Tabaski 2025 : Entre qualité du cheptel, diversité des prix à partir de 150 000 FCFA et l’arrivée imminente du "thiogol"


À moins de vingt jours avant le jour de la Tabaski, l'excitation habituelle commence à peine à se manifester le long de la VDN. Les routes et passages menant au centre-ville se métamorphosent peu à peu en véritables bergeries à ciel ouvert. Les marchands de moutons s'installent entre les intersections et les espaces communautaires, dans l'espoir d'attirer une clientèle qui, pour le moment, demeure réservée. Des individus tels qu'Amdy Moustapha Fall sont présents depuis une semaine, alors que Khassim et Malal ont établi leur campement là-bas depuis deux semaines. Cependant, à la bergerie de Lindor, les activités n'ont démarré que depuis deux jours.

 

À l'endroit, la qualité des moutons proposés est indiscutable : de race pure, bien nourris, avec des prix qui fluctuent en fonction des vendeurs. Chez Khassim, les prix varient entre 150 000 et 800 000 francs CFA, pouvant même dépasser cette somme. Amdy, de son côté, offre des moutons à partir de 170 000 francs, certains pouvant même atteindre un million. À la bergerie de Lindor, les tarifs sont comparables, avec des propositions démarrant à 150 000 francs. Les éleveurs cherchent à rassurer : malgré l'excellente qualité des animaux, les prix restent accessibles à tous.

 

Toutefois, tous les vendeurs constatent la même chose : les clients se font de plus en plus rares. « Ils arrivent, observent, puis s'en vont sans rien acheter », partage un éleveur. C'est une situation notablement distincte des années antérieures où, à ce même moment de l'année, les ventes avaient déjà pris un bon démarrage. La conjoncture économique actuelle, marquée par des difficultés, semble tempérer l'enthousiasme des acheteurs potentiels. Néanmoins, les marchands conservent leur optimisme, persuadés que la situation peut encore évoluer dans un avenir proche.

 

L'introduction imminente de moutons originaires de la sous-région, dénommés thiogol, pourrait perturber le marché. Ces créatures, généralement moins chères, ont tendance à se multiplier dans les jours précédant la célébration. Néanmoins, d'après les acteurs locaux, leur présence ne constitue pas une menace véritable pour la vente de moutons locaux. « Les Sénégalais sont capables de distinguer un mouton d'élevage d'un autre élevé en milieu sauvage. » « La viande n'a pas la même qualité », soutiennent-ils.

 

En dépit de la conjoncture économique tendue, l'atmosphère conserve une certaine assurance. Les commerçants comptent sur le pic de dernière minute, lorsque les clients, contraints par la tradition, prendront finalement leur décision. Jusqu'à ce moment-là, la VDN demeurera le refuge de ces petites bergeries improvisées, représentation d'un commerce saisonnier au cœur des incertitudes et des aspirations.

Vendredi 23 Mai 2025
Dakaractu



Nouveau commentaire :
Twitter



Dans la même rubrique :