Abass Ndao sous tension : 88 agents en sursis, le personnel menace de paralyser l’hôpital


L’hôpital Abass Ndao est à nouveau au bord de l’explosion. Ce mardi, lors d’une assemblée générale houleuse, le personnel, conduit par les syndicats ont exprimé leur « profonde inquiétude » face au sort de 88 agents contractuels qui attendent toujours leur régularisation avant 2026. Ces travailleurs, dont certains servent l’hôpital depuis 20 à 40 ans, vivent dans l’angoisse d’un licenciement imminent. « Ces 88 agents sont une bombe à retardement pour l’hôpital », a averti Mme Fatou Diagne, dénonçant un risque majeur pour le climat social de l’établissement.

 

Validé par le Conseil d’administration présidé par le maire de Dakar, ce plan de régularisation en trois tranchesdevait offrir enfin un statut stable à ces employés en CDD successifs. Après les 80 agents déjà régularisés en 2025, la deuxième phase — prévue pour 2026 — semble aujourd’hui compromise, faute de moyens. « Si rien n’est fait d’ici décembre, ces agents risquent de perdre leur emploi », a-t-elle alerté. Chaque mois, leur régularisation représenterait 12 millions de francs CFA, un coût que l’hôpital ne peut supporter seul. « Nous lançons un appel pressant à nos tutelles : le ministère de la Santé et la Ville de Dakar. L’équilibre social de l’hôpital est en jeu », martèle-t-elle.

 

Face à cette impasse, le ton est monté : le personnel n’exclut plus la paralysie totale de l’hôpital Abass Ndao, l’un des plus anciens centres hospitaliers du Sénégal. « Nous ne réclamons pas des privilèges, mais notre droit », a lancé Mme Diagne, avant d’interpeller directement le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonkopour qu’ils « sauvent l’hôpital des Sénégalais ». Après 90 ans de service public, l’établissement, jadis symbole d’excellence, vacille aujourd’hui entre dettes, tensions sociales et désespoir du personnel. Le compte à rebours est lancé.

 
Mercredi 12 Novembre 2025
Dakaractu



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