Star déchue de la politique britannique pour avoir déclenché le Brexit auquel il était pourtant opposé, l'ex-Premier ministre britannique David Cameron fait à 57 ans un retour aussi spectaculaire qu'inattendu au coeur de l'arène.
L'ancien chef du gouvernement conservateur (2010-2016) a été nommé lundi ministre des Affaires étrangères par le Premier ministre Rishi Sunak au gré d'un remaniement provoqué par le limogeage de la ministre de l'Intérieur Suella Braverman.
Malgré son éloignement de la politique ces sept dernières années, David Cameron a exprimé sur X (ex-Twitter) l'espoir que son "expérience" --onze ans à la tête du parti conservateur et six à la tête du gouvernement-- lui serve pour "aider" Rishi Sunak face aux "défis" internationaux, citant la "guerre en Ukraine" et la "crise au Moyen-Orient".
Bien que partisan du maintien du Royaume-Uni au sein de l'UE, il avait annoncé en 2013 un référendum à hauts risques sur une question qui a toujours déchiré son parti.
Il a perdu son pari, sa crédibilité et son poste de Premier ministre.
Dans son autobiographie publiée en 2019, il a expliqué qu'il n'avait pas de regrets d'avoir déclenché ce vote qui a ouvert une période d'intenses déchirements dans le pays et a jugé les négociations sur la sortie de l'UE "difficiles à regarder".
A l'écart de la politique, il a surtout fait parler de lui depuis pour son rôle de lobbyiste au profit de la société financière Greensill, dont la faillite a provoqué un scandale politico-financier.
- Ascension rapide -
La vie a longtemps souri à David Cameron. Education au collège chic d'Eton, fréquenté par son rival Boris Johnson qui a mené la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, études à Oxford puis entrée en politique: son parcours typique des élites britanniques est sans heurts et son ascension rapide, jusqu'à la tête du parti en 2005.
Cinq ans plus tard, il devient à 43 ans le plus jeune Premier ministre britannique depuis deux siècles et ravit le pouvoir aux travaillistes, menés par Tony Blair puis Gordon Brown.
Le lisse et policé Cameron n'a pourtant jamais soulevé les passions dans son parti ni auprès des électeurs, même s'il a su faire montre d'un humour mordant dans ses apparitions aux rituelles séances de questions devant le Parlement.
Cameron veut moderniser le vieux parti Tory et remettre au goût du jour un conservatisme "compassionnel". Il espère aussi mettre fin à ses déchirements sur l'Europe, source de règlements de comptes ayant notamment entraîné la chute de la "Dame de Fer", Margaret Thatcher, en 1990.
L'idée du référendum naît en pleine montée en puissance du parti populiste et europhobe UKIP en vue des élections européennes de 2014, avec un oeil sur les législatives de 2015.
- "Eurosceptique pragmatique" -
Paradoxe d'un Premier ministre qui s'est démené pendant des mois pour plaider le maintien de son pays dans l'UE, prédisant le pire en cas de sortie, David Cameron était à l'origine un eurosceptique.
"Mais un eurosceptique pragmatique", "d'où sa difficulté à convaincre les eurosceptiques", selon Peter Snowdon, coauteur d'un livre sur ses premières années à la tête du parti conservateur.
M. Cameron réussit à emmener son parti vers la victoire aux élections de 2015, décrochant même la majorité absolue en laissant sur le carreau son allié libéral-démocrate.
Il a aussi réussi à remporter un autre référendum, celui sur l'indépendance de l'Ecosse, en 2014.
Cette spirale de succès a été stoppée net avec le référendum du 23 juin 2016, qui a entraîné sa chute.
Cameron avait alors laissé une économie dynamique, avec un chômage relativement bas. Mais l'austérité qu'il a mise en pratique a aussi créé de la précarité et le traitement réservé aux plus vulnérables a choqué.
Sous son impulsion, le parti conservateur a accepté le mariage gay, en 2014, une avancée qu'il revendique avec fierté.
Marié et père de trois enfants, David Cameron ne s'est jamais accroché au pouvoir. Il avait annoncé avant même le résultat du référendum qu'il ne se représenterait pas aux élections en 2020, faisant valoir qu'il avait d'autres priorités dans la vie et notamment sa famille.
-
Casamance : visite de courtoisie du président Bassirou Diomaye Faye au roi de Calobone, Koudiossobo Diatta
-
Veille de Noël en Casamance : le message du président Diomaye Faye aux Forces de défense et de sécurité
-
La LONASE à la Fidak : "Un acteur clé de l'économie Sénégalaise..."(DG Toussaint Manga)
-
Diamaguène : deux voleurs à moto interpellés après un vol à l’arraché en plein jour
-
Lutte contre la délinquance à Dakar : deux réseaux criminels démantelés à Keur Massar et en centre-ville




