Économie : Madana Kane dissèque les manquements du PRÉS et impose le PARÉ comme plan alternatif pour redresser les comptes publics


Le leader du mouvement politique DUNDU a présenté le Programme Accéléré de Redressement Économique (PARÉ). Madana Kane veut répondre au PRÉS qu’il qualifie d’insuffisant : « Plan de Redressement Égoïste et Sévère (PRÈS). » L’auteur présente le PARÉ comme une réponse structurelle du PRES (Plan de Redressement Économique et Social), avec des propositions axées sur la gouvernance budgétaire, la gestion de la dette et la restructuration du secteur public. Il faut d’abord, une gouvernance budgétaire renforcée. 

 

 

Madana décrit une situation catastrophique des finances publiques avec, au 31/12/2024, un ratio dette/PIB estimé à 119% (hors dette des entreprises publiques) et un déficit budgétaire estimé à 14%, contraignant fortement les marges de manœuvre budgétaires de l'Etat.

En réponse, le 1er août 2025, le Gouvernement du Sénégal propose un Plan de Redressement Économique et Social (PRÈS) pour faire face à cette situation économique également catastrophique avec une déstabilisation des secteurs historiquement porteurs de la croissance du pays (BTP), et une croissance essentiellement tributaire des hydrocarbures.

À cela s’ajoute la dégradation de la notation du Sénégal par les principales agences de notation internationale (S&P, Moody's), augmentant la prime de risque pays et contraignant nos capacités à accéder au marché international des capitaux. De même que la suspension du programme avec le FMI, engendrant une inaccessibilité aux financements concessionnels du Fonds et réduisant la confiance des investisseurs internationaux et la dépendance totale du marché financier sous-régional pour satisfaire nos besoins de financement.

 

Il faut à ce niveau, la création d’un Ministère de la responsabilité budgétaire séparé du Ministère des Finances, une mesure visant à renforcer la transparence et le contrôle des comptes publics. Cette séparation institutionnelle pourrait améliorer la surveillance budgétaire, bien qu’elle soulève des questions sur la coordination interministérielle et les risques de duplication. Le comité national de notation - initiative intéressante pour travailler de manière proactive sur la restauration de la notation souveraine du pays, plutôt que de subir passivement les dégradations.

 

Une gestion stratégique de la dette

 

Le PARÉ propose une approche à deux niveaux :une dette locale : reprofilage et restructuration de la dette bancaire pour réduire les coûts de refinancement liés aux adjudications fréquentes. Cette mesure pourrait libérer des marges budgétaires à court terme. Le PARÉ propose une option plus audacieuse d’anticiper le reprofilage de la dette commerciale externe en l’absence de visibilité sur les nouvelles recettes du PRES. Selon Madana Kane, c’est une reconnaissance implicite que les hypothèses de recettes du PRES qui pourraient être optimistes, et qu’une restructuration préventive serait préférable à une restructuration forcée ultérieure.

 

La nécessité de la redéfinition du rôle de l’État

 

Le PARÉ propose une clarification conceptuelle intéressante en catégorisant l’intervention étatique : État-financeur et investissements directs. Aussi, un État-garant qui reste un soutien sans financement direct et un État-régulateur qui constitue un encadrement normatif. Cette typologie permettrait théoriquement de mieux cibler les interventions publiques et d’optimiser l’allocation des ressources. Pour le PARÉ, la restructuration du secteur parapublic et la consolidation sectorielle doivent être de mise avec le regroupement des entités publiques en 7 pôles stratégiques pour améliorer la cohérence et réduire la fragmentation administrative.

 

Des privatisations ciblées 

 

Le PARÉ nomme explicitement La Poste et Air Sénégal comme candidates à une privatisation partielle ou totale, reconnaissant leur dépendance continue au budget de l’État malgré leur statut d’entreprises publiques.

Suppression d’entités redondantes : élimination des sociétés de gestion de patrimoine dont les missions peuvent être internalisées dans les ministères sectoriels. Le PARÉ part d’un constat de scepticisme vis-à-vis de la capacité du PRES à mobiliser rapidement les recettes annoncées. Sa proposition de restructuration anticipée de la dette extérieure suggère une vision plus prudente (ou pessimiste) des perspectives à court terme.

Mardi 16 Décembre 2025
Dakaractu



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