RESPECT AU JUGE COULIBALY ET À SES COLLÈGUES DE LA CHAMBRE PÉNALE.


La décision du Comité des droits de l’homme des Nations unies invitant le Sénégal à réexaminer la condamnation de Karim Wade par la Crei est aussi une confirmation d’un arrêt rendu par le Président de la Chambre pénale de la Cour suprême Cheikh Ameth Tidiane Coulibaly et ses collègues.

En effet , par un arrêt du 06 Février 2014, la chambre pénale de la juridiction suprême  avait déclaré recevable , le recours en cassation de Karim Wade contre l’ordonnance de la commission d’instruction de la Crei du 17 Mars 2013 l’ayant inculpé pour enrichissement illicite et placé sous mandat de dépôt.

Cette décision d’admission du recours interjeté était révolutionnaire , en contemplation de l’article 13 de la loi créant la Crei qui énonce que les décisions de la commission d’instruction de la Crei ne sont susceptibles d’aucun.

En se fondant sur la loi au sens large c’est-à-dire en y intégrant les conventions internationales notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et les principes généraux du droit , la chambre qui comprenait aussi les juges Malick Sow, Abibatou Babou Wade, Mouhamadou Bachirou Sèye et Adama Ndiaye avait déclaré, le pourvoi de Karim Wade recevable.

Malheureusement le 26 Mai 2014 , le Procureur Général près la Cour suprême, introduisit une requête en rabat d’arrêt.

En fin de compte, le 19 Août 2014, les Chambres réunies de la Cour Suprême allaient rabattre l’arrêt du 06 Février 2014 et déclarer irrecevable le pourvoi de M. Karim Wade.

Il est aujourd’hui évident que si cet arrêt des chambres réunies n’était pas intervenu, l’avis du comité des droits de l’homme serait autre.

Il faut donc rendre hommage à cette poignée de juges sénégalais qui , contre vents et marées, s’efforcent de dire le droit, de façon professionnelle.

Ce qui est sanctionné par le comité des droits de l’homme de l’ONU , c’est surtout une certaine manière de rendre la justice, au vu de ce qui précède.

L’Etat ne doit donc pas se prévaloir de ses propres turpitudes.

Me Amadou Aly Kane
Dimanche 18 Novembre 2018




Dans la même rubrique :