Jugement des co-accusés de Habré à Ndjaména : Le procès reporté sine die

Le procès des anciens responsables de la Dds, police politique de Hissein Habré, Saleh Younouss, ancien directeur de la Direction de la documentation et de la sécurité (Dds), Mahamat Djibrine et plusieurs autres personnes inculpées à Ndjamena pour tortures, barbaries, coups et blessures volontaires mortels, crimes, est reporté sine die à cause de la grève des auxiliaires de justice. Cette affaire avait refroidi les relations entre le Tchad et les Chambres africaines qui exigent encore leur transfèrement à Dakar.


Jugement des co-accusés de Habré à Ndjaména : Le procès reporté sine die

Le procès des anciens responsables de la Dds, considérée comme l’instrument de torture de Hissein Habré, a été reporté sine die. Le Procureur général près la cour d’appel de Ndjamena a annoncé ce report à cause de la grève des auxiliaires de justice. Il faut savoir que depuis plus de deux semaines, le procès est suspendu pour cause de grève des avocats qui revendiquent, avec les huissiers et notaires, des impayés à l’Etat tchadien. Louampambé Mahouli Bruno soutient, pour motiver sa décision : «Tirant les conséquences du durcissement des positions des collaborateurs de justice,  le Parquet général, qui tient au respect du droit à la défense, dans ce procès tout à la fois emblématique, a purement et simplement requis le renvoi de la session criminelle spéciale à une date ultérieure.»

Le procureur a rappelé que plusieurs efforts ont été entrepris pour trouver une solution dans cette affaire qui, dit-il sur Rfi, ne concerne en réalité que les huissiers, les avocats n’étant pas des agents de recouvrement. Il cite en exemple, la promesse de payer 2 milliards sur le compte de l’Etat, et des banquiers prêts à racheter ces créances. Mais malgré cela, les avocats refusent de bouger, alors qu’ils ont des contrats avec des justiciables. 
Il faut savoir que les procès de ces ex-collaborateurs de Hissein Habré ont fait l’objet d’une rude bataille entre Ndjamena et les Chambres africaines extraordinaires chargées de juger l’ex-chef de l’Etat tchadien et de ses présumés complices dans le dossier de tortures, de crimes contre l’humanité ouvert par la Juridiction spéciale mise en place par l’Union africaine. 
Après avoir opposé un niet aux Chambres africaines extraordinaires pour le transfèrement de Saleh Younous et de Mahamat Djibril, la justice a ouvert une procédure contre les deux précités ainsi qu’une vingtaine de gens présumés tortionnaires visés dans le cadre d’une instruction ouverte au Tchad en 2013. Malgré les injonctions des Chambres africaines et la médiation de l’Union africaine, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Ndjamena a prononcé la mise en inculpation de 27 présumés complices de Hissein Habré dont Saléh Younous Alé et Mahamat Djibrine dit El Djonto. La Chambre d’accusation les a renvoyés par arrêt à la Cour criminelle de Ndjamena pour y être jugés conformément à la loi selon les termes de l’arrêt. Elle a aussi ordonné leur arrestation par une ordonnance de prise de corps parce que la plupart avaient bénéficié de liberté provisoire. Ces personnes, selon toujours l’arrêt rendu par la Chambre d’accusation, sont poursuivies pour tortures, barbaries, coups et blessures volontaires mortels, crimes, homicide volontaire, assassinat, escroquerie, vol…. 
En même temps que Hissein Habré, inculpé depuis presque deux ans, Saleh Younouss, ancien directeur de la Direction de la documentation et de la sécurité (Dds), et Mahamat Djibrine sont aussi poursuivis par les Chambres africaines pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures.

Le Quotidien

Lundi 15 Décembre 2014




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