Le PR Macky Sall contre-attaque : l’avocat français Pierre-Olivier Sur débarque à Dakar pour relancer la bataille de la “dette cachée”


Le feuilleton politico-judiciaire de la « dette cachée » vient de connaître un tournant décisif. Comme le rapporte L’Observateur, Me Pierre-Olivier Sur, éminent avocat français et ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris, a atterri hier soir à Dakar par le vol Air France AF0718. Objectif : prendre en main la défense de l’ancien président Macky Sall, dans une affaire où le droit et la stratégie politique se mêlent étroitement.

 

Accueilli à l’aéroport international Blaise-Diagne par une délégation de fidèles du camp présidentiel – dont Hamidou Anne, coordonnateur de la Cellule d’analyse et de prospective de l’APR, et Abdoulaye Kane, cadre de la Convergence des Cadres Républicains – Me Sur a foulé le tarmac de Diass dans une atmosphère lourde de gravité et de concentration. Son séjour, selon L’Observateur, ne durera que vingt-quatre heures, mais s’annonce « intensif et méthodiquement orchestré ».

 

 

 

Une réunion à huis clos pour affiner la stratégie

 

Dès ce jeudi matin, Me Sur devait entamer une série d’entretiens avec ses confrères sénégalais, membres du pool d’avocats de Macky Sall. Cette rencontre confidentielle, à huis clos, marque le véritable lancement de la riposte judiciaire de l’ex-chef de l’État.

Selon les informations exclusives de L’Observateur, Me Sur a d’abord remis à ses homologues un message personnel de Macky Sall, avant de plancher sur la stratégie à adopter face au silence persistant des institutions sénégalaises.

 

En effet, depuis le 7 octobre, deux lettres officielles ont été adressées par la défense de Macky Sall au ministre des Finances Cheikh Diba et au président de la Cour des comptes Mamadou Faye. Ces correspondances réclament la transmission du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), document à l’origine de l’audit couvrant la période 2019-2024.

Mais aucune réponse n’a été donnée depuis. Ce mutisme, que les défenseurs de l’ancien président interprètent comme une entrave à leurs droits, a poussé le camp Sall à envisager une escalade judiciaire.

 

Dans un entretien accordé à L’Observateur depuis Paris, Me Sur avait déjà annoncé la couleur :

 

« En l’absence de réponse du ministère des Finances et de la Cour des comptes, nous prévoyons une mise en demeure formelle. Si cette voie amiable échoue, nous saisirons le juge des référés ou toute autorité compétente »,

avait-il déclaré, déterminé à ne pas laisser le dossier s’enliser.

 

L’APR en quête d’une salle… introuvable

 

Autre épisode révélateur des tensions qui entourent cette affaire : selon L’Observateur, l’Alliance pour la République (APR), le parti de Macky Sall, se serait heurtée à un obstacle inattendu. Alors que Me Sur devait s’adresser à la presse nationale et internationale, aucun hôtel ni établissement n’a accepté d’accueillir les rencontres prévues.

 

Un responsable de l’APR, cité par L’Observateur, confie avec amertume :

 

« Le patron d’un hôtel où nous avions l’habitude d’organiser nos événements a, cette fois, fermé ses portes, par crainte de représailles. »

 

Face à cette situation embarrassante, une solution de repli a été envisagée : organiser les échanges avec les journalistes au siège du parti, à Mermoz.

 

« Si nous ne trouvons pas de salle d’ici demain, nous recevrons la presse chez nous »,

a indiqué le même responsable.

 

 

Entre silence institutionnel et riposte politique

 

Ce déplacement éclair de Me Pierre-Olivier Sur traduit une accélération stratégique du camp Sall. Derrière les apparences juridiques, l’ancien président du Sénégal déploie une véritable offensive politique et médiatique pour reprendre la main sur un dossier explosif, dont les implications dépassent largement le champ du droit.

Jeudi 23 Octobre 2025
Dakaractu



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