Redynamiser la filière cotonnière au Sénégal, face aux perturbations du marché international et aux enjeux domestiques, tel est l'objectif que s'est fixée la Société de développement et des fibres textiles (Sodefitex).
Introduite au Sénégal dans les années 70, la culture du coton reposait sur un modèle contractuel structuré avec la création des usines de Sodefitex, au Sénégal Oriental et en Haute Casamance.
En 2024, bien que les surfaces cultivées aient diminué de 20 %, la production a connu une augmentation de 20 %, stimulée par un bond de 50 % des rendements, attribué à l'emploi de semences améliorées issues d'une collaboration avec le Brésil.
Au Sénégal, le rendement moyen s'élève actuellement à 1,159 tonne par hectare, ce qui est plus élevé que la moyenne en Afrique de l'Ouest (1 tonne/ha), mais reste nettement inférieur aux 5 à 6 tonnes/ha obtenues au Brésil grâce à l'usage de la mécanisation et de l'irrigation.
Ainsi, l'objectif national vise à générer 25 000 tonnes dès la saison 2025-2026, en visant à moyen terme de revenir aux niveaux historiques de 50 000 tonnes observés pendant les saisons 1991-1992 et 2006-2007. On estime que le potentiel de production du Sénégal pourrait atteindre 100 000 tonnes sur le long terme, sous réserve d'investissements dans l'irrigation, les infrastructures agricoles et la distribution de semences à haute productivité.
Toutefois, précise le directeur Général Pape Fata Ndiaye, lors d'une rencontre avec la presse, en prélude à la 21e édition des Journées annuelles de l'Association Cotonnière Africaine (ACA), qui se tiendront à Dakar du 15 au 17 mai 2025, "la chaîne de valeur n'est pas encore complète. Bien que le Sénégal cultive un coton de qualité supérieure, récolté manuellement et donc plus propre, il demeure principalement exportateur de coton non transformé. Il n'y a pratiquement pas de transformation locale."
Il a en outre fait savoir que l'impact économique est considérable, dans la mesure où des milliards en francs CFA échappent chaque année à l'économie nationale, allant des tissus neufs aux vêtements finis jusqu'à la friperie.
Une stratégie globale est en discussion pour résoudre cette situation par le financement des technologies, la formation en techniques, la politique industrielle de remplacement aux importations et valorisation locale du coton.
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