Mbour : Les commerçants déguerpis de l’hôpital de Téfess, désespérés, menacent de prendre les pirogues pour l’Europe

C’est un cri du cœur lancé par les commerçants installés depuis plusieurs années aux abords de l’hôpital de Tefess, à Mbour. Délogés par décision préfectorale dans le cadre de la réorganisation de l’espace public, ces petits marchands vivent une profonde détresse. Réunis face à la presse, ils ont exprimé leur colère, leur désespoir et leur sentiment d’abandon.

 

« Nous avons passé plus de vingt ans ici, avec autorisation, et certains d’entre nous ont versé jusqu’à 250 000 francs CFA de caution. Aujourd’hui, on nous demande de partir sans aucune alternative. Où irons-nous ? », s’est indigné Matar Lo, porte-parole du collectif, au micro de Dakaractu Mbour.

 

Selon les commerçants, plus de 70 places sont concernées par cette opération. Ils disent ne pas s’opposer au projet de réaménagement, mais réclament une solution de relogement avant toute expulsion. « Nous voulons juste un espace où continuer à travailler pour nourrir nos familles. Nous ne cherchons pas de conflit, seulement un peu de considération », a ajouté un autre vendeur.

 

Mais face au silence des autorités locales, le ton est monté. Certains, visiblement désespérés, évoquent déjà des solutions extrêmes. « Si cela continue, nous irons chercher notre avenir ailleurs, même si cela veut dire prendre les pirogues pour l’Europe », a lancé Matar Lo, sous les regards humides de ses camarades.

 

Les commerçants interpellent directement le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et le Premier ministre, Ousmane Sonko, pour qu’ils se penchent sur leur sort. « Nous ne voulons pas mourir dans la mer, nous voulons simplement vivre de notre travail », ont-ils martelé.

 

Sur place, la tension reste palpable. Les opérations de déguerpissement se poursuivent malgré les appels au dialogue. Entre colère, tristesse et espoir d’un sursaut des autorités, les commerçants de Téfess demandent simplement d’être traités avec humanité.