hors du commun a été organisée par les jeunes gilets jaunes, soutenus cette fois-ci par le chef du village, le président des Freys et son secrétaire général. Ce qu'ils ont trouvé défie l'imagination : prostitution notoire, séries d'agressions, usage de stupéfiants dans des endroits pourtant vénérables. « Je n'aurais jamais pensé voir ça ici... », a murmuré, abattu, le chef du village El Hadji Babou Samb, manifestement ébranlé par les scènes qu'il a vues, surtout sur la plage où l'espace de prière était profané par des jeunes en train de se saouler.
 
Ce faisceau de lumière nocturne a révélé un réseau beaucoup plus étendu et complexe que ce qu'on pensait. Parmi les nombreuses personnes arrêtées, la plupart provenaient de la banlieue de Dakar, mais environ 10 % étaient effectivement originaires de la commune de Ngor. Des marchands de képa, des redevanciers de marijuana, des mineurs en vagabondage et des jeunes femmes contraintes à la prostitution : tous avaient trouvé asile dans cette région supposée être un sanctuaire de tranquillité. L'observation est glaçante : le quartier est imprégné et érodé de l'intérieur. L'atmosphère était tendue pendant l'intervention. Quelques personnes ont essayé de s'échapper ou de résister, mettant ainsi les gilets jaunes dans une situation à risque concret, sans formation adéquate ni matériel approprié. Le responsable du village a lui-même salué le courage et l'audace de ces jeunes bénévoles : « Ce qu'ils entreprennent est d'une grande dangerosité, ils méritent des ressources et une véritable reconnaissance. » Le péril est tangible, et le besoin d'une réaction collective est pressant.
 
Devant ce désordre, il n'existe qu'une solution : la solidarité et la vigilance collective. Nous ne sommes plus à une époque où le silence est de mise. Il est désormais demandé aux autorités traditionnelles, aux forces de sécurité, aux citoyens et aux dirigeants locaux d'unir leurs efforts pour combattre ce fléau. Le message des jeunes de Ngor est explicite : « On en a assez ! » Le voisinage ne souhaite plus être le lieu où se déroule cette dérive. L'espoir se trouve maintenant dans l'action, la mobilisation et le courage d'une jeunesse qui se tient debout contre l'indifférence.
Jeudi 5 Juin 2025
Dakaractu



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