REPORTAGE - Inauguration du Stade du Sénégal : Le vent de folie sur le nouveau joyau du football vécu de l'extérieur à intérieur.

Le Stade du Sénégal a été inauguré ce mardi en grande pompe. Nous avons assisté au milieu du public à la folle après-midi de fête, qui s’est poursuivie jusque dans la soirée, dans une ambiance survoltée et unique. Retour minute par minute sur l’inauguration du joyau du football vécue de l’extérieur jusque dans les tribunes.


Un soleil généreux inondait ce mardi après-midi le site de Diamniadio. Il était 13h passées, lorsque la foule convergeait vers le Stade du Sénégal. À quelques centaines de mètres de la nouvelle infrastructure sportive, les températures de mi-février ont pu réchauffer les voyageurs, qui descendaient du Train express régional (TER).

 

Dakar Dem Dikk (DDD) assurant le trajet de la Gare du TER au Stade. À travers les vitres du bus, l’édifice se dresse de loin devant nous, en plein cœur de la Ville du futur.   

 

Un stade qui rappelle l’univers du Spartak de Moscou

 

De près, l’enceinte est immensément haute et très majestueuse, avec ses colonnes de béton grises qui rappellent l’univers du Spartak de Moscou, en Russie. C’est tout simplement du jamais vu au Sénégal.

 

L’extérieur du Stade baptisé Maître Abdoulaye Wade est doté d’un dispositif de surveillance très allégé puisque, bonne surprise, les forces de sécurité sont extrêmement discrètes et clairsemées. La Gendarmerie et la police ont déployé les gros moyens pour assurer la sécurité au dehors.  

 

La circulation n’est pas non plus coupée aux abords du stade entouré d’une multitude de petits tabliers temporaires. Les jeunes arborent des tee-shirts et drapelets aux couleurs vert-jaune-rouge.

 

À l’entrée, la fouille est assez succincte devant de banales barrières. Une fois les barrages passés, l’intérieur du joyau du football se présente comme un gigantesque tourniquet où il suffit de trouver la bonne porte.

 

Les cartons d’invitation guident vers le numéro de Gate (porte, en français), celle de la tribune centrale, loge officielle ou virages. Les accréditations presse permette d’accéder à la Tribune Médias. Sur les marches des escaliers ou dans les ascenseurs, on entend déjà la clameur de la musique d’artistes invités, qui se succèdent sur scène.

 

Tout le monde se presse d’entrer pour la première fois dans ce joyau du football

 

Malgré l’ambiance très bon enfant à l’extérieur, tout le monde se presse d’entrer dans ce joyau du football. Depuis les bacons du stade, on aperçoit de gros câbles tirés des cars avec l’effigie de la RTS, stationnés sur un vaste parking.

 

17 heures passées de quelques minutes, le Stade est déjà rempli. Les gens campent sur les tribunes aux couleurs nationales, se gavant de chips ou de sandwiches, en attendant que les autorités arrivent. Le repas froid fait un ravage avec le verre de boisson. La barquette est remplie pour caler l’estomac des supporters venus très tôt.

 

Les journalistes s’installent dans les tribunes qui leur sont réservés, surplombées par un plafond en blanc qui empêche de voir les nuages. Un gigantesque trophée de la CAN est exposé en tribune centrale. Les milliers de gens, perchés derrière, ressemblent à de minuscules points vert jaune ou rouge.

 

On les entend à peine alors que Aba No Stress donne le ton dans une enceinte qui accueille 50.000 spectateurs ce jour-là. Le brouhaha monte en intensité au moment où les jeunes talents de la musique sénégalaise donnent le son.

 

Ils prestent dans un brouhaha assourdissant accentué par l’effet caisse de résonnance du plafond de couleur blanche au-dessus de la tribune. La musique de Aïda Samb, Mirma, Souleymane Faye, Idrissa Diop et autres est à peine audible.

 

Les légendes du football africain ovationnées

 

Les légendes du football africain sont ovationnés au moment où le speaker enchaîne les noms de Jay-Jay Ocacha, Samuel Eto’o, Didier Drogba, Moustapha Hadji, entre autres. Ils n’ont rien perdu de leur notoriété pendant que l’effet Coupe d’Afrique se ressent dans les travers du stade olympique de Diamniadio. 

 

Le stade se colore quelques instants avant l’entrée sur la pelouse du président Macky Sall, en compagnie de Paul Kagamé du Rwanda, Adama Barrow de la Gambie, Umaro Sissoco Embalo de la Guinée-Bissau, Frank-Walter Steinmeier de l’Allemagne et Tayyip Erdogan de la Turquie. 

 

L’ambiance monte d’un cran, après les discours du président de la CAF et de la FIFA, suivis par l’allocution du Chef de l’État sénégalais.

 

Ben avant cela, la Musique des Forces armées a entonné l’hymne national en rendant hommage aux Lions Champions d’Afrique. Le stade chavire après les pétards. La furia s’empare des tribunes au moment du coup d’envoi donné par le président Macky Sall. Un pic de chaleur qui ne va pas retomber de sitôt.

 

Le public se relance avec des «Prési ! Prési ! Prési !» réguliers au rythme des chants de Allez Casa et du 12ème Gaïndé. La température n’est pas tombée d’un cran pendant l’échauffement des légendes sénégalaises et africaines.  

 

Le volet culturel pour finir en beauté 

 

Malal Junior Diagne et le  reporter Malick Thiandoum se chargent de réveiller un public avant le match de gala. Des spectateurs dégainent leur smartphone et s’amusent avec des Snap. 

 

Les plus connectés du public n’ont pas manqué d’immortaliser le but de Khalilou Fadiga. L’occasion aussi de constater que la 4G ne fonctionne pas trop, Diamniadio n’est pas encore considéré comme une Ville connectée.

 

Le deuxième acte débute avec volet culturel en son et lumière. Des «Baba ! Baba ! Baba! » précédant la montée sur scène de l’artiste Baba Maal. Ses choristes présents sont noyés dans l’ivresse des spectateurs qui sont restés malgré le vent froid.

 

Ça danse et ça chante autour d’un stade quand Aliou Cissé s’est présenté avec le trophée de la CAN Cameroun 2021, remporté par Sénégal. Le résumé du parcours des Lions diffusé sur des écrans géants a réchauffé le stade, qui mettra énormément de temps à se vider, après la prestation de Youssou Ndour.

 

La circulation des rues autour du Stade du Sénégal est dense. La fatigue gagne les rangs des gens de tous âges à la recherche de moyen de transport pour le retour. On ne compte plus les « tu vas où !» à l’adresse des automobilistes en direction de l’autoroute à péage Diamniadio-Dakar...

Mardi 22 Février 2022




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