Une mère brisée par l’injustice
Quelques heures avant sa mort, Lamine Diallo, étudiant et ancien candidat à l’émission Sen Petit Gallé, avait passé un appel à sa mère depuis Dakar. Il lui confiait, en toute simplicité, qu’il n’avait plus rien dans son compte wave pour s’acheter le petit déjeuner.
"Comme je suis marchande ambulante, je me suis levée, j’ai vendu deux paires de chaussures et je lui ai envoyé l’argent. Il m’a rappelée pour me dire : "Maman, je vais tout faire pour ton bonheur…", raconte-t-elle au micro de Dakaractu Mbour, les yeux embués de larmes.
Mais cette promesse d’un fils dévoué sera sa dernière parole à sa mère.
"Je ne connais même pas celui qui l’a tué"
Quelques heures plus tard, Lamine est poignardé à Fass Delorme, à Dakar, par un garçon que sa mère dit ne jamais avoir connu.
"Je ne connais pas ce garçon. Ce que je sais, c’est que j’ai perdu mon fils."
Une tragédie qui pesait déjà sur la famille
Avec une douleur contenue, elle confie avoir ressenti les prémices du drame dans sa chair :
"Je suis tombée subitement malade. Ma mère aussi. C’était comme un signe, un malaise qu’on ne comprenait pas. Et voilà, c’est arrivé."
"Il faut prendre des mesures… Et éduquer !"
Debout dans la dignité malgré la souffrance, la mère de Lamine lance un appel fort :
"Il y a trop de tueries. Trop de violences gratuites. Il faut que les autorités prennent des mesures. Mais aussi, nous, parents, devons ouvrir nos cœurs, parler à nos enfants, savoir ce qu’ils font, qui ils fréquentent… L’éducation commence dans la maison."
Inhumé à Mbour, dans la douleur et l’incompréhension
Lamine Diallo repose désormais à Mbour, auprès des siens. Mais son départ brutal remet au goût du jour une réalité glaçante : la multiplication des tueries entre jeunes, souvent pour des futilités, avec des parents impuissants ou dépassés, qui découvrent trop tard le milieu dans lequel évoluent leurs enfants.
La lancinante équation de l’éducation, la démission familiale et la banalisation de la violence méritent plus que jamais un sursaut. Pour que d’autres Lamine ne soient pas arrachés à la vie… en silence.
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