Sénégal : Les tentatives de réduction de l'espace civique et d'intimidation de la société civile doivent immédiatement cesser


La Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits de l'Homme ( COSEDDH) et le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains  (ROADDH/WAHRDN) attirent l’attention de la communauté internationale sur les mesures de réduction de l'espace civique et d'intimidation des  organisations de la société civile prises par le gouvernement du Sénégal.  
 
En effet le 13 novembre  2018, les responsables d'ENDA TM, d'OXFAM et d'OSIWA ont été convoqués par les services du ministère de l’intérieur dans le cadre d'une enquête ouverte sur de présumés financements "irréguliers" de Y EN A MARRE.  
 
Le vendredi 16 novembre 2018, l'ONG Lead Afrique Francophone a reçu la notification d'un arrêté du Ministre de l'intérieur en date du 5 novembre 2018, abrogeant l'arrêté d'autorisant la création de l'association et ordonnant la cessation immédiate de ses activités sur le territoire national.
 
Auparavant, lors d'un entretien accordé à France 24, le 19 novembre 2018, le Président Macky SALL avait déclaré, sans le nommer, que le Directeur Exécutif d'Amnesty International Sénégal " est un politicien et gagnerait à rejoindre l'opposition".
 
Ces propos, comme la dénonciation d'accord de siège liant le gouvernement du Sénégal à Lead Afrique Francophone, constituent des menaces et une tentative d'endiguement des forces sociales et citoyennes à l’approche de l’élection présidentielle de février 2019.
 
La COSEDDH et le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains ROADDH/WAHRDN) condamnent une manœuvre visant à affaiblir la société civile sénégalaise.
Les deux organisations rappellent au gouvernement du Sénégal l’obligation qui lui incombe de respecter et de faire respecter les droits humains et les libertés fondamentales garanties par la Constitution et les traités régionaux et internationaux dont l’Etat du Sénégal est partie, notamment la liberté d’expression et d’association sans lesquelles on ne peut parler d’un Etat démocratique.
 
La COSEDDH et le ROADDH/WAHRDN rappellent, en outre, au gouvernement du Sénégal la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits humains adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale le 10 décembre 1998 qui reconnait, en son article 13 que « Chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de solliciter, recevoir et utiliser des ressources dans le but exprès de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales par des moyens pacifiques… ».  
 
La  COSEDDH et le ROADDH/WAHRDN condamnent cette tentative de réduction de l’espace de la société civile par l’Etat du Sénégal ;
Les deux organisations demandent à l’Etat sénégalais de se conformer à ses engagements nationaux et internationaux par le retrait immédiat de l’arrêté ministériel qui met fin aux activités de Lead Afrique Francophone dans le pays ;
La Coalition et le réseau demandent en outre aux autorités gouvernementales sénégalaises de veiller à mettre fin aux déclarations hostiles à la société civile de et respecter les lignes directrices sur la liberté d’association et de réunion en Afrique.
Mercredi 21 Novembre 2018




Dans la même rubrique :