Palais de justice : le lutteur Papa Barry écope de 6 mois de prison pour recel de matériel mécanique d’une valeur de 10 millions FCFA


Attraits à la barre du tribunal correctionnel, le lutteur S. Sidibé, alias Papa Barry, a répondu ce 30 janvier, du délit de vol en réunion portant sur une machine de diagnostic de véhicules et différents objets et accessoires ainsi qu’un montant de 600 000 FCFA. Le prévenu a été jugé avec son acolyte, M. Touré lequel est poursuivi pour recel.

 

Les faits remontent à la mi-janvier. Ils se sont déroulés aux environs des Hlm Grand-Yoff. Revenant sur ce qu’il considère comme un cambriolage, le plaignant P. A. Ndiaye a indiqué les circonstances du vol.

« Le jour des faits, je suis sorti dans la soirée pour aller récupérer ma mère à l’aéroport. J’avais fermé mes portes à clef mais ils sont passés par le balcon. Ils ont emporté tout mon matériel de travail, les accessoires entre autres. C’est après que le mécanicien M. Touré m’a appelé pour m’informer avoir vu un de mes matériels. Il s’agit de la machine de diagnostic », a soutenu le plaignant qui explique connaître le mécanicien pour avoir travaillé avec lui. P. A. Ndiaye a estimé le matériel qui a été emporté à une valeur de 10 millions FCFA.

« Il s’agit de 7 ou 8 machines de diagnostic pour les véhicules en panne. Il n’y a qu’une seule que j’ai retrouvée entre les mains de M. Touré », a-t-il déclaré devant le juge. Selon lui, une seule personne n’a pas pu  procéder au vol.

« Là où ils sont passés à travers le balcon je ne crois pas qu’une seule personne puisse entrer et voler tous ce matériel. Ils doivent être deux à trois personnes. J’ai trouvé ma chambre complètement saccagée et mon armoire déversée », a dit la victime.

 

Interrogé sur les accusations, S. Sidibé alias Pape Barry n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés.

« Le mécanicien, M. Touré a participé à mon éducation. Le jour du vol, je m’apprêtais à aller faire mes entrainements. J’ai acquis la machine auprès de jeunes talibés qui me l’ont offerte. Je les ai croisés près de l’établissement Hyacinthe Thiandoum de Grand-Yoff. Les talibés m’ont raconté l’avoir ramassé. C’est par la suite qu’un mécanicien m’a expliqué que j’avais en ma possession un matériel qui coûterait très cher. Il m’a proposé de le lui vendre à 60.000f. C’est après que je suis parti voir M. Touré que je connais pour le lui proposer à 150. 000 FCFA », a indiqué le jeune lutteur qui dit avoir disputé 5 combats tous remportés. Devant la barre, il dit qu'il ignorait l’utilité de l’outil en sa possession.

« Je suis lutteur et j’évolue à l’écurie de Père Dia. Je croyais que c’était un jouet. Je n’ai jamais su que c’était du matériel volé. Je devais lutter contre Laurent Ndiago mais avec ces problèmes de vol, il a décliné l’offre. J’ai eu 5 combats et 5 victoires. », s’est-il justifié.

 

Interrogé sur sa responsabilité dans cette affaire, le mécanicien M. Touré a livré sa version.

« Papa Barry est venu me proposer la machine à 150 000 FCFA. Je lui ai dit qu’il fallait d’abord l’essayer parce qu’éteinte. Je l’ai gardé 2 jours avec moi. On n’a pas pu convenir du prix mais il m’a appelé pour me demander de lui faire une avance. Je lui ai fait un transfert de 25 000FCFA. », a expliqué M. Touré qui souligne aussi n’avoir jamais utilisé dans le cadre de son travail une machine similaire qu’il connaissait bien.

« Papa Barry m’avait dit l’avoir pris auprès de jeunes talibés. Si je l’avais acheté, je l’utiliserai pour le diagnostic de véhicules. Aux dernières nouvelles, la machine couterait neuf à 240 000FCFA. », a dit le prévenu.

 

Le plaignant a réclamé 10 millions FCFA pour toute cause de préjudices confondus. Dans sa réquisition, le parquet a attesté de la constance des faits de vol en réunion. Selon lui, le problème se situe au niveau de l’imputabilité du vol à l’endroit du lutteur pour absence de preuves et de témoins.

« Nous ne pouvons lui imputer le vol sur cette base », a indiqué le maître des poursuites qui considère que sur la base des allégations du prévenu on peut requalifier les faits de vol en réunion en recel. Sur cas de M. Touré, le procureur a indiqué que les faits de recel sont constants avant de demander 6 mois dont 2 ferme contre les prévenus.

 

Pour la défense, notamment celle du mecanicien M. Touré, aucun des éléments constitutifs du recel ne peut lui être opposé. Ses avocats ont évoqué les dispositions du code pénal sur le délit de recel pour le tirer d’affaire. 

« On lui a amené un appareil. Il connait celui qui le lui a amené et à qui il fait confiance mais il se méfiait de l’appareil qu’il voulait tester. Mon client a joint le plaignant pour lui faire part de l’appareil. La question qui mérite d’être posée c’est de savoir si mon client est de mauvaise foi ? », a indiqué un des conseil. Les avocats ont plaidé le renvoi M. Touré des fins de la poursuite sans peine ni dépens.

 

Me Aboubakry Barro qui défendait le lutteur, P. S. Sidibé a considéré que son client a agi avec légèreté car ignorant l’origine du matériel. Il a invité le tribunal à être extrêmement bienveillant envers sa personne pour lui permettre de poursuivre sa carrière de lutteur.

 

Statutant publiquement et contradictoirement en matière correctionnelle, le tribunal a requalifié les faits de vol en réunion en recel à l’encontre de P. S. Sidibé alias Papa Barry avant de le reconnaître avec M. Touré coupables dudit délit. Il ont été tous deux condamnés à 6 mois de prison avec sursis. Le tribunal a également reçu la constitution de partie civile du plaignant et contraint les prévenus au paiement de la somme de 600 000 FCFA pour toutes causes de préjudices.

 
 
Mardi 30 Janvier 2024
Moussa Beye




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