Quelques idées reçues sur l’islam au quatrième jour du procès de l'Imam Ndao


Quelques idées reçues sur l’islam au quatrième jour du procès de l'Imam Ndao

Nombre de préjugés circulent sur l’islam depuis le début de l'affaire Imam Ndao. Nombre de discours se concentrent le temps d'un procès, devant la Chambre criminelle de Dakar. Les idéaux islamiques changent  d’un accusé à un autre. Parmi ceux-ci, des étudiants diplômés revenus de pays arabes, où ils étaient allés suivre une formation en sciences religieuses.

Latyr Niang, par exemple, est un salafiste, du nom d'un courant traditionaliste, qui veut revenir à l’islam des origines.

Mais, il ne se reconnait pas dans le jihadisme, du moins si l'on se fie à ses déclarations. Le jeune commerçant se refuse à tout engagement politique, source de violence. "Tout sauf jihadiste! Je me concentre sur la pratique religieuse et à la lecture du Coran. A ce que je crois, le jihad n’y est pas décrit comme l’un des piliers de l’islam", se démarque Latyr.

 

L'autre accusé, Abdou Akim Mbacké Bao, lui, se dit croyant, mais sa pratique de la religion est plus ou moins régulière. Selon ses propres déclarations, il est un malfaiteur, radicalisé suite à sa rencontre avec des terroristes. Le natif de Bignona  a fait acte d'allégeance à Abdelmalek Droukdel, le leader de Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). 
 

Saliou Ndiaye alias "Baye Zale" est barbu, ayant étudié l’islam pendant des années. Lui et son guide Imam Ndao prônent l’instauration par la force de la Charia. "Je plaide l'application de la charia", a-t-il dit, devant la Chambre criminelle, estimant que "le Sénégal devrait être gouverné selon les règles de l’islam radical". Interrogé sur ses idéaux islamiques, Baye Zale avoue son endoctrinement par son guide religieux, Imam Alioune Ndao. À l'instar de celui-ci, il a reconnu appartenir à une entité favorable au jihadisme, la "Ahlul Sunnah wal Jamaha". " Le contexte pour faire le jihad au Sénégal n'est pas favorable. Mais s'il l'était, je serai prêt pour faire le jihad", a-t-il dit.
 

Dans son entendement, jihad ne traduit pas forcément l'usage de la violence. Mais, l'habitant de Touba Ndorong (Kaolack) est "prêt à sacrifier sa vie". Il s'est exprimé sur le sens du jihadisme, faisant allusion à ce qu'il a appris de son maître. Si l'on en croit l'ordonnance de renvoi, Imam Ndao a une vision propre de l’islam, avec des pratiques très rigoristes : port du voile pour les femmes, de la barbe pour les hommes. Il est pour l’instauration par la force de la Charia...

Vendredi 13 Avril 2018




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