Plainte contre Source A et Pressafrik : Gackou trahi par sa défense, qui accuse la police


Plainte contre Source A et Pressafrik : Gackou trahi par sa défense, qui accuse la police
Suite aux révélations de nos confrères Pressafrik et Source A afférentes à l’implication de Malick Gackou dans une histoire présumée d’interruption volontaire de grossesse, l’homme politique a décidé de porter plainte contre les journaux précités. Cela, sans parvenir, ne serait-ce que pour préserver son image de présidentiable, à démontrer en quoi les écrits des journalistes relèvent d’une « cabale médiatique », comme le soutient son avocat Me El Hadj Diouf. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas de fumée sans feu ?  

Pressafrik, qui a juste parlé de convocation, n’a jamais écrit que Malick Gackou a été arrêté. C’est la cellule de communication du leader du Grand parti qui s’est rendu coupable de ce pavé de l'ours en faisant, dans sa réponse tirée par les cheveux, dire à nos confrères le contraire de qui est exactement relaté. Le site d’information a même pris le soin de conjuguer les faits au conditionnel. Et ce conditionnel-là est assez indicatif.

Car, la défense de Malick Gackou accuse la police d’avoir manipulé des procès-verbaux. L’aveu étant la mère des preuves, on peut en déduire qu’il y avait donc bel et bien un dossier concernant le chef de parti.

« Il s’agit d’une ignominie, une grosse cabale qui ne restera pas impunie. Et les commanditaires et la police devront s’expliquer sur des procès-verbaux manipulés et truqués sortis dans la presse dans le seul but de liquider l’opposant Malick Gackou… les nombreuses auditions de nombreuses personnes à la police, n’ont pas permis aux grands comploteurs, tapis dans l’ombre, d’obtenir la tête de M. Gakou, qui est blanc comme neige », a, textuellement, déclaré Me El Hadj Diouf. Questions : quel intérêt et quel pouvoir la police a -t-elle pour manipuler un procès-verbal ?

De son côté, Source A, exploitant un pv de police, comme c’est une pratique courante dans la presse sénégalaise, a donné des indications claires sur les circonstances et sur les principaux protagonistes, précisant que « c’est le 11 janvier 2018 que A.D, née le 04 juillet 1993, a été conduite à la sûreté urbaine ».

« Auditionné durant la journée du dimanche 14 janvier, Malick Gakou a été attendu hier lundi 15 janvier vers les coups de 22 heures dans les locaux de la sûreté urbaine, pour faire sa déposition », ajoute Source A, qui s’est limité à parler de « complicité soupçonnée » de Gackou.

Qu’est-ce qui s’est passé entre temps à l’abri des regards indiscrets des journalistes, dans un contexte de précampagne en direction d’une présidentielle décisive ? Le temps le dira.

En attendant, retenez que c’est dans l’après-midi du dimanche que Dakaractu a eu vent de cette information. Le même jour, entre 21h29 et 21h39, nous avons tenté vainement de joindre l’ancien ministre du Commerce pour les besoins du recoupement. C’est ainsi que nous lui avons envoyé un texto. Il n’a pas daigné répondre. Averti du don propre à l’homme d’user de son statut d’opposant pour se victimiser à chaque fois qu’il est dans de sales draps, nous avons préféré sursoir à la publication pour d’autres raisons que nous taisons en attendant le moment venu. D’ailleurs, le choix de Me El hadj Diouf, avocat réputé dans les procès politiques, renseigne amplement sur l’intention de Gackou à donner un retentissement médiatique à sa défense.  

Malick Gackou, malgré le faisceau de faits concordants évoqué par Source A et Pressafrik, aurait pu se contenter d’un démenti et laisser les Sénégalais apprécier où se situe la vérité.  

Qu’à cela ne tienne ! Dakaractu apporte son soutien aux confrères cités plus haut et invite l’opinion publique à se dresser comme un seul homme pour la protection des libertés publiques, gage de toute démocratie. Si on doit se taire sur les hommes politiques, on les transformera en tyrans. 
Mercredi 17 Janvier 2018




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