NIAGHA (Goudomp) : le maire Idrissa Baldé (secrétaire exécutif Conarel) adresse une lettre ouverte au président Macky Sall.


Le maire de la commune de Niagha (Goudomp/Sédhiou) a adressé une lettre ouverte au président de la République Macky Sall, dans laquelle il apporte sa modeste contribution pour la victoire de leur coalition BBY. 

À cet effet, il compte mettre tout en œuvre pour accompagner le candidat choisi par Macky Sall pour une large victoire au mois de février 2024. Nous vous livrons ci-après la teneur de celle-ci. 

À l'en croire, « je sais que vous n’aimez pas tellement les lettres ouvertes, mais le contexte politique m’impose cette approche pour vous porter ma modeste contribution pour envisager la victoire du candidat que vous avez choisi. » 

Il poursuit en ces termes : « tout d’abord, permettez que je m’arrête sur votre décision historique de ne pas vous représenter pour un second quinquennat. Vous ne pouvez pas mesurer l’étendue de respect que cette décision rapporte au Sénégal, la grande leçon que vous avez administrée à vos pairs africains qui s’accrochent par tous les moyens au pouvoir, au reste du monde qui avait fini de théoriser négativement sur la démocratie en Afrique. Sur le plan national, votre génie politique a révélé la justesse du retard apporté à l’annonce de votre retrait des consultations prochaines, a mis en mal tous les opposants qui avaient fait de votre participation à l’élection présidentielle leur programme de campagne. Tout cela donne à constater que  votre décision historique a donné une bouffée de sympathie à votre personne, à votre formation politique et à la coalition que vous dirigez de main de maître. » 

« Le processus qui a abouti au choix de votre successeur a dévoilé vos qualités de manager hors-pair.  Le choix du Premier Ministre Amadou, de l’avis de tous les observateurs, correspond aux critères d’homme d’État en mesure de poursuivre le Plan Sénégal Émergent. Ce choix a suscité quelques réactions hostiles que vous êtes en train de solutionner admirablement »,  laisse-t-il entendre.  

Dans la foulée, il ajoute : « cette lettre ouverte est en réalité une modeste contribution sur quelques suggestions pour  la victoire tant attendue au soir du 25 février 2024. Elles sont destinées à vous dans la gestion de la nouvelle inconnue du champ politique sénégalais : un président en exercice qui ne se représente pas et qui organise les élections. Il s’agit d’une réflexion de militant sur la gestion des promesses que vous avez déjà faites, sur le prochain Gouvernement, la gestion de la région de Dakar, la gestion des "frustrés" ».  

 

Dans cette dynamique, il soutient : « en ce qui concerne vos promesses, toutes les populations, vos militants et surtout les élus exécutifs se félicitent de votre recommandation d’accélérer les réalisations du PSE dans tous les domaines. Il s’agit de régulariser et de mettre en cohérence les multiples emplois-jeunes. Les retards dans leur exécution, notamment les paiements, fâchent les jeunes et mettent les élus exécutifs dans des situations inconfortables. L’accès universel à l’électricité, les constructions de forages, les pistes de production, la santé et l’éducation sont impatiemment attendus. Il faut réinscrire ces réalisations dans la philosophie de l’équité territoriale et de la justice sociale. » 

« Pour le nouveau gouvernement annoncé, il y a des précautions à observer. D’abord, il ne faut surtout pas confier la conduite de ce gouvernement à un militant qui s’était opposé dans un premier temps au choix portant sur Amadou Ba. Tous nos camarades qui ont traîné des pieds pour valider votre choix ne sont pas éligibles à la fonction de Premier Ministre. Quels que puissent être leurs engagements, ils ne rassureront ni l’opinion, ni les militants. Ce gouvernement doit être la doublure de l’équipe de campagne qui sera construite autour du candidat Amadou Ba. C’est dire d’une part que Monsieur Amadou Ba doit être fortement impliqué dans sa composition et que d’autre part, ce gouvernement aura la mission d’accélérer les réalisations de vos projets en cours. Les autres postes nominatifs qui relèvent de votre compétence (DG, PCA, Directeurs, CESE, HCCT…) viendront renforcer cette dynamique du Gouvernement dans le sens de l’équité territoriale. » 

Dans cette lancée, il souligne : « la gestion de la région de Dakar mérite une attention particulière. La reconquête de la presqu’ile du Cap-Vert s’impose. Les réalisations dans cette partie de territoire de notre pays plaident en votre faveur. Il reste aux responsables politiques de savoir vendre ces produits dans une unité fraternelle. Sans cette conditionnalité, même si vous multipliez par deux les nominations, l’électorat nous sera hostile. N’a-t-on pas toujours dit que c’est le BBY qui bat le BBY. Dans tous les cas,  la reprise de Dakar ne doit pas se faire au détriment du reste du pays. Il y a lieu de conserver et de renforcer les bastions favorables au BBY. Le comportement électoraliste dans beaucoup de régions et départements qui regroupent beaucoup de ministres, députés et de nominations est à l’image des relations entretenues par ces personnes qui ont bénéficié de votre confiance. C’est souvent une relation conflictuelle, une bataille des ego au détriment des objectifs politiques. Au même moment dans d’autres régions et départements qui sont frustrés de ne pas être représentés dans le Gouvernement et dans les instances de décision et d’exécution, les responsables politiques se tuent à prouver et à conserver la fidélité à Macky Sall par des scores (résultats) électoraux appréciables. Il vous revient dans le cadre de l’appui que vous avez promis au candidat de la coalition d’apporter une solution à cette frustration/inégalité de responsables méritants. Dans le même ordre d’idées, notre candidat doit aller à la rencontre de ces responsables qui ne souhaitent que la continuité du PSE. » 

À ce titre, il estime « quand je parle de frustrés, je ne parle pas des responsables politiques dans les régions, les départements et les communes laissés en rade. J’indexe tous ces militants de BBY, hauts responsables, qui avaient pensé que votre choix porterait sur leur personne. Leurs réactions se comprennent par les relations personnelles que vous entretenez avec eux et leurs parcours dans les hautes sphères de l’État, par la tension portée par les militants et les territoires. Deux cas de figure sont identifiés : ceux qui traînent le pied pour s’aligner derrière votre choix et ceux qui sont partis. Ces militants brandissent plusieurs légitimités pour se faire désirer ou pour se faire voir en vue d’une prochaine recomposition politique. Le traitement approprié à ces divers comportements est le suivant : ceux qui traînent le pied, il faut les réconforter et les rassurer. Ceux qui sont partis, il faut leur laisser la porte ouverte tout en leur imputant la rupture unilatérale du contrat qui vous lie et à BBY (le retrait de ce que vous leur avez donné). » 

« Monsieur le Président de la Grande majorité présidentielle, vous nous avez habitués à des victoires à toutes les consultations électorales. Vous avez piloté de main d’expert, c’est-à-dire avec succès,  toutes les situations que le Sénégal a vécues depuis bientôt une douzaine d’années. Je vous prie de considérer cette lettre ouverte comme une contribution militante dans une situation politiquement exceptionnelle. Continuez à rassembler les militants au sein de BBY et de la Grande majorité présidentielle. Continuez à transformer les faiblesses en forces. Les militants de BBY attendent impatiemment la poursuite des visites économiques et la campagne électorale prochaine pour vous manifester le regret de vous voir partir du pouvoir, leur reconnaissance et leurs remerciements pour service rendu à la Nation. Tout en vous souhaitant bonne réception de la présente, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma très haute considération... » 

Lundi 18 Septembre 2023
Dakaractu




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